PAUL BIYA FUIT LA BAS ET SE RÉFUGIE DANS SON VILLAGE
Très tôt, samedi matin, le dispositif sécuritaire a été déployé dans la ville de Yaoundé pour veiller à la sécurité de Paul Biya qui devait quitter la capitale politique camerounaise. Pour quelle destination ? Le cabinet civil n’a fait aucun communiqué dans ce sens. Il n’y avait aucun avion qui l’attendait à l’aéroport alors que des rumeurs laissaient croire qu’il voyageait pour l’Europe pour des raisons de santé.
Difficile à croire, lorsqu’on sait que la dernière fois, Paul Biya et son épouse avaient quitté Yaoundé incognito pour Genève. Malgré tout, les agents de renseignements de la Brigade Anti-Sardinards avaient été mis au parfum et étaient partis le déloger de l’hôtel Intercontinental. Paul Biya ne pouvait donc pas courir le risque de reprendre le chemin de l’Europe tambours battants. Il est définitivement assigné à résidence dans sa villa dans un village de la forêt équatoriale .
Comme en février où il est parti fêter son anniversaire dans son bosquet, Paul Biya s’est rendu à Mvomékaa dans son village natal pour aller se reposer, alors que le pays est à feu et à sang. La crise dans les deux régions anglophones a déjà fait près de 2 000 morts, 530 000 déplacés internes, plus de 45 000 réfugiés, dont 35 000 au Nigéria. Mais, Paul Biya n’a toujours pas pris un seul jour pour y aller.
En sa qualité de chef des Armées, il n’est jamais allé sur le terrain depuis qu’il a déclaré la guerre à Boko Haram sur le perron de l’Elysée en 2014. Au moment où il prend la direction de son village, quatre personnes ont été égorgées par des terroristes qui ont nuitamment fait irruption dans un village situé non loin de la frontière avec le Nigeria.
Ce drame survient deux jours seulement après l’incursion de terroristes dans les localités de Kolofata et Guechewe. Il y a eu deux morts dans le premier assaut et cinq femmes amputées de leurs oreilles lors de la seconde attaque.
« Nous constatons un regain des activités terroristes de Boko Haram. Il est grand temps que les mesures de sécurité soient renforcées, car avec les pluies qui s’abattent actuellement dans cette région, les attaques risquent de se multiplier », a déclaré le responsable d’un comité de vigilance.