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OUATTARA ACCUSE ASSIMI GOITA DE CHANTAGE SUR LES OTAGES

Le 3 septembre 2022, le magazine Afrique Intelligence annonçait qu’un accord avait été  trouvé entre Alassane Ouattara et Assimi Goïta sur les 49 soldats. Le journal affirmait solennellement que les 49 militaires ivoiriens arrêtés à Bamako depuis le 10 juillet 2022 seront libérés dans les prochains jours. Et puis, trois seulement ont bénéficié de la liberté.

Vendredi soir, dans un communiqué de la présidence malienne, le colonel Assimi Goïta pose ses conditions : pas de libération de soldats ivoiriens sans extradition des politiques maliens en « contrepartie ».

Des sources de la présidence de la république de Côte d’Ivoire crient au chantage de la part des autorités maliennes. Pas question de livrer les personnalités politiques maliennes qui ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire.  On parle du fils de l’ancien président IBK, Karim Keïta, de l’ancien Premier ministre Boubou Cissé et de l’ancien ministre Tiéman Hubert Coulibaly, contre lesquels la justice malienne a lancé des mandats d’arrêt internationaux dans différents dossiers.

D’ailleurs, ces personnalités ne résident pas de manière permanente à Abidjan et ne s’y trouvent pas actuellement, même si elles y séjournent régulièrement. En tout état de cause, Abidjan refuse clairement de se soumettre à ce qui est considéré comme du « chantage ».

Dans sa déclaration officielle, le président malien de transition, le colonel Assimi Goïta explique qu’il s’agit d’une simple « contrepartie », sans laquelle la libération des soldats ivoiriens ne serait pas une « solution durable » mais, au contraire, « une solution à sens unique ».

Toutefois, la Côte d’Ivoire dispose également  des moyens de pression, voire de représailles. Il y a trois millions de Maliens en Côte d’Ivoire et beaucoup d’intérêts économiques, puisque des milliers de camions maliens chargent chaque semaine des marchandises à Abidjan ou à San Pedro. La Côte d’Ivoire fournit aussi de l’électricité au Mali.

Pour rappel, les militaires ivoiriens avaient été arrêtés le 10 juillet dernier à leur descente d’avion, à l’aéroport de Bamako, alors qu’ils venaient au Mali dans le cadre d’un soutien à la mission des Nations unies dans le pays, la Minusma. Mais des dysfonctionnements administratifs ont conduit à leur arrestation. Des dysfonctionnements officiellement reconnus par Abidjan, lors de la libération des trois soldates la semaine dernière ; les termes « manquements » et « incompréhensions » ont été prononcés officiellement.

Le gouvernement malien  continue de considérer officiellement les soldats ivoiriens arrêtés comme des « mercenaires » venus déstabiliser le pays. Ce qui n’a pas empêché l’arrivée, il y a deux semaines, d’un nouveau contingent de 425 militaires ivoiriens, actuellement en poste à Tombouctou.

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