MAURICE KAMTO ET LES BAMILÉKÉ, ENNEMIS JURÉS DE LA FRANCE
Y aura-t-il génocide au Cameroun ou pas ? La question ne se pose plus, puisque dans les régions anglophones, le génocide a commencé. Les soldats se sont habitués à tuer le père et la mère devant les enfants pétrifiés, à violer la femme devant le mari bastonné, à tuer le bébé qui dort après avoir écrasé leurs mégots sur les seins de la mère. Ils se sont habitués à brûler la maison avec ses habitants, et à voir des monstres enflammés en sortir pour danser la danse du feu avant de s’écrouler dans des positions comiques, tordus de douleur.
La France aux commandes
Les soldats se sont habitués à venger leurs camarades assassinés, à couper la tête et le sexe de jeunes gens innocents, comme devant servir de leçon à une communauté hostile. Après avoir fait ramper les jeunes filles dans les égouts, ils ont déchiré leurs vêtements et les ont nettoyées au jet d’eau, avant de les violer en groupe, pour que ça serve de leçon.
Et on croit qu’ils auront du mal à traverser Mbouda pour porter la correction chez les Bamiléké hypocrites et envahisseurs ? Non. Ils attendent l’ordre de la France.
Les Français ont formé des animaux à la place de militaires. Ils ont administré les prisons et en ont fixé les principes. Ce qui se perpétue, c’est la vision française de l’Afrique au Cameroun. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la France n’a aucune composante dans les C2D, (ces projets financés par les bénéfices astronomiques français au change lors de la dévaluation du FCFA), aucune composante pour l’amélioration des conditions dans les prisons. Et ce, malgré leurs conseillers techniques en grand nombre aux ministères de la Justice et de l’Intérieur !
Le débat aujourd’hui est de savoir si un nouveau génocide atteindra les bamiléké et embrasera le Cameroun. Kamto pense que non, et que le régime s’effondrera par la faible pression interne et la forte pression internationale. Normal, pour un génie du Droit. Mais s’il se trompait ???
Une vérité objective et centrale, sans laquelle on ne comprendra rien à ce qui se joue en ce moment : La France ne peut pas survivre dans sa configuration économique actuelle si elle perd le Cameroun. Perdre le Cameroun, c’est voir émerger un gouvernement tourné vers les intérêts du pays, car cela signifierait la chute de l’empire français. Kamto a-t-il une idée réelle de la violence que la France est prête à déployer pour lui barrer le chemin ? Pour faire partir Gbagbo, ils ont bombardé la présidence Ivoirienne sans mandat de l’ONU ! Près de 3 000 morts dans un conflit monté de toutes pièces pour chasser un président pourtant francophile, mais qui avait des velléités d’indépendance et obéissait trop lentement… La présence d’un patriote à la tête du Cameroun donnerait immédiatement des ouvertures économiques sans précédent aux personnes les plus dynamiques du pays, ce qui conduirait à une conquête rapide de l’espace francophone, et à l’envahissement de l’espace économique français. En effet, dans les mesures commerciales bilatérales, il existe des principes de réciprocité dont ne peuvent pas bénéficier aujourd’hui les entreprises camerounaises pour des raisons de déficit d’industrialisation. Mais si demain des voitures ou des motos étaient fabriquées au Cameroun et s’exportaient en France, la donne changerait totalement et subitement. Evidemment, il n’y aurait plus de franc CFA, et la France serait obligée de travailler plus, comme les allemands et les autres européens, ce qui détruirait de facto ses structures sociales fondées sur les vacances et la toute-puissance des syndicats, et conduirait à une grande révolte sociale. En comparaison de cela, la crise des gilets jaunes serait un défilé d’un jardin d’enfants sages et de bonne famille.
Kamto n’a pas donné assez de garanties à la France
La France n’a pas reçu assez de garanties de Kamto jusqu’ici, et elle fera tout pour le garder en prison. Contrairement aux apparences, le jeune président Macron est beaucoup plus interventionniste que ses prédécesseurs : il suffit de voir le coup qu’il a tenté en RDC en allant à l’ONU chercher une couverture pour ‘rétablir’ le résultat des élections. Nous sommes face à un gouvernement français violent et méprisant, prêt à prendre des risques importants, et qui est conscient qu’il joue sa survie historique et l’avenir d’une grande nation. La France n’a pas aujourd’hui les moyens intellectuels pour envisager sereinement un nouveau modèle économique qui ne serait pas basé sur l’exploitation sauvage des pays africains.
Devant cet enjeu, l’image du Vietnam proposée par Tibor Nagy, le Secrétaire d’Etat Américain pour l’Afrique, devient saisissante et très parlante. La bataille pourrait être rude.
Il est enfantin et vraiment naïf de croire que la France a demandé sans succès au Cameroun de libérer Kamto. La récente déclaration de Mota sur les propositions françaises et leurs déclarations anti-bamiléké montre bien que nous sommes devant une politique de façade. Le lynchage public de leur ambassadeur après l’avoir annoncé partant plusieurs mois à l’avance n’est qu’un leurre destiné à faire croire que les français ont été mal informés. En fait ils disposent de services de renseignements à Yaoundé, indépendants de l’ambassadeur de France et reliés directement au Quai d’Orsay. L’ambassadeur n’est qu’un espion parmi plusieurs autres.
