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OUATTARA ET BAKAYOKO RECRUTENT DES BARBOUZES POUR ASSASSINER SORO

Le cercle restreint d’Alassane Ouattara a une seule bête noire, une seule obsession : Guillaume Kigbafori Soro, son ancien premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale. Les deux hommes se sont séparés sur la divergence qu’ils avaient à propos de la gestion et de la gouvernance politique du pays. Quand Guillaume Soro démissionnait de l’Assemblée nationale en février 2019, Alassane Ouattara l’avait mis en garde, par un avertissement ferme, de ne surtout pas s’allier à un certain Henri Konan Bédié. C’était la ligne rouge à ne pas franchir, s’il voulait la tranquillité.

Cependant, Guillaume Soro ne l’entendit pas de cette oreille. Non seulement, il se rapprocha du Président Bédié, mais il se lia et se coalisa avec lui. Alassane Ouattara en ressentit une profonde humiliation et une grande colère contre son allié d’hier. La colère est pourtant mauvaise conseillère, dit-on. Va alors s’ouvrir une rude bataille entre les deux hommes. Guillaume Soro n’ayant pas sa langue dans sa poche, enchaina les déclarations au cours de différents meetings en Côte d’ivoire et à l’extérieur du pays pendant ses Crush Party. C’en était trop ! Alassane Ouattara en fureur, signa son arrêt de mort. Il fallait coûte que coûte le mettre aux arrêts ou le liquider. Plusieurs tentatives en ce sens échouèrent :

– Tentative de le mettre aux arrêts aux Etats-Unis pour visa périmé.
– Tentative de le mettre aux arrêts en Espagne, à Barcelone pour une prétendue connexion avec les terroristes, jusqu’au détournement de son avion du ciel d’Abidjan, le 23 décembre 2019.

On aurait pu espérer qu’avec le temps, les choses auraient pu s’améliorer, surtout après la désignation d’Amadou Gon Coulibaly comme candidat du RHDP. Mais, rien n’y fit. La situation continua à se tendre et à se distendre. Au point où, la solution ultime dans laquelle son épouse Dominique Ouattara va jouer un grand rôle, était pour Alassane Ouattara de le géolocaliser partout en Europe, en vue de mener un raid sur sa résidence. Une compagnie d’espionnage israélienne fut chargée de cette besogne : traquer les téléphones de Guillaume Soro et ceux de ses proches.
Alors, on mit à contribution beaucoup d’argent. On essaya d’acheter des informateurs à tout vent. On fit recours aux manœuvres les plus indécentes. Hamed Bakayoko, encore lui, eut la fine idée d’appâter Guillaume Soro par la gente féminine. Les propositions financières ne manquèrent pas pour allécher les plus vulnérables. 100 millions de FCFA à certaines, 500 millions à d’autres. La mise la plus élevée est d’un milliard de FCFA

À l’approche de l’élection présidentielle, la rumeur courut que Guillaume Soro serait tantôt en Europe, tantôt en Turquie, tantôt en Afrique. Le clan Ouattara avait anticipé. Il s’imaginait que Soro ne pouvait qu’aller en Turquie, où il se dit qu’il a de solides amitiés. La décision fut prise d’y convoyer leurs tueurs. Mais, le hic, la Turquie est un vaste pays. Par où commencer pour retrouver Guillaume Soro ? Cela revenait à rechercher une aiguille dans une botte de foin.
Hamed Bakayoko qui a toujours cru que sur cette terre des hommes, chacun avait un prix, n’hésita pas à contacter un activiste sur Twitter, M. Acimik Devrim, ami déclaré de Guillaume Soro et homme d’affaires dans son pays. Ce citoyen turc est très actif sur les réseaux sociaux. Il a été l’hôte de Guillaume Soro lors de son dernier séjour en Turquie au mois de septembre 2019. Il ne cesse de le faire savoir à qui veut l’écouter que Guillaume Soro est son ami et son frère. Il croit dur comme fer que ce dernier a un destin présidentiel. Il se bat avec passion pour rapprocher les autorités turques de son leader africain, comme il aime lui-même le clamer sur les réseaux sociaux. Il publie régulièrement les photos de Guillaume Soro, retweete constamment ses posts et cela lui donna de la visibilité. D’où l’intérêt de nombreux services de renseignements.

C’est ainsi qu’un de ces jours, M. Acimik Devrim reçut un coup de fil d’un Africain, un certain Matondo Makiese Reagan, de nationalité congolaise, qui prétendit que lui et ses associés, voulaient faire des affaires avec lui. Bizarre, n’est-ce pas ? Ces curieux hommes d’affaires, comme par enchantement, savaient tout de lui : sa localisation, sa situation matrimoniale, l’état financier de ses sociétés, etc. Content d’ainsi trouver des partenaires économiques africains, il alla à leur rencontre à Ankara, dans le secret espoir de signer de juteux contrats et de les connecter part la suite à son ami et frère Guillaume Soro. Il s’y rendit donc et y demeura trois jours. Mais, ne parlant pas un mot de français, il lui fallait un traducteur. Et c’est celui en poste au Consulat de France qui servit les besoins de la cause. Finalement d’affaires, il n’en fut rien. De contrats juteux non plus. Les discussions vont très vite virer à des débats politiques. Il sera soumis à un véritable interrogatoire :
– Comment connaissait-il Guillaume Soro ?
– Pourquoi avait-il séjourné en Turquie en 2019 ?
– Quels sont ses contacts politiques et économiques dans ce pays
– Est-ce qu’il pouvait l’inviter pour un nouveau séjour en Turquie ?
– Etc.

M. Acimik Devrim commença à avoir des soupçons et de l’inquiétude. Le troisième jour, les prétendus hommes d’affaires jouèrent carte sur table. Ils lui proposèrent la somme de 4 millions d’euros, s’il réussissait à attirer Guillaume Soro en Turquie. Ils l’assuraient qu’il n’avait rien à craindre, mais plutôt tout à gagner : de l’argent pour renflouer ses affaires. Face à sa méfiance, ils lui présentèrent leurs passeports et affirmèrent qu’une ambassade les aiderait. La seule chose qu’il devait faire, c’était simplement d’inviter Guillaume Soro et de leur indiquer l’hôtel où il résiderait. Ce serait du ni vu ni connu, au grand dam de l’homme d’affaires turc, qui n’en croyait pas ses oreilles ! C’était donc une escouade de tueurs à gages au service d’Alassane Ouattara ! Une de plus, manœuvrée par le sulfureux Hamed Bakayoko.

M. Acimik Devrim explosa, se leva et s’en alla hébéter qu’il était. Lui, fils de l’ex grand empire Ottoman, trahir un ami pour de l’argent ? Il se senti bafoué dans sa dignité. Certainement que ces tueurs s’étaient informés de tout, sauf de l’histoire de la Turquie et de son peuple. Un peuple fier de son histoire et de sa grandeur.
C’est en trombe qu’il fit vrombir le moteur de son véhicule et laissa là, cois, les assassins de Ouattara. Les barbouzes étaient plus coriaces qu’il ne pouvait l’imaginer. Roulant à vive allure et suffoquant du fait que ces tueurs à gage lui avaient fait un affront, il ne réalisa pas que son téléphone sonnait depuis plusieurs minutes. Quand enfin il décrocha l’appel, c’était encore un des tueurs en ligne. Ce dernier s’excusa poliment du malentendu. Il en remit une couche, en lui proposant d’augmenter la mise à 10 millions d’euros ! Dans un grognement, M. Acimik Devrim raccrocha et bloqua le numéro.

Faisons une petite digression. Auparavant résident en France, Guillaume Soro n’effectuait aucun voyage sans informer les services secrets français. Il était sous leur protection. Au mois d’août dernier, il était prévu qu’il se rende en Turquie. Il y avait noué des contacts et il devait s’y rendre avant l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. M. Acimik Devrim lui avait prévu une série de rencontres, dont un rendez-vous avec le Président Erdogan. Naturellement, Guillaume Soro informa les services secrets français de son intention de se rendre en Turquie. Mais, ils le lui déconseillèrent fortement.
En effet, des informations pas rassurantes établissaient que le régime Ouattara préparait un guet-apens en Turquie contre sa personne. Sur ces entrefaites, Guillaume Soro annula son voyage.

À ce moment-là, M. Acimik Devrim ne comprit pas pourquoi son ami annulait une telle visite, surtout qu’il s’agissait de rencontrer la crème politique et économique turque, pour une levée de fonds pour la campagne présidentielle. Guillaume Soro ne donna pas d’explication, jusqu’à récemment, quand son ami l’appela, paniqué, et lui raconta sa mésaventure. Les craintes des services secrets français étaient donc avérées.
Quant aux lascars envoyés par le régime d’Abidjan pour assassiner Guillaume Soro, ce fut chou blanc. Quels liens avaient-ils en Turquie pour réussir une opération d’une telle envergure ? Nul ne le sait pour le moment. Mais, ils avaient visiblement la couverture diplomatique, puisqu’ils logeaient dans un hôtel près de l’ambassade ivoirienne et avaient affirmé qu’une ambassade les aiderait. Une telle entreprise ne vous rappelle-t-elle pas l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul en Turquie ? Vous pourrez directement interroger M. Acimik Devrim sur Twitter, pour vérifier la crédibilité de l’enquête de Chris Yapi.

Cet acharnement mortel contre un homme prouve, si besoin en était, que le régime d’Abidjan n’a qu’une obsession : liquider Guillaume Soro. Ainsi s’acheva le raid sur Ankara que le commando du clan Ouattara avait mal ficelé.

CHRIS YAPI

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