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OBIANG NGUEMA SE LÂCHE ET DÉCLARE QUE LE MOMENT EST VENU DE SE DÉBARRASSER DU FRANC CFA

Alors que les chefs d’État d’Afrique de l’Ouest ont décidé de mettre en circulation leur nouvelle monnaie l’éco dès janvier 2020, ceux de l’Afrique centrale n’osent se prononcer ou faire un pas pour les suivre.

Le sujet jusque-là tabou, a été évoqué lors de la rencontre extraordinaire des chefs d’État de la CEMAC à Yaoundé. Même s’il prend des gants pour en parler, Obiang Nguema commence à délier sa langue. Répondant aux questions de la CRTV (télévision nationale camerounaise) alors qu’il était sur le chemin de retour dans son pays à l’issue de la conférence extraordinaire des chefs d’État de la Cemac, le président équato-guinéen  s’est félicité de la décision prise avec ses homologues de donner la possibilité à des réflexions sur une évolution de la coopération monétaire.

« Nous avons abordé cette question qui consiste à nous libérer de notre partenaire monétaire, car nous sommes déjà une sous-région capable de se prendre en charge sur ce plan », a déclaré le président Obiang Nguema.

Lors de sa visite au président de la République Ali Bongo Ondimba à Libreville le 12 juillet dernier, le chef de l’Etat équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, avait déjà dévoilé son sentiment  au sujet du Franc Cfa: «Nous avons appris que l’Afrique de l’Ouest va peut-être changer sa monnaie, mais ici en Afrique centrale, on a déjà échangé nos points de vue ».

Pour lui, la question de cette monnaie est sensible et mérite que les pays de l’espace communautaire négocient «préalablement avec la France pour lui présenter certaines difficultés que nous rencontrons en relation avec la couverture qu’elle fait de notre monnaie, plutôt que de se lancer dans un processus de changement de cette monnaie».

Car, poursuivait le président équato-guinéen, « il ne s’agit pas seulement du changement du nom de la monnaie, mais de la nécessité d’avoir une monnaie forte, qui peut rivaliser avec les autres économies ».

Une position révolutionnaire, même si on sait qu’Idriss Déby a déjà fait des déclarations fortes auparavant, sans réelles conséquences. Il n’est donc pas certain que cette question a été appréhendée de la même manière ou fasse l’unanimité des dirigeants  de la Cemac, si frileux lorsqu’il s’agit d’évoquer une émancipation vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale . La preuve…

À la suite du président équato-guinéen, son homologue de la République du Congo s’est voulu plus réservé et même gêné . « C’est une question dont on parle partout, y compris dans la presse. Mais c’est un point sensible, qu’il faut aborder avec responsabilité », a balbutié le président Denis Sassou Nguesso.

 Le point numéro 7 du communiqué final de la réunion extraordinaire des présidents de la Cemac portant sur la réflexion à propos du franc CFA  alimente les débats au moment où  les opinions publiques africaines se font entendre pour revendiquer la souveraineté monétaire.

Les prises de position publiques jusqu’ici se faisaient entendre principalement dans la zone Uemoa. La Cemac est désormais ouverte à mener des réflexions en vue d’une évolution de la monnaie coloniale imposée par le général de Gaulle aux colonies françaises.

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