La seule solution qui s’impose à la France est un changement de régime contrôlé, qui éliminerait Kamto et réduirait l’influence bamiléké, qui est ressentie comme très hostile. Il s’agirait de trouver de ‘bons Bamiléké’, qui sans pousser jusqu’à la bouffonnerie comme Momo Jidédé, pourraient garantir la perpétuation de l’aide et de l’exploitation par le France, en apportant un mieux. Il s’agirait en fait de sauver le malade, mais sans le soigner réellement, en sorte qu’il reste toujours sous perfusion et dans le coma.
Si cette solution échoue, comme cela semble être le cas en ce moment, alors il ne restera plus aux français qu’à donner l’ordre à l’armée génocidaire de traverser Mbouda, et de mettre le Bamilekeland à feu et à sang, pour produire une guerre civile. Cela permettrait d’une part de faire éliminer les opposants irréductibles, et surtout de procéder ensuite à une intervention humanitaire, qui se ferait sans besoin d’aval de l’Onu, puisque les pays occidentaux seront tous reconnaissants que la France puisse exfiltrer leurs ressortissants.
Ensuite, une autre transition serait mise en place, et des élections ‘libres’ pour une nouvelle saison de… 70 ans. Diabolique, non ?
Lorsqu’un américain parle du Vietnam
L’allusion de Tibor Nagy au Vietnam est lourde de sens. En fait, le ministre américain, dans un langage subliminal, dit que le Cameroun pourrait s’en sortir dans une guerre de longue durée contre la France, s’il est déterminé. Cela veut dire que l’opération de paix que la France compte mener après son prochain génocide par procuration ne sera pas une victoire, si elle se heurte à une opposition déterminée.
C’est dans ce contexte que la résistance militaire, incarnée aujourd’hui par les ambazoniens, la BAS et Nganang chez les francophones prend tout son sens. L’accession au pouvoir pacifique prônée par Kamto est totalement compromise si les Occidentaux restent dans la peur que les Bamiléké fassent échapper le Cameroun de leurs favelas, et déstabilisent profondément le modèle économique français fondé sur l’extorsion par la violence et la corruption des pays faibles et mal gouvernés.
En cherchant une solution militaire à un probable génocide, Nganang prépare une résistance armée, qui interviendrait contre l’occupation française et protégerait les populations locales. Parce que le plan français ne peut fonctionner que si l’intervention est rapide fulgurante, et si les violations des droits des noirs ne s’étendent pas sur la durée. Mais en cas de longue résistance, de Vietnam, la France serait vaincue. Nganang devient donc l’élément majeur dans la garantie bamiléké face au prochain et probable génocide français.
Le choix proposé par la France est d’une part de rester avec un régime à sa botte, et continuer à manger du poisson pourri importé par un importateur unique, à utiliser une monnaie imposée, à vivre en marge de la modernité dans la république des privilèges et des tribus dominantes, à être livré pieds et poings liés au diktat des banques étrangères et des compagnies de téléphone mobile qui peuvent ponctionner à volonté les comptes des pauvres travailleurs, à attendre de l’électricité toute la semaine… ou, d’autre part, de soutenir le changement radical et de faire face à une guerre civile meurtrière et à des exactions en masse. Aucune issue intermédiaire.
Une victoire est possible par une mobilisation historique
L’espoir repose dans trois facteurs : des véritables démonstrations de muscles, à Bruxelles, à Paris, à Genève qui pourraient ramener Macron à la raison. Une détermination résolue des camerounais à accepter la confrontation anti-française et une préparation financière et humaine sérieuse en vue d’une telle confrontation sont des atouts vitaux pour influencer la France et l’aider à abandonner le projet funeste d’un nouveau Vietnam. Une réflexion intelligente et coordonnée sur l’attaque des intérêts vitaux français s’impose, car son effet dissuasif serait dévastateur sur leur opinion publique.
Il est urgent de faire douter Macron. Le fait qu’il ait nommé deux Bamiléké à ses côtés dans un comité fantoche a fait croire aux émotifs qu’il veut comprendre la situation au Cameroun et ‘aider’ comme on dit. Mais il la connaît déjà très bien. En fait il a simplement choisi de brouiller les cartes, de priver une partie des Bamiléké de leur liberté de parole, de conduire une population dans un angélisme béat pour mieux envisager leur élimination du jeu politique . »
Comme dans les années 50, la France a désigné son ennemi : ce sont les Bamiléké. Les Bamiléké ne doivent pas oublier la cible réelle, ce ne sont pas les Bulu, c’est la France.
Entre 1954 et 1970, la France tuait au Cameroun, plus d’une centaine de milliers de Camerounais. En 1958, le général De Gaulle planifiait l’extermination d’une partie de la population (Bamilékés et Bassa), jugée dangereuse, et extrêmement nuisibles pour la gestion de son empire colonial. Une histoire aujourd’hui classée partiellement secret défense.
Pris sur un mur