MAURICE KAMTO HUMILIE LE JUGE ET CLAQUE LA PORTE DU TRIBUNAL
C’est ce mardi matin que Maurice Kamto a été extrait de sa cellule de la prison princincipale de Yaoundé pour être conduit au bureau du régisseur. Il lui a été signifié qu’il devait être conduit devant le juge seul, alors que le procès est collectif avec tous les cadres et sympathisants du MRC. Maurice Kamto, habile et lucide, a donc posé sa condition au procureur appelé en renfort par le régisseur: 《 Si vous voulez m’extraire seul, qu’il en soit de même pour mes autres co-accusés 》.
Après le refus du président du MRC qui venait de mettre les grains de sable dans la mécanique de la procédure judiciaire à huis clos ordonnée en haut lieu, le procureur a finalement accepté. Mais arrivé au Tribunal , la justice politique a encore sorti sa carte archi-usée pour conduire Maurice Kamto dans le bureau des secrets d’ alcôve du juge. Et là, le président du MRC a montré ses dorsaux comme s’il sortait d’une salle de musculation. 《 Plus jamais, je n’accepterai d’être jugé à huis clos! Le procès doit être public》, a-t-il lancé avec un regard noir plein de sérénité .
Les avocats de Maurice Kamto se sont retirés. Le juge et le procureur ont beau le toiser, houspiller, mais ils n’ont pu soulever l’écorce du baobab Kamto, dressé silencieux devant eux comme un mur de pierres. En fin de compte, Maurice Kamto a préféré claquer la porte, aller croupir en prison, que de se faire compromettre dans l’obscurité d’un film de dessins animés . Maurice Kamto est donc retourné en prison. Et c’est maintenant autour de Penda Ekoka. Sans l’ombre d’un doute, lui aussi va refuser d’être jugé à huis clos. Ainsi de suite.
La décision rendue par le premier juge était basée sur un mensonge grossier, affirmant que le procès s’était déroulé 《 contradictoirement et publiquement 》. Or, cette parodie avait été mise en scène dans le bureau du juge et sans l’assistance du public à la pièce de théâtre . Très tôt ce matin, alors que le juge avait accepté la demande de Maurice Kamto et ses lieutenants d’être jugés publiquement, la police a vite encerclé les lieux jusqu’à la Poste Centrale, repoussant les populations derrière le ministère des Finances.
En dépit d’une justice vassalisée, le régime Biya a peur de tenir un procès public contre le Président désarmé Maurice Kamto , ses alliés Christian Penda Ekoka , l’Honorable Albert Dzongang, le président du parti « La Dynamique », Paul Eric Kingue, le président du Parti MPCN, l’artiste Gaston Serval Abe dit »Valsero », le Professeur Alain Fogue, Me Michèle Ndoki , Célestin Djamen, et les prisonniers politiques en relation avec les marches blanches du 26 janvier 2019.
Toutes les audiences en série qui vont s’achever en queue de poisson d’avril ce mardi 2 avril 2019 à la Cour d’Appel et au Tribunal de Grande Instance (TGI) du Mfoundi (Yaoundé Centre Administratif), montrent trivialement et tragiquement l’illégalité et les défaillances d’un procès politique mal ficelé d’un État de droit bafoué . Comme le disait Blaise Pascal en 1670: 《 La justice sans la force est impuissante; la force sans la justice est tyrannique 》.
J. RÉMY NGONO