Accusé levez-vous Afrique Monde Politique

PLAINTE DÉPOSÉE CONTRE PAUL BIYA À LA CPI: LE PARLEMENT BRITANNIQUE ENTRE EN JEU

C’est une initiative judiciaire portée par les chercheurs en criminologie de l’université d’Oxford contre le régime de Paul Biya et soumis au parlement britannique.

Les chercheurs de cette institution universitaire dans un rapport de plusieurs pages, recommande au parlement britannique de veiller à ce que la justice internationale soit appliquée sur les crimes commis contre la minorité anglophone.

Ce n’est pas la première fois que le régime de Yaoundé est visé. Accusés de génocide et de crimes contre l’humanité sur les populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, Paul Biya, et huit officiels camerounais font déjà l’objet d’une plainte deposée à la Cour pénale Internationale(CPI) par des personnalités se proclamant du « Southern Cameroon » a été adressée à Fatou Bensouda, Procureur de la Cour Pénale Internationale(CPI), pour l’ouverture d’une enquête internationale sur des allégations de génocide et de crimes contre l’humanité.

Source: 237actu.com

*****************

Par Michel Biem Tong, journaliste web en exil

La communauté scientifique anglaise est-elle en train de vouloir légitimer la lutte des Anglophones pour l’indépendance totale du Southern Cameroons (actuelles régions anglophones au Cameroun) ? D’après un rapport établi par 5 enseignants de la Faculté de Droit de l’University of Oxford en Angleterre, le retrait de l’indépendance totale comme l’une des options du plébiscite d’autodétermination est l’une des causes du conflit actuel dans le Cameroun anglophone : « Removal of the secession from the plebiscite remains a heated issue of contention in anglophone Cameroon », lit-on à la page 11 du rapport de 100 pages soumis le 30 octobre dernier à la chambre haute du parlement britannique.

Traduit en français, ça donne : « le retrait de la sécession (du Nigéria en vue d’une indépendance totale) demeure un sujet à forte controverse dans le Cameroun anglophone. En effet, le rapport de l’University of Oxford indique que du 10 au 11 août 1959 s’est tenue à Mamfe la conférence pré-plébiscite des partis. Présidé par Sir Philipson Sydney, commissaire anglais de l’ONU pour le Southern Cameroons, cette conférence a débouché sur un vote au cours duquel les délégations présentes avaient choisi l’intégration au Nigéria ou la sécession du Nigéria en vue de l’indépendance totale comme option de plébiscite d’autodétermination. Mais, souligne le rapport, l’ONU a exclu l’option de l’indépendance parce que le Southern Cameroon n’était pas économiquement viable.

En réalité, c’est lors de la 896e Assemblée Générale des Nations Unies du 6 octobre 1959 que le représentant de l’Angleterre au Nations Unies, André Cohen a décidé d’exclure l’option de l’indépendance totale pour introduire le rattachement au Cameroun pourtant rejeté lors des assises de Mamfe d’août 1959. C’est ce qui explique que le 11 février 1961, les Southern Cameroonians aient eu à choisir entre être indépendant en se joignant Nigéria et l’être en se rattachant au Cameroun. Le rattachement au Cameroun leur a donc été quasiment imposé. Est-ce pour cela que les chercheurs de l’University of Oxford parce de l’exclusion de l’indépendance comme un sujet sérieux de controverse dans le cadre de la crise anglophone actuelle.

Si dans leur rapport, les 5 enseignants de l’Université d’Oxford ont souligné que la mise à l’écart de l’indépendance par l’ONU demeure l’une des causes de la crise anglophone, cela voudrait dire que les revendications actuelles d’un Etat de l’ « Ambazonie » sont non seulement justifiées mais capables de faire taire le crépitement des armes. D’ailleurs, lors de l’Assemblée Générale de l’ONU du 6 octobre 1959, l’ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU avait prédit que « les résultats d’un choix à la hâte imposé aux populations du territoire sous tutelle seront catastrophiques pour leur futur politique ». Plus de 60 ans après, où en sommes-nous aujourd’hui ?

Articles Similaires

Quitter la version mobile