Afrique Politique

PAUL BIYA CONSTRUIT LES PÉAGES SANS AUTOROUTES

Par Amedee Dimitri Touko Tom

Un État, pour exister en tant que tel, a besoin d’un territoire, d’une population et d’un gouvernement. L’action de gouverner est essentiellement tributaire de la capacité du gouvernement à prélever l’impôt; c’est à dire à se donner de véritables moyens financiers pour agir avec des coudées franches. Par ce pouvoir absolu de contrainte, l’État réaffirme son autorité et la prééminence de l’intérêt général sur des intérêts particuliers. L’idée d’impôt est consubstantielle aux idées de justice, d’utilité publique et de démocratie.

L’impôt apparaît clairement ipso facto comme un contrat entre le gouvernement et le contribuable qui est le peuple, en faveur duquel il recherche les moyens financiers en vue d’assurer ses missions d’intérêt général. La source et l’emploi de l’impôt ainsi prélevé sont des indicateurs inaliénables de l’appréciation de la bonne gouvernance.
Un impôt injuste et mal utilisé sera toujours mal accepté.

DE LA RESPONSABILITÉ DE
L’ÉTAT QUI DOIT CONSTRUIRE ET GARANTIR UN ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE FAVORABLE : LA GOUVERNANCE AHIDJO ET LA GOUVERNANCE BIYA

L’impôt, nul ne saurait en douter, est un sacré outil permettant à un gouvernement d’assurer ses missions régaliennes, ses missions d’ordre social, mais aussi sa fonction d’impulsion et de régulation de l’économie. Dans cet ordre d’idées, l’impôt apparaît sans conteste comme la rétribution ou la récompense que chaque agent économique reverse à L’État. L’aptitude pour un gouvernement à prélever l’impôt dépend essentiellement de l’adhésion du contribuable.

De ce point de vue, la gouvernance AHIDJO et celle de BIYA donnent à comparer deux politiques économiques : la première inspirée de la capacité de la gouvernance à impulser l’économie, celle dite des grands bâtisseurs, et la deuxième inspirée de la civilisation de la chasse et de la cueillette.

LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE DE LA CHASSE ET DE LA CUEILLETTE

Comme je l’ai toujours affirmé, les « gouvernants » au Cameroun ne se sont toujours jamais émancipés de la civilisation de la chasse et de la cueillette.
Sinon, l’heure ne serait pas aux péages sans autoroutes. Toutes choses qui nous rappellent la fameuse taxe sur l’utilisation des téléphones portables…Cette forfaiture managériale trahit une fois de trop, la nature intrinsèquement prédatrice de cet ogre qu’on appelle pompeusement au Cameroun, sous le régime BIYA, L’État.

Si la gouvernance AHIDJO a été émaillée de nombreux chantiers économiques qu’étaient des entreprises dites étatiques, avec en toile de fond la quasi-totalité des infrastructures qui existent encore jusqu’à ce jour, la gouvernance BIYA, elle, s’est contentée de braconnier, de mener la guerre au contribuable, d’essayer de récolter ce qu’elle n’a jamais semé. Le mépris observé à l’égard de l’entrepreneur par ces gouvernants et leurs préposés, en est une parfaite illustration.

Ce modèle obsolète et anachronique a un seul mérite: installer le Cameroun dans une crise économique endémique. La pauvreté et l’ensauvagement politique semblent y être finalement les modèles de gestion animés et voulus par le tyran Paul BIYA. Dans un tel environnement, les entreprises, les unes après les autres se sont effondrées et les investisseurs ont décampé, avec l’assiette fiscale.

LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE DE LA CHASSE AU FEU DE BROUSSE

Alors que l’on s’attend à un investissement massif, au moyen d’emprunts judicieux, dans les infrastructures routières, dans l’optique de dynamiser la circulation des biens et des personnes, susceptibles de doper l’économie, L’État sous le dictateur Paul BIYA, a décidé de renforcer l’imposition sur les routes inexistantes, délabrées, dangereuses. Pour y parvenir il est prêt à tondre le peuple comme on le voit, en le soulageant de près de 40 milliards de Francs CFA, pour construire des péages dits modernes sur des pistes risquées, qui font des routes camerounaises, les plus accidentogènes au monde. Cela s’appelle mettre la charrue avant les bœufs.

Inapte à bâtir un modèle économique prospère, le gouvernement BIYA a décidé de manger son blé en herbe, de tuer l’économie résiduelle du Cameroun, en anéantissant par-dessus le marché la capacité de ce pays à échanger tant avec l’intérieur, qu’avec l’extérieur.

En réalité, cette déclinaison de la politique fiscale du régime BIYA, opérée sous le prétexte des péages sans routes, trahit la volonté pour des tenants illégitimes du pouvoir, de tuer la poule pour avoir l’œuf. Le chantier économique du Cameroun n’est pas, un sujet qui préoccupe ses « gouvernants ».

Désormais, on gratte, on arrache l’argent des mains chétives des pauvres camerounais.
C’est le règne de la culture économique du braquage et de la prédation d’État, de la chasse au feu de brousse…

Résolument, cette politique économique de la subsistance, de la survie du système, ne peut que précipiter la fin de ce dernier, car l’absence de perspectives économiques, inspire chez tout observateur, une politique économique de la terre brûlée des dirigeants du Cameroun se préparant au départ.

Le peuple doit le comprendre, le peuple doit le savoir, afin de se lever pour défendre ses droits.

Me Amedee Dimitri Touko Tom

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