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MAURICE KAMTO ET SES COLLABORATEURS SAISISSENT L’ONU

Alors que c’est demain que Maurice Kamto  était attendu au Tribunal militaire, c’est par un virage impromptu qu’il a été sorti de sa cellule pour se faire conduire clandestinément devant les juges militaires. Tels des pilotes de rallye, les juges militaires n’ont pas traîné pour donner leur sentence préparée par avance, et signifier au président du MRC qu’ils sont bien compétents pour juger tous les civils qui marchent bras nus! Retour de Maurice Kamto  en cellule à la prison princincipale de Yaoundé pour aller attendre le verdict de la condamnation à mort!

Dans ce beau cirque, on est médusé que les militants du MRC qui ont été arrêtés à Yaoundé pour les mêmes motifs, soient jugés au Tribunal correctionnel de première instance du Mfoundi qui a fixé le délibéré pour le 11 mars, et que ceux arrêtés à Douala, dans le domicile privé d’Albert Ndzongang à 21 h 30, par le commissaire Essogo, sur instruction du Délégué général à la sûreté nationale, Mbarga Nguele , soient plutôt jugés au Tribunal militaire!

Aussi théâtral est l’alibi pour lequel Maurice Kamto et ses lieutenants  ont été arrêtés: réunion non autorisée. Faut-il l’autorisation d’une autorité administrative pour tenir une réunion dans son salon? C’est le préfet qui a signé l’interdiction, alors que le régime des manifestations incombe au sous-préfet. En plus, il n’y a eu ni acte de violence ou de délinquance .

Au demeurant, l’arrestation de Maurice Kamto, Penda Ekoka et autres, au domicile d’Albert Ndzongang qui lui-même a aussi été embastillé avec son chauffeur, la femme de ménage et sa fille, est qualifiée comme un kidnapping orchestré par une bande de hors-la-loi.

Alors qu’aucun avis de recherche n’a été lancé, ni un mandat d’arrêt, maître Michèle Ndoki contre qui le Délégué Général à la Sécurité Nationale a émis une interdiction de sortie du territoire, a également été kidnappée et croupit toujours au GSO. Décision purement et simplement anticonstitutionnelle.

Par ailleurs, le même Mbarga Nguele a appelé directement le troisième vice-président du MRC, maître Sim, pour lui ordonner d’arrêter les inscriptions d’adhésion au parti de Maurice Kamto. Le préfet de la Menoua a poussé le paroxysme de la dictature convulsive, en organisant une conférence de presse pour décréter l’interdiction du MRC  dans son département à lui, lui serviteur du seigneur Biya créateur du RDPC. Presque tous  les sièges du MRC, parti légal , sont désormais bloqués par les forces de sécurité .

Plus vertigineuse est la scène de ce mardi  matin. Les militants du MRC ont eu la noble intention patriotique  d’aller nettoyer les rigoles et autres insanités au marché de Mokolo. Ils ont été arrêtés par les éléments du GSO, puis, ont été conduits au commissariat Central de Police de Mokolo. Le commissaire leur a expliqué qu’il est interdit à un citoyen de se livrer à un investissement humain d’intérêt général  s’il ne dispose pas d’une autorisation du Délégué du Gouvernement (RDPC) auprès de la Communauté Urbaine de Yaoundé.

Rien à espérer de la justice militaire  d’un régime tyrannique qui se livre aux pires pitreries où la transgression de la loi est le sport gouvernemental. Maurice Kamto et plus de 160 militants arbitrairement  détenus, ont décidé de saisir le groupe de travail de l’ONU pour  » séquestration « .

J.  RÉMY NGONO

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