MAURICE KAMTO ET SES COLLABORATEURS DEVANT LE JUGE POUR 《 BANDES ARMÉES 》
Le professeur Maurice Kamto sera présenté au juge d’instruction demain. Les motifs d’inculpation du président du MRC et ses lieutenants changent comme la direction du vent. Alors qu’ils étaient accusés de » rébellion, hostilité à la patrie, outrage à chef d’État, destruction des ambassades à Paris, les permis de communiquer qui viennent d’être délivrés à certains membres de la famille des leaders du MRC, ont déjà de nouveaux motifs : » bandes armées « .
En effet, le permis de communiquer qui vient d’être délivré à Félicité Ndzongang, fille d’Albert Ndzongang par le lieutenant colonel Engono Éric Thaddee , magistrat militaire, Commissaire du gouvernement près du Tribunal militaire de Yaoundé, porte l’accusation de » bandes armées et autres « . Mais durant toute la période de garde à vue de Maurice Kamto et ses lieutenants et leur passage devant le Commissaire du gouvernement, il n’a jamais été question de » bandes armées « . Si oui, où sont donc les armes qui servent de pièces à conviction ?
Dans une interview qu’il vient d’accorder à France 24, René Sadi, ministre de la Communication, a déclaré que » les militants du MRC ont choisi de défier l’autorité administrative et les forces de maintien de l’ordre, qui ont dû faire face avec professionnalisme, sans aucun recours à des balles réelles, contrairement à ce que d’aucuns ont laissé entendre ». Les militants du MRC ont donc dû se blesser seuls mais n’ont blessé aucun élément des forces de l’ordre. Comment les policiers désarmés ont donc pu arrêter » avec professionnalisme une bande armée « ?
Par ailleurs, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a affirmé sur France 24 que » des militants du MRC ont été interpellés et placés en garde à vue dans le strict respect des procédures règlementaires. Au cours de cette garde à vue, les faits qui leur sont reprochés leur ont été clairement notifiés. Il s’en est suivi des auditions dans le cadre des enquêtes menées par les Officiers de police judiciaire dument mandatés à cet effet ». Mais il a évité de souligner que c’était lors d’une perquisition illégale au-delà de 21 heures, dans le domicile d’Albert Ndzongang ; et qui s’est transformé en arrestation de tous les occupants et invités.
Le gouvernement camerounais cherche désespérément à expliquer l’inexplicable pour justifier la détention arbitraire de Maurice Kamto, les leaders et sympathisants de l’opposition qui n’ont fait que marcher pacifiquement conformément à la constitution.
J. RÉMY NGONO