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NOUVEL 2020, VOICI CE QUI VA SE PASSER DANS LA CONTINUITÉ DE L’ANCIEN CAMEROUN

L’année 2019 s’est achevée au Cameroun avec ses lueurs d’espoir mais surtout son cortège de mauvaises nouvelles. Et il est hors de question que 2020 soit assimilable aux 365 jours qui viennent de s’écouler…

POURVU QU’IL N’Y AIT PLUS DE FAITS DIVERS

L’année 2019 avait mal commencé avec l’assassinat (par poignard) du jeune lycéen Blériot Tsanou, alors qu’il n’avait même pas encore dix-huit ans ! Mais les mois suivants ont été bien pires : décapitation de la gardienne de prison Florence Ayafor, empoisonnement du maire de Buea, effondrement de terrain dans la petite commune de Ngouaché à Bafoussam, lequel éboulement a causé la mort de 43 personnes et laissé des centaines d’individus qui se sont retrouvées sans habitation…

Pourvu que 2020 soit différent ! Qu’il n’y ait plus d’affaires de sextape à la Clinton Njié, ou bien d’histoires de renaissances à la Nathalie Koah avec son alter ego Samuel Eto’o Fils le retraité… Car les violences sanglantes de Sangmélima sont encore présentes dans nos mémoires, depuis le 10 octobre 2019 qu’elles se sont déroulées. Tout comme la blessure de Célestin Djamen, lequel avait reçu une balle (blanche ou pas blanche ?) dans la cuisse durant les manifestations du MRC le 26 janvier de l’année dernière.

Et on n’oubliera pas les traditionnels accidents de la circulation, les traditionnels vols de bébés dans les hôpitaux et dans les cliniques, les traditionnels enlèvements d’enfant innocents pour de suspicieux traficotages d’organes et d’ossements, et que sais-je encore. Mais pourvu que 2020 ne connaisse pas autant de faits divers que la calamiteuse année qui vient de se clôturer…

POURVU QUE NOUS RETROUVIONS LA STABILITÉ POLITIQUE

C’est un secret de Polichinelle de vous dire que nous vivons sur des braises ardentes. Car au même moment nous subissons une montée inexorable du tribalisme politique, et cela s’est matérialisé par la formation des deux blocs antagonistes que sont les sardinards d’un côté, boulous pour la plupart, et les tontinards de l’autre, bamilékés pour la majorité.

2019 n’a pas été une bonne année politique ! Car c’est le 28 janvier du même an que Maurice Kamto a été incarcéré puis transféré devant un tribunal militaire, en compagnie de toute l’intelligentsia du MRC dont il est le leader incontestable. Il lui était reproché la contestation des résultats du scrutin présidentiel du 7 octobre 2018, dont il s’est toujours prévalu d’en être le véritable vainqueur.

Soit. La BAS (brigade anti-sardinards) a décidé de perturber tous les déplacements de Paul Biya à l’étranger. Équinoxe télévision est devenue l’ennemie jurée de Vision 4. Au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, la situation n’a pas beaucoup évolué non plus. On a enregistré des dizaines de milliers de déplacés internes et externes, et on a continué de perdre en vies humaines et des civils, et des combattants sécessionnistes, et des militaires de notre valeureuse armée, etc… Et c’est déplorable !

L’instabilité politique a poussé le chef de l’État à daigner enfin engager des actions dites d’apaisement, même si pour moi elles ne sont pas assez consistantes. Il a notamment instigué un Grand dialogue auquel lui-même n’a pas participé, et dont les fameuses résolutions-miracles sont toujours en attente d’application alors qu’il s’agissait manifestement de « mesures d’urgence »…

POURVU QUE JE NE PERDE PLUS LES PERSONNES QUI ME SONT CHÈRES

Sur le plan personnel, j’ai perdu beaucoup de personnes qui m’étaient très chères, en 2019. Notamment mon grand-frère Camdoum Deudjui James Curtis qui nous a quittés le 10 novembre dernier, et dont je ne m’en remettrai jamais. J’ai toujours une pensée à son endroit chaque matin lorsque je me réveille, et presque tous les soirs lorsque je me rendors…
2019 était un cimetière. Car j’y ai aussi enterré l’un de mes meilleurs amis d’enfance, le talentueux Regis Talla Kamga. Nous avions fréquenté au lycée bilingue d’Edéa dans les années 1993-1997, et donc après sa disparation il fallait absolument que je retourne ꟷau moins une foisꟷ sur le pont de la Sanaga avant de mourir…

