Accusé levez-vous Afrique Politique

MONSEIGNEUR KLÉDA ENVOIE BIYA ET SON DIALOGUE EN ENFER

Après avoir loué l’annonce de l’organisation d’un dialogue national par le président Biya, le cardinal Christian Tumi, archevêque émérite de Douala est venu remettre ses propositions de sortie de crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest au Premier ministre Joseph Dion Ngute

«Là où il y a la paix Dieu est là. Là où il y a la guerre il est absent. Nous sommes obligés de tout faire, même au prix de notre vie pour que la paix revienne chez nous ici au Cameroun. Nous avons observé l’immoralité chez les amba boys et chez les militaires. Quelle formation morale devons-nous proposer dans le système d’éducation de notre jeunesse? Nous aurons les propositions après le dialogue», a-t-il déclaré au micro du Poste National au terme de cette rencontre.

Mais, ce n’est pas toute l’église catholique qui souhaite participer à ce dialogue où le régime dirige les débats, fixe les conditions, choisit les participants, et décide des résolutions. Juste après la rencontre du cardinal Tumi avec le chef du gouvernement le 19 septembre 2019, Monseigneur Samuel Kleda a fait une sortie pour mettre la croix sur ce dialogue de dupes.

« Je regrette que ce dialogue soit venu un peu tard, presque trois ans après le début de la crise. C’est beaucoup !», a déclaré  Mgr Samuel Kleda sur les antennes de la chaîne de télévision Equinoxe Télévision.

L’ancien président de la Conférence épiscopale nationale ne mâche pas ses mots et rappelle les jeux de fourberie du régime Biya dans des contextes quasi-identiques : «Je suis particulièrement d’accord avec ceux qui élèvent leurs voix contre le fait que c’est le Premier ministre qui est désigné pour diriger ce dialogue. Déjà la Conférence tripartite (1991), c’était déjà le Premier ministre qui avait dirigé ces travaux. Pour ma part, le gouvernement doit observer une grande neutralité. Ce n’est pas le gouvernement qui doit présider le dialogue national. L’Etat devrait choisir une personnalité neutre ».

Contrairement aux hommes d’église qui vont faire des génuflexions pour mendier l’aumône au palais d’Etoudi, Monseigneur Samuel Kleda lui, garde une dent dure contre Paul Biya. Tout comme Maurice Kamto qui a contesté l’élection de Paul Biya, le prélat avait fait une sortie pour dénoncer les fraudes et contester les résultats publiés par Elecam et validés par la Cour constitutionnelle.

« Cette élection suscite des interrogations. Si je prends le cas de l’Extrême-Nord, dire que ces gens qui souffrent […] ont voté à 89 % pour les dirigeants actuels me pose sérieusement problème. Je regarde aussi la zone anglophone, où les pourcentages en faveur du parti au pouvoir sont très élevés. Alors qu’on n’a pas pu faire campagne dans ces deux régions, d’où viennent ces pourcentages? Cela veut dire que tous les problèmes que nous cherchions à résoudre avant l’élection demeurent et ne trouveront pas de solutions », avait-t-il lâché peu après la proclamation de la victoire de Paul Biya à  l’élection présidentielle d’octobre  2018.

Si déjà l’église catholique est divisée, l’opposition divisée, les leaders anglophones divisés, la diaspora divisée, à quoi aboutira donc ce dialogue national exclusif ? Paul Biya qui se prenait pour Dieu le Père, ne peut plus réunir ou diriger son peuple qu’il confondait à un troupeau de moutons.

J. RÉMY NGONO

Articles Similaires

Quitter la version mobile