Afrique Politique

PAUL BIYA VALIDE OFFICIELLEMENT LA SÉCESSION DES DEUX RÉGIONS ANGLOPHONES

Comment peut-on organiser les élections législatives et municipales dans les deux régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest qui sont en pleine guerre? Mission impossible. Pour l’honorable Jean Michel Nintcheu, député SDF du Wouri, dans la Région du Littoral, le chef d’État camerounais, en convoquant le corps électoral au mois de février 2020, sans rétablir la paix et la sécurité dans les régions anglophones, légitime la partition du pays. Voici sa sortie :

« M. Biya vient d’acter la sécession à travers le décret portant convocation du corps électoral le 9 février prochain.

Cet acte malheureusement suicidaire pour le pays compte tenu du contexte socio-politique actuel achève de convaincre, même les plus sceptiques qui osaient encore croire en lui malgré les multiples signaux négatifs qu’il n’a eu de cesse de perpétrer durant son long et détestable règne, que M. Biya est l’acteur majeur de la sécession. Ce décret a définitivement fait tomber le masque du véritable pyromane en chef enfoui sous le boisseau. M. Biya sera tenu pour principal responsable de la très éventuelle déflagration qui surviendra à la suite de ce décret paranoïaque dont nul n’avait pourtant urgemment besoin en cette période extrêmement sensible de la vie de notre Nation.

Biya vient de jeter de l’huile sur le feu de la tentative de sécession du pays. En cela, il n’y a plus de doute possible. L’inconséquent, l’autiste et le condescendant trentenaire assumera seul un éventuel effet domino de la déflagration de forte amplitude dans d’autres régions du pays. L’Histoire de notre pays retiendra qu’il a hérité d’un pays en paix et n’a lésiné sur aucun moyen pour le brûler au crépuscule de son règne » a écrit l’honorable Jean Michel Nintcheu dans un communiqué publié  dimanche soir.

Sur la même lancée  Kah Wallah dit également non aux élections et pose des conditions :

《Chers Camerounais, Chères Camerounaises,

Le Président de la République a convoqué ce jour le corps électoral pour les élections municipales et législatives.

A l’heure où la nation tout entière estime que nous avons besoin de :

↗ Refonder l’état camerounais pour redéfinir la relation entre les citoyens que nous sommes et l’État qui doit nous servir.

↗ Reconfigurer la forme de l’Etat.  Tous les camerounais ont besoin de plus d’autonomie, plus de ressources et plus de services au niveau régional et local.

↗ Réconciliation nationale pour remédier aux erreurs de l’histoire et bâtir une nouvelle identité camerounaise : Anglophone et Francophone, Mundang et Bafaw, Toupouri, Baforchu, Mbamois et Fulani, tous les groupes ethniques de notre merveilleuse nation ensemble.

↗ Trouver des solutions rapides, pratiques, efficaces et durables aux problèmes de l’eau, de l’éducation, de l’électricité, de la santé et de la route.

A cette heure où nous sommes fatigués de voir nos enfants recrutés par Boko Haram, par les Ambas et par les gangs de brigands parce qu’ils manquent d’écoles, d’emploi et tout simplement d’avenir, à cette heure si grave, ce que le Président Biya a trouvé à nous offrir ce sont ses élections.

Les mêmes élections truquées avec la même ELECAM, le même MINAT et le même Conseil Constitutionnel qui ont toujours failli.

Ceux là qui nous ont toujours trompé, ceux là qui n’ont pas su depuis 1991 organiser des élections avec un semblant de sérieux.

Ceux-là qui sont tous, sans exception, de son camp à lui.  Le Président Biya nous demande une fois de plus, une fois de trop, après 37 ans, il nous demande encore de l’accompagner et de l’aider à consolider son pouvoir.

Cette fois-ci, nous disons NON ! Nous n’allons plus accompagner ce président !

NON aux élections sans un cessez-le-feu dans le NOSO et sans garantir la sécurité des citoyen.nes qui doivent voter sur l’ensemble du territoire national.

NON aux élections sans un véritable dialogue pour:

▶ Résoudre le problème Anglophone.

▶ Redéfinir la nature de l’État Camerounais.

▶ Redéfinir la forme de l’État Camerounais.

Non aux élections sans la réforme des institutions dont l’Assemblée Nationale et la fonction de député.

Non aux élections sans un véritable transfert des pouvoirs et des ressources aux collectivités décentralisées pour que les maires et les élu.es locaux puissent résoudre les problèmes des camerounais.es.

Après 37 ans, nous disons NON ! Nous n’allons plus accompagner ce président.

Nous n’allons pas non plus rester les bras croisés.

Nous allons crier notre NON dans les médias, sur les réseaux sociaux par tous les moyens.

Nous allons informer et éduquer nos citoyens sur leur droits et sur leurs devoirs.

Nous allons manifester sans violence pour dire NON ! Cette fois ci c’est NON !

Le Cameroun a besoin de Transition, le Cameroun a besoin de réconciliation, le Cameroun a besoin de refondation.

Pas de distraction, nous disons NON aux élections du M. Biya!

Nous disons OUI ! à notre nation, le Cameroun !》

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