Nous avons aussi perdu Célestin Kengoum qui était l’un des meilleurs avocats et l’un des meilleurs humanistes que j’aie jamais connus dans notre Cameroun. Nous avons perdu quelques artistes et une flopée de journalistes qui appartenaient tous à la CRTV, la télévision nationale. Mais j’ai bon espoir que 2020 ne ressemblera pas à sa grande sœur, et que je serai toujours avec vous et mon ami Pierre La Paix Ndamè au commencement de l’année 2021.

POURVU QU’ON DEVIENNE SÉRIEUX !

Qu’on recommence à se préoccuper des vraies choses, bon sang ! Qu’on apprenne à avoir du bon goût. Qu’on devienne plus professionnels dans nos activités, plus ponctuels, plus équilibrés et plus rationnels.

Car en 2019, nous avons érigé des musiciens aussi loufoques que le Grand Barack (qui n’a de grand que le nom), ou encore son compère Nyangono du Sud. Ces deux « artistons » sont tellement ridicules, mais tellement populaires. Ils sont aussi médiocres qu’ils sont sollicités par le public. Ils sont presque à l’image de notre mentalité dévergondée qui a aussi érigé Shakiro en superstar, au détriment de la normalité et même tout seulement de la rationalité…

Bref, nous avons choisi Tara comme la disgracieuse effigie du championnat d’Afrique qui se déroulera ici dès le mois d’avril. Nous avons élu une miss Cameroun qui est ressortissante de la région du Nord-Ouest, en espérant que cela allait désamorcer la bataille qui se déroule dans cette partie de notre pays. Nous avons désigné un incognito qui s’appelle Conceiçao à la tête de nos Lions indomptables. Nous avons découvert que Jean de Dieu Momo pouvait aussi devenir un ministre. Nous avons saturé les réseaux sociaux avec les fake news, et j’ai compris que si on t’explique le Cameroun et que tu comprends hein, ça voudra simplement dire qu’on te l’avait mal expliqué…

POURVU QUE 2020 NE SOIT SURTOUT PAS COMME 2019 ICI AU CAMEROUN…

Donc l’année 2019 s’est achevée avec quelques minimes lueurs d’espérance, mais davantage avec son cortège de catastrophiques nouvelles. Et il est hors de question que 2020 soit comparable aux 365 jours qui viennent de se terminer…

Pourvu que 2020 ne soit pas comme 2019 ! Car nous avons besoin d’un président qui s’implique quotidiennement dans la vie des Camerounais, et nous ne voulons plus des incendies à la Sonara, à Las Vegas, à Ekounou, à Ndokoti, etc.

Pourvu que 2020 soit meilleur que 2019 ! Car les nouvelles lois sur l’autochtonie et sur le tribalisme m’intriguent un peu, et je suis curieux de voir comment vont se dérouler les municipales et les législatives du 9 février qui arrive (et auxquelles le MRC a décidé de ne pas participer).

Pourvu que le Cameroun de cette année soit différent du Cameroun de l’année dernière, et là nous pourrions facilement lui accorder la note indiscutable de 20/20 !

Car 2019 était comme 2018 qui était comme 2017 qui était comme 2016, et on peut remonter en arrière jusqu’au 6 novembre de l’année 1982. Puisque les années se suivent continuellement dans notre Cameroun, et malheureusement elles se ressemblent comme des gouttes d’eau ! Les discours de fin d’année sont toujours rassurants dans la bouche de notre président, puisqu’il nous parle de la croissance que nous ne voyons jamais et il nous promet des emplois alors que nous sommes toujours dans le chômage.
Mais il nous reste les meilleurs vœux pour espérer que 2020 sera finalement l’année de notre changement.

Ecclésiaste Deudjui

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