ORGANISATION D’UN COUP D’ÉTAT AU BURKINA : UN LEADER DE L’OPPOSITION SE CONSTITUE PRISONNIER
Après avoir appris l’arrestation de l’Officier de police Assimi Ouédraogo, qui a démissionné, le vendredi 19 novembre 2021, le président du Front patriotique pour le renouveau (FPR), Dr Aristide Ouédraogo a décidé de se « constituer prisonnier », à la Direction Générale de la Police Nationale. En effet, il a estimé qu’ayant organisé ensemble la conférence de presse du vendredi 19 novembre, la police ne peut arrêter l’officier Assimi Ouédraogo et le laisser.
« Hier nuit j’ai suivi au téléphone son arrestation. Il a été conduit à la police. Voilà pourquoi ce matin, j’estime qu’en toute responsabilité, compte tenu du fait que c’est moi qui ai organisé la conférence de presse et il était assis avec moi, on ne peut pas l’arrêter et me laisser. Je suis venu me constituer prisonnier à la Direction Générale de la Police, qu’on m’arrête au même titre que lui », a-t-il déclaré.
« En tant qu’homme et en toute responsabilité j’estime qu’on ne peut pas l’arrêter et me laisser je suis venu me constituer prisonnier « , a déclaré Dr Aristide Ouédraogo, président du FPR.
Selon lui, tous ceux qui, dont le président de l’UNIR/PS, Me Bénéwendé Stanislas Sankara « vilipendent » l’officier Assami Ouédraogo disant qu’il est « un déserteur », « c’est purement et simplement de la lâcheté ».
« Je ne sais pas exactement qu’est-ce que ces politiciens vendus ont fait pour le pays. L’officier Assami Ouédraogo, lui au moins, il a fait quelque chose. S’il a estimé nécessaire de sa disponibilité de démissionner parce qu’étant en disponibilité, il est toujours dans les rangs de la police. Ce qui veut dire qu’il était astreint à l’obligation de réserve.
Il ne pouvait rien faire en dehors de l’autorisation de ses supérieurs hiérarchiques. Donc il ne pouvait que fermer la bouche, en regardant la population souffrir. Pour pouvoir être libre de ses mouvements, il a préféré démissionner. En ce moment, il n’est plus astreint à la Police et il continue de pouvoir déclarer ce qu’il souhaite », a expliqué Dr Aristide Ouédraogo.
Attirant l’attention des compagnies de téléphonie sur l’inaccessibilité de la connexion mobile, le président du FDR a trouvé que la population a le droit de consommer ce qu’elle a acheté.
« (…) Le peuple n’a pas acheté des unités de consommation de téléphonie à crédit mais à comptant. Si on ne vous donne pas le produit, ça s’apparente à une escroquerie. Vous devez donner au peuple ce qu’il a déjà acheté. La connexion doit être rétablie ; ce n’est pas normal qu’on puisse couper la connexion sans rien dire au peuple pendant qu’ils ont préalablement acheté », a-t-il lancé.
Dr Aristide Ouédraogo a également clarifié sa position sur les rumeurs qui font cas de la préparation d’un coup d’Etat. « Il n’y a aucune préparation de coup d’Etat. Je ne me suis jamais assis avec une intelligence de préparer quoi que ce soit. C’est parce que le peuple souffre, le peuple meurt que nous avons décidé à visage découvert, d’affronter la situation et de dire clairement les choses comme il se doit », s’est-il exprimé en précisant ne pas être « assoiffé de pouvoir ».
« Je n’ai reçu aucun appel d’aucun procureur , d’aucune police ni d’aucune gendarmerie », a annoncé le président du FPR.
A l’issue des discussions avec les éléments de la Direction Générale de la Police Nationale notamment avec le chef de sécurité, Lassina Coulibaly, la police nationale a refusé de le garder comme prisonnier.
« La direction générale de la police dans un premier temps avait demandé à ce que je rentre dans leur cour. Mais après avoir consulté la hiérarchie, ils ont refusé à ce que je me constitue prisonnier. Ils m’ont dit que l’officier Assami Ouédraogo n’est pas dans leurs locaux et ils ne peuvent pas en dire plus, mais sur la base des échanges, j’ai la certitude aujourd’hui que l’officier Assami Ouédraogo aujourd’hui, a été arrêté.
S’il n’est pas détenu à la Direction Générale de la Police, dans tous les cas il est détenu quelque part, soit à la gendarmerie, soit dans une unité quelque part. La confirmation de son arrestation je ne doute en aucun moment », a-t-il annoncé en assurant revenir vers la presse s’il apprend que son compagnon est libéré.
En rappel, un collectif d’organisations de la société civile, de partis politiques et d’autres forces vives avait demandé la démission du Président Roch Kaboré et de son gouvernement, le vendredi 19 novembre 2021 à Ouagadougou, lors d’une conférence de presse. Au cours de ladite conférence, l’Officier de police Assami Ouédraogo en disponibilité depuis 2020, avait démissionné pour rejoindre ce groupe d’OSC.
Alice Suglimani THIOMBIANO
Burkina24