PAUL BIYA, LA SEULE FAÇON DE SAUVER LE CAMEROUN EST D’ANNONCER SA DÉMISSION
« Communication présidentielle au Cameroun : démocratie du silence, dictature du discours, gouvernance par embuscades, management du «court-termisme», stratégie de «messianisation» d’un personnage, ou simple aveu de dépassement par la situation ?
Aujourd’hui, le Président de la République du Cameroun s’adresse à la «nation» , dans un contexte sociopolitique, sécuritaire et économique exécrable, et un horizon qui chaque jour qui passe s’assombrit un peu plus. Pouvons-nous encore, après 37 ans, nous offrir le luxe d’espérer un changement de cap, alors que la plupart des hommes et femmes qui nous gouvernent aujourd’hui sont aux affaires depuis un demi siècle pour certains et freinent des quatre fers dès qu’il leur est demandé de céder le pouvoir à d’autres ? Les processus électoraux successifs depuis 1992 ayant contribué par leurs iniquités, à accentuer le sentiment de recherche effrénée «d’éternisation» au pouvoir d’un groupe d’individus.
Quel crédit peut-on encore accorder à la parole présidentielle après la magistrale démonstration d’échec de l’organisation de la CAN 2019, alors qu’il avait été dit que nous serions prêts le «jour dit», et que l’engagement présidentielle serait «personnelle»? Que de glissements déjà opérés dans le respect de la parole donnée qui pourtant en Afrique est un signe de noblesse et de maturité !
Les «grandes opportunités» qui sont censées être offertes aux populations Camerounaises aujourd’hui à l’aune du septième mandat de M. Paul Biya, par les innombrables, innommables et pérennes «grandes réalisations», du «Renouveau», qui aurait nourrit pour notre pays de «grandes ambitions», en mettant en œuvre brillamment le «libéralisme communautaire» avec «rigueur et moralisation» de la vie publique ; s’étant déjà transformées en «grandes désillusions»; il est naturel et légitime de s’interroger sur la capacité du régime actuel de faire différemment… Bref comme j’ai l’habitude de le dire : une véritable escroquerie politique !
Les derniers résultats aux différents concours d’entrée à l’ENAM étant d’ailleurs suffisamment illustratifs à plus d’un titre de ce que, la tenue des engagements gouvernementaux n’est pas pour demain : les mêmes causes produisant les mêmes effets. Depuis trois décennies d’ailleurs, on reprend toujours les mêmes et on recommence…
Quoi qu’il en soit, la situation de notre pays aujourd’hui nous interpelle toutes et tous, chacun à son niveau, dans son domaine de compétence ou d’activités. Chaque filles et fils du Cameroun, doit déjà prendre la ferme résolution de donner le meilleur de lui, pour que notre pays, actuellement à genoux, se relève, et après, lève la tête pour marcher fièrement dans le concert des nations !
Voilà pourquoi je continue à dire que le Cameroun est un bien commun et nous devrons toutes et tous, que nous le voulions ou non, travailler ensemble pour le préserver.
Je n’attends pas grand chose du discours de ce soir, parce que je ne veux pas me faire d’illusions. Parce que le mieux à faire pour le régime néocolonial de Yaoundé aujourd’hui, s’il veut effectivement sauver le Cameroun de l’implosion, serait tout simplement d’abdiquer et de préparer une transition politique concertée et consensuelle. Mais cela demande un très haut niveau de patriotisme et un sens aigu du devoir républicain. Le Président de la République saura-t-il, être au rendez-vous de l’histoire ce soir ?
Just wait and see…
Passionnément Africain. »
Me Jean Guy ZOGO
Néo-Panafricaniste
Homme d’État
Directoire de l’UPA