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NIGÉRIA, GHANA PLUS 4 AUTRES PAYS DE LA CEDEAO DISENT NON À L’ÉCO DE MACRON ET OUATTARA

C’est une vraie giffle que les pays anglo-saxons de la CEDEAO viennent d’infliger au président français Emmanuel Macron et à son porte- fusil ivoirien Alassane Ouattara qui se sont précipités à annoncer la fin du franc CFA remplacé par l’éco. Les dirigeants des anciennes colonies britanniques plus la Guinée  faisant partie de la CEDEAO, n’ont tout simplement pas apprécié que la France joue la locomotive dans cette décision et les entraîne avec Ouattara comme de simples wagons.

Les pays anglophones d’Afrique de l’Ouest dénoncent la décision «unilatérale» de renommer le franc CFA en «eco» en marge d’une réunion tenue jeudi 16 janvier au Nigeria. Selon le communiqué, les six pays de la Zone monétaire ouest-africaine (WAMZ) ont «noté avec préoccupation la déclaration visant à renommer unilatéralement le franc CFA en eco d’ici juillet 2020». Les ministres des finances et gouverneurs des banques centrales des six pays anglophones de la CEDEAO estiment  que «cette action n’est pas conforme aux décisions» de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en vue de «l’adoption de l’éco comme nom de la monnaie unique» de toute la région.

Les six pays de la Zone monétaire ouest-africaine (WAMZ), ne sont donc pas sur la même longueur d’onde avec Ouattara et Macron, et jugent qu’il ne s’agit que d’un changement de nom. La WAMZ est composée du Nigeria, du Ghana, du Liberia, de la Sierra Leone, de la Gambie et de la Guinée (Conakry) qui utilisait déjà le franc guinéen . Ces pays ne font pas partie de la zone CFA. Leurs dirigeants estiment que « cette action n’est pas conforme aux décisions » de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en vue de « l’adoption de l’ECO comme nom de la monnaie unique » de toute la région, dont l’idée est débattue depuis bientôt 30 ans.

Ils «réitèrent l’importance pour tous les membres de la CEDEAO d’adhérer aux décisions de l’autorité des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO concernant la mise en oeuvre de la feuille de route révisée du programme de monnaie unique». Un sommet réunissant les chefs d’Etat de la WAMZ est prévu bientôt pour décider de la conduite à tenir.

Cette information relance le débat autour d’une monnaie sensée unir les 15 pays de la CEDEAO dès 2020. Les 8 pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, qui présentent des profils macroéconomiques en concordance avec les critères de convergence définis dans le cadre de cette monnaie, ont été les premiers à annoncer, le 21 décembre 2019 , par la voix du président  ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de l’Union, leur décision de rejoindre la monnaie commune. L’annonce faite dans le cadre d’un sommet bilatéral entre Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, en marge d’une cérémonie de signature entre l’UEMOA et la France, marquant symboliquement la fin des accords du Franc CFA, a suscité beaucoup de débats.

Si certains  parlent d’une évolution historique, les militants anti-CFA, sont très critiques en évoquant une parodie pendant que les économistes dénoncent l’évocation d’un Eco à parité fixe au lieu de l’Eco flexible décidé par la CEDEAO. Cette crise politico-école  majeure de la CEDEAO ne pourra pas rassurer  un grand pays comme le Nigeria sur les critères de convergence et le convaincre  à abandonner sa monnaie nationale, le Naira, et des pays comme le Ghana, le Liberia et la Sierra Léone. L’éco donne déjà de très mauvais échos avant même sa mise en circulation.

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