PLAN DE SUCCESSION DE PAUL BIYA DE GRÉ À GRÉ
La momie Marcel Niat Njifenji , officiellement âgé de 85 ans , du moins selon son acte de naissance de Kumba , qui joue les figurants à la présidence du Sénat, est à l’agonie dans une clinique genevoise, où il attend paisiblement de passer de vie à trépas comme les autres barons du régime avant lui .
Il est vrai , que la Suisse qui en dehors de son rôle traditionnel , de planque et de lessiveuse des rapines des dictateurs du tiers – monde , est ces derniers temps devenue , le mouroir des notables camerounais en fin de parcours ou de vie , c’est selon .
Jean Foumane Akame , Martin Belinga Eboutou , Sadou Hayatou , et j’en oublie , tous y sont allés , et tous en sont revenus les pieds devant , selon la formule généralement consacrée .
Augustin Kontchou Kouomegni, passé à la postérité comme “ Monsieur zéro mort “ , lui l’a plutôt échappé belle ! Enfin , presque puisque complètement paralysé de la colonne vertébrale , aux membres inférieurs , sauf miracle, il passera le reliquat de ses jours sur fauteuil roulant .
Victime d’un accident de la route , à l’entrée de la ville de Bafoussam, où il se rendait pour battre la campagne présidentielle de 2018, en faveur du dictateur , dont il espérait à la suite de la réélection , un incessant rappel au gouvernement, Kontchou n’avait eu la vie sauve qu ‘à la solicitude des populations locales , qui bien que l’ayant reconnu , ne lui tinrent guère rigueur , de son excès de zèle de la période de sa toute puissance , quand il narguait le bas peuple .
Tombé en disgrâce , il était retourné à ses études ( il est professeur d’université) , et à ses premiers amours au sens littéral du terme , c’est-à-dire dans les bras de son épouse en premières noces . Car , du temps de sa splendeur et toute – puissance , Monsieur le ministre s’était autorisé une maîtresse , qui à son tour a fait fortune à la faveur de cette proximité , et possède moult hôtels sur