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PAUL BIYA, DICTATEUR SEUL ET ASSIÉGÉ

Depuis son expulsion de Genève , et son humiliation planétaire cet été , le tyran camerounais , abandonné par les siens qui lui glissent des peaux de bananes, sous les souliers , en sabotant systématiquement chacune de ses initiatives, vivant de plus en plus en homme reclus .

Incapable de s’évader pour des “ courts séjours privés en Europe “ , où il trouvait un peu de rêve , il est contraint de se rendre , comme un fugitif en catimini par hélicoptère en Guinée Équatoriale, quérir des soins qu’il est incapable de trouver dans des hôpitaux / mouroirs camerounais .

Très remonté contre Maurice Kamto , qu’il tient à tort responsable de l’embargo de la diaspora qui le frappe , le dictateur de plus en plus cocu , est très amère et semble en vouloir à la terre entière . Pratiquement assigné à domicile , et dans l’incapacité de sortir du Cameroun , il ne sait pas trop quoi faire avec sa montage de fric . Il soupçonne tou son entourage de vouloir le précipiter par dessus- bord , pour prendre sa place .

Parfois , son chef de protocole le surprend avec le combiné téléphonique , entrain de converser avec Titus Edoza, qu’il a pourtant privé de liberté pendant 17 ans .

Tout ces derniers temps , c’est envers Pierre – Désiré Engo qu’il tente des ballons d’essai , à travers des gestes d’amabilité et de bienveillance, exécutés à travers sa “ créature “ à tout faire , Jacques Famé Ndongo .

Malgré son cynisme légendaire , l’ancien séminariste et fils de catéchiste , est de temps à autre rattrapé par son éducation chrétienne , et semble éprouver des regrets , qui chez lui s’expriment sous la forme des remords . Et dans ces cas là , sa façon à lui de faire amende honorable , consiste à acheter ses victimes .

Chez cet homme là , comme dirait Jacques Brel , on ne demande pas pardon , mais on achète . Des longs mois après , qu’il se soit séparé de son ancien ministre de La Défense , Rémy Ze Meka , qu’il avait débarqué pour soupçons de velléité de coups d’état , sur intoxication de son mauvais génie d’alors Alain Edgar Mebe Ngo’o , s’étant aperçu que ce dernier était totalement innocent d’allégations colportées à son débit , le tyran fut tourmenté par des remords qui l’empêchaient de fermer l’œil de la nuit .

Alors , pour soulager sa conscience , il se mit à faire une cour assidue à l’intéressé. Il n’était pas rare , qu’il envoie son hélicoptère le chercher dans son village de Zoa Etélé , pour une partie de Songo à Mvomeka’a , ou encore de lui faire porter des parts de viande du gibier , ou encore des enveloppes kraft , contenant de fortes sommes d’argent .

Idem pour Titus Edzoa . Il a suffit que ce dernier , dès sa sortie donne une interview télévisée, pour dire que le chef de l’Etat n’est pas l’ami du commun des mortels , pour que ce dernier donne des instructions , afin que le trajet menant au domicile de son ancien secrétaire général , et ancien rival , soit bitumé.

Paul Biya , un dictateur à l’affect sensible et au remord facile ? Sans doute !

Et c’est peut – être , ce qui explique sa propension à tirer dans le dos , et à tuer dans le noir . Contrairement à son prédécesseur, Ahamadou Ahidjo , qui recevait toujours ses ministres à déjeuner , pour leur apprendre de lui- même leurs disgrâces , ou les informer qu’ils ne feraient pas partie de la nouvelle équipe gouvernementale, mais que néanmoins en guise de consolation , il leur offrait quelque chose de convenable , Paul Biya se débarrasse généralement de ses ministres , sans les prévenir , et de préférence , quand ils sont en mission à l’étranger pour le compte du Cameroun .

Ce fut le cas pour Titus Edzoa , ce fut pour Kontchou Komeni , mais aussi pour Akame Foumou .

Même le fidèle et loyal , Martin Belinga Eboutou n’a pas eu droit à plus d’égard . Le jour de sa disgrâce, il a cherché en vain à entrain en contact avec Paul Biya , dont le numéro de téléphone avait soudainement changé . L’accès à son ami d’enfance , confident et ancien patron , lui était désormais impossible. Même quand il appelait depuis sa clinique de Genève , pour des soucis d’ordre financier , on le priait gentiment mais formellement , de prendre attache les services de l’ambassade du Cameroun à Paris .

Arrivé au soir de sa vie , malgré le bluff qui consiste à donner le change , Paul Biya qui a réussi à faire le vide autour de lui , à l’heure des comptes .

Il s’est volontairement coupé de tout le monde , en se créant des ennemis qui n’en étaient vraiment pas . Certains membres de famille , d’anciens collaborateurs disparus , entretiennent de solides inimitiés à son endroit . La liste est longue et interminable …

Jean-Pierre Dupont

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