PARIS SUSPEND AUSSI LE MALI DE LA FRANCOPHONIE
C’est une pluie de sanctions qui tombe sur le Mali. Cette fois-ci, c’est un communiqué du Conseil permanent de la Francophonie (CPF) qui a annoncé jeudi soir la suspension du Mali de ses instances. Réuni en session extraordinaire à Paris, le CPF, une des instances de l’Organisation internationale de la Francophonie, a » condamné fermement » le coup de force du colonel Assimi Goïta le 24 mai dernier et a décidé de » suspendre la République du Mali des instances de la francophonie » , tout en maintenant les programmes de rétablissement de l’ordre démocratique.
Dans cette résolution adoptée à l’unanimité, le CPF » demande la nomination d’un Premier ministre civil et d’un gouvernement inclusif » et » exige la levée immédiate de toutes les restrictions imposées à tous les acteurs politiques, en particulier l’assignation à résidence des anciens Président et Premier ministre ».
Déjà dans la même soirée de jeudi, dans un communiqué du ministère des Armées, la France a annoncé la suspension « à titre conservatoire et temporaire » de ses opérations militaires conjointes avec le Mali ainsi que « les missions nationales de conseil à leur profit ». Avec cette décision, Paris manifeste sur le terrain sa condamnation à la suite du coup d’État du 24 mai, qui a porté au pouvoir le colonel Assimi Goïta et renversé le président de transition, Bah N’Daw, et son premier ministre, Moctar Ouane.
La France s’inscrit dans la lignée de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et l’Union africaine qui ont déjà suspendu le Mali des instances sous régionales à la suite de ce coup de force. « Des exigences et des lignes rouges ont été posées par la Cédéao et par l’UA pour clarifier le cadre de la transition politique au Mali. Il revient aux autorités maliennes d’y répondre rapidement », a affirmé le ministère français des Armées. « Ces décisions seront réévaluées dans les jours à venir au regard des réponses qui seront fournies par les autorités maliennes », est précisé dans le communiqué.
Mais à Bamako, pas question de reculer. On apprend plutôt que le colonel Assimi Goita sera investi lundi président de la transition.