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MAURICE KAMTO ET SES LIEUTENANTS REFUSENT DE SORTIR DE LEURS CELLULES

Ce mardi à 6 heures 30, la salle d’audience de la Cour d’Appel du Centre est déjà remplie de militaires en civils, de quelques militants du parti au pouvoir dirigés par un moniteur comme des préadolescents dans une colonie de vacances pour démontrer comme il en était besoin , que tout est beau sous le ciel bleu de la justice politisée camerouraise , et que les audiences se déroulent publiquement et contradictoirement. Mais pour le public et les militants du MRC, circulez, il n’y a rien à voir! Ils ont été bloqués encore une fois loin du cordon sécuritaire de la salle.

Silence, on commence le tournage du film ! Le régisseur de la prison princincipale de Yaoundé va chercher l’acteur principal Maurice Kamto dans sa cellule du zoo pour aller écouter le droit dans le cirque du non droit ! Sans avoir besoin de monter sur le toit, le professeur de droit lui dit qu’il ne bouge pas pour aller assister à la lecture de cette messe de culpabilité néosoviétique. Même refrain chez tous ses lieutenants Celestin Djamen, Alain Fogué, Albert Ndzongang , Penda Ekoka, Paul Éric Kingue, Valsero,..

Personne n’a bougé de la prison. La machine pernicieuse judiciaire du régime dictatorial est enrayée dans ses contradictions burlesques. La justice obscurantiste a ordonné  les interpellations en pleine nuit  dans le domicile privé de Maurice Ndzongang comme à l’époque soviétique . Elle a fait les déportations en pleine nuit comme au temps nazi. Elle a refusé une audience publique et contradictoire sous la lumière de la salle d’audience conformément à la loi et comme le demandaient Maurice Kamto et ses lieutenants. Mais, elle veut prononcer un verdict public devant son public choisi! Caramba! C’est là où le scénario échoue. La  sorcellerie veut se jouer en plein jour! Mais ce sera sans Maurice Kamto

Petite piqûre de rappel.  Mardi 2 avril 2019, Maurice Kamto était arrivé à 10 heures moins le quart à la Cour d’Appel du Centre. Alors qu’il s’attendait à un procès public, il avait été conduit dans le petit bureau du Juge d’Appel, l’immense salle principale de la Cour d’Appel du Centre étant pourtant vacante. Il était ressorti avec son avocat maître Yondo Black, renvoyant  le juge et l’Avocat général à leurs études. C’est dans la cour qu’il avait déclaré devant ses avocats : « On n’est pas sensé enseigner le droit à des magistrats ». Il avait été reconduit en prison à 11 h 15 sous les youyous de quelques militants qui avaient bravé le cordon sécuritaire.

Il était  16h43 lorsque le professeur Fogué, le dernier résistant  quittait la Cour d’Appel du Centre ce mardi 2 avril 2019, clôturant ainsi la série des sept audiences en Habeas Corpus inscrites au rôle de la Cour d’Appel. Tous les prévenus politiques et les avocats se retiraient systématiquement sans que l’Avocat Général n’aie procédé à ses réquisitions. Le juge a procédé dans sa chambrette à lui seul,  une mise en délibéré pour la date du 09 avril 2019 sans la présence de Maurice Kamto et ses lieutenants, ni leurs avocats.

En plus donc de violer de façon flagrante et éhontée le caractère public de ce type d’audience, il y a une violation plus grave encore de la loi qui est faite par la composition même du tribunal (un seul juge). Pourtant, la loi de 2006 modifiée en 2011, dispose dans ses articles 20 et 21 que les audiences en Appel se déroulent non seulement en collégialité (plusieurs juges), mais de surcroit devant une des chambres réunie de la Cour d’Appel. En l’occurrence, la chambre compétente légalement serait une en lien avec le Contrôle de l’instruction judiciaire.

Du moment où l’arrestation est illégale, la déportation illégale, la séquestration au GSO illégale, la garde à vue ordonnée par le préfet du Mfoundi illégale, la composition du Tribunal illégale, l’audience dans un bureau illégale, est-ce le verdict qui sera légal ? Maurice Kamto lui, a déjà noué ses lacets,  enfiler ses crampons pour aller marquer son deuxième penalty à Genève, devant les instances internationales qui comprennent les règles du droit qui sont comme les règles du football . Elles vont annuler les buts marqués par les mains tordues de Paul Biya, et valider les buts inscrits par Maurice Kamto et ses lieutenants . La-bas c’est la coupe du monde et non le championnat des juges corrompus du Cameroun.

J. RÉMY NGONO

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