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MAURICE KAMTO DÉFIE À NOUVEAU PAUL BIYA

Même pas un mot de remerciements au président Paul Biya après l’abandon des charges contre lui et ses alliés par le Tribunal militaire. À peine libéré après plus de huit mois de détention à la prison principale de Yaoundé, le président du MRC Maurice Kamto qui a revendiqué la victoire lors du scrutin présidentiel d’octobre 2018, est repassé à l’assaut et rappelle à ses militants et soutiens que le combat sera mené de manière pacifique.

« Si certains pensent que le fait d’être libérés c’est la fin de la lutte, ils se trompent parce que nous n’avons rien obtenu de ce que nous revendiquons.Le grand chantier de la lutte politique, du respect des droits de l’homme fondamentaux, d’un code électoral fiable est devant nous. Je compte sur vous pour que nous menions ce combat de manière pacifique »., a déclaré Maurice Kamto devant ses partisans.

Candidat arrivé deuxième à l’élection présidentielle en 2018 derrière  Paul Biya selon les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel , Maurice  Kamto était  poursuivi pour »insurrection », « hostilité contre la patrie » et « rébellion ». Pour ces motifs, il risquait théoriquement la peine de mort, même si elle n’est plus appliquée au Cameroun . Avocat au barreau de Paris et ancien ministre délégué à la Justice au Cameroun, Maurice  Kamto, 65 ans, avait été arrêté avec plus de 150 militants et partisans fin janvier à la suite d’une marche lancée par son parti, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC).

Ces manifestations pacifiques étaient organisées par le MRC depuis la proclamation des résultats de la présidentielle d’octobre 2018, donnant Paul Biya vainqueur pour le septième scrutin consécutif. Une élection que le MRC qualifie de « hold-up électoral », estimant l’avoir remportée.La procédure engagée a provoqué l’indignation de la communauté internationale. En mars, les Etats-Unis avaient déclaré qu’il serait « sage de libérer » M. Kamto et »encourager » le pays « à garantir le droit à une procédure juste, à manifester pacifiquement et à la liberté d’expression ». l’Union Européenne avait peu après dénoncé les arrestations et détentions prolongées des opposants, parlant de « procédure disproportionnée à leur encontre ». Des organisations internationales de défense des droits demi-homme avaient également exigé leur libération, Human Rights Watch dénonçant par exemple « une initiative politiquement motivée visant à juguler la dissidence ».

Longtemps silencieuse, la France, ancienne puissance coloniale, était sortie de son mutisme fin mai, réclamant aussi la libération de Maurice Kamto . « On connaît les qualités de M. Kamto,nous faisons pression fortement sur le président Biya pour qu’il puisse agir et élargir ces prisonniers », avait répété le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian lors d’un entretien avec la presse.

Conscient qu’il est désormais en position de force et bénéficie de l’oreille attentive de la communauté internationale ,de la diaspora camerounaise avec ses multiples brigades , Maurice Kamto est prêt à défier Paul Biya sur le terrain politique et diplomatique.

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