PAUL BIYA: TACTIQUE DU NAZISME , DU MYSTICISME ET DU TRIBALISME
La dernière sortie de Paul BIYA a l’avantage de le présenter aux yeux du monde, tel qu’il est. Il est le principal artisan de ce Cameroun politiquement, économiquement et socialement déconstruit, après 37 années d’inoculation par ses dirigeants, d’une culture barbare et moyenâgeuse. Il est le bâtisseur de ce Cameroun dans lequel, l’Homme est un loup pour l’Homme : primitif, brutal, égoïste , sans foi ni loi, tribaliste, méchant, anti-développement, criminel…
Voici son vrai bilan!
J’ai souvent résumé la philosophie politique du régime BIYA, en cette formule lapidaire: « le mensonge comme méthode de communication, la paresse et l’inaction comme philosophie politique, la tricherie comme art de gouverner, la corruption comme clef du succès, le népotisme comme méthode de management politique, la violence et la brutalité comme argument, le pouvoir pour le pouvoir et ses plaisirs comme objectifs ».
Paul BIYA s’est donc fixé un objectif politique final, mourir au pouvoir et être honoré d’obsèques officielles et nationales. Dans cette logique, aujourd’hui plus qu’hier, aucun chantier se rapportant au bien- être des camerounais, à l’expression libre des libertés, à la démocratie et à la paix, ne fait partie de son agenda politique.
Il est donc illusoire, d’envisager que de son propre gré, il formule des réponses à la hauteur des défis qui sont ceux du Cameroun aujourd’hui. A ceci s’ajoute des réserves profondes sur son aptitude physique et intellectuelle à le faire.
Dès lors, tout le génie politique du régime BIYA, comme il l’a démontré, se résume en la gestion de la montre, en la gestion du temps politique, en la croyance mystique que les astres finiront par tourner, par s’aligner, dans le sens de ses intérêts et que tout redeviendra comme avant…
Mais en attendant, il lui faut contenir les séparatistes anglophones, il faut conjurer « la délinquance politique » avérée de ce Cameroun qui aspire au progrès et à la liberté. Pour y parvenir, le régime de YAOUNDE a mis en place une vraie industrie de la manipulation des matériaux fissiles de l’ethnicité dont il a encore fait usage hier, pour en tirer l’arme atomique de sa survie. Ceci se fait au moyen de la stigmatisation insidieuse ou explicite de groupes ethniques ou une fraction d’un groupe ethnique, dans l’optique de les isoler politiquement, avant d’y faire écraser, y compris par le feu des armes, toute velléité politique à défaut de la soumettre.
L’industrie de la haine de l’autre est donc de ce point de vue, le bilan qu’offre désormais le régime BIYA, pour juguler les démons du changement, car perdre le pouvoir n’est pas une hypothèse envisagée par le clan au pouvoir, encore moins le perdre par des voies démocratiques.
Se dresse donc désormais contre le peuple camerounais, le régime militaro-policier de Biya, dont les faits d’armes sont: les assassinats sommaires, les violations systématiques des droits de l’homme, la négation des libertés individuelles et politiques, la prolifération des scandales à caractère financier, dont le point culminant est ce qu’il convient d’appeler désormais, la CANGATE (Coupe d’Afrique des Nations), tant a-t-elle grevé de plus de 2000 milliard, le service de la dette d’un pays aux finances déjà exsangues. Ce qui pose avec relevance, la question occultée de la RESPONSABILITE JURIDIQUE ET POLITIQUE au Cameroun.
En même temps, une milice tribale, sans honneur, marche sur le NOSO, y écrase les bébés, les vieux, extermine les jeunes, viole et tue les femmes, qui aspirent à la liberté, à la bonne gouvernance, à la démocratie… Un génocide est en cours…
L’actualité récente nous a offert une démonstration de méchanceté qui rappelle les atrocités nazies: des infirmités graves ont été infligées à des détenus, sortis de prison et conduits dans des camps de torture, les yeux bandés, dans le secret le plus absolu, hors de portée de leur avocat, de leur famille…
Après des jours interminables de torture, de barbarie, ces bouts de bois de dieu ont été rapatriés dans leur prison-mouroir, bardés de stigmates de la haine et de la méchanceté : bras et crânes fracturés, jambes massacrées, testicules hypertrophiés et brûlés par le feu de l’électricité …
Des images, des témoignages de l’horreur, des récits macabres, hantent les réseaux sociaux. des noms des détenus manquant à l’appel, probablement morts des suites de la torture sont rendus publics.
Résolument le Cameroun est un état barbare décomplexé, dans lequel la vie de l’homme ne vaut rien. Le Cameroun est un état hors civilisation dans lequel tuer pour vivre, tuer pour pérenniser le pouvoir du clan, est désormais le crédo du régime de tous les records d’incompétence, de méchanceté et de l’ubuesque ….
Au risque d’être comptable de ses crimes, il ne donc faut espérer du simulacre de « dialogue administratif » par lui envisagé.
Voilà froidement présenté, ce qu’est le Cameroun de Paul BIYA aujourd’hui.
Il importe donc résolument de passer de l’indignation à l’action afin de précipiter l’écroulement de ce régime, qui se fera inéluctablement, du fait de l’action conjuguée du peuple résistant et d’une redéfinition de sa stratégie de lutte et son érection à la hauteur des enjeux.
Ce sera l’objet de ma prochaine réflexion.
Me Amédée Dimitri TOUKO
Ancien Conseiller Juridique du SDF
Ancien Secrétaire Provincial du SDF – OUEST
Analyste Politique