PAUL BIYA DÉSHABILLE LE MINISTRE DE LA DÉFENSE ET LE PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT
✍️Le 28 octobre 2020, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, annonce que Wounky, l’un des combattants indépendantistes en première ligne lors de l’attaque du Mother Francisca International Bilingual Academy de Fiango-Kumba le 24/10/2020 selon le ministre, a été interpellé par les forces de défense et de sécurité, « grâce aux renseignements fournis par la population ».
✍️Le 9 novembre 2020, lors d’une tournée dans la région anglophone du Sud-Ouest, le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo a annoncé que 3 des 9 assassins de 7 élèves du Mother Francisca International Bilingual Academy de Fiango-Kumba ont été neutralisés par les forces de défense et de sécurité.
✍️ Le 1er décembre 2020, le préfet de Meme (dont Kumba est le chef-lieu), Chamberlain Ntou’ou Ndong, présente à la presse un certain « Commandant Zabra », interpellés par l’armée parce qu’accusé d’être impliqué dans le massacre de Kumba.
✍️Le 31 décembre 2020, dans son message à la Nation, le chef de l’Etat, Paul Biya, annonce que le crime de Kumba ne restera pas impuni et que tous les coupables seront recherchés et traduits devant la justice.
Comme disait le comédien camerounais de regrettée mémoire, Jean Miché Kankan, « regardez moi ces embrouillées là ». Pendant que les ministres et autres préfets disent que les auteurs du crime de Kumba ont été pour les uns arrêtés et pour les autres neutralisés, le grand patron vient dire que les coupables seront recherchés.
De deux choses l’une. Soit Paul Biya est mal informé sur le suivi du dossier, soit les ministres Beti Assomo et René Sadi et le préfet de Meme, Ntou’ou Ndong, sont de gros menteurs. Cette cacophonie communicationnelle autour du drame de Kumba traduit une confusion qui laisse croire qu’il s’agit bel et bien d’un crime d’Etat.
© Michel Biem Tong, journaliste web en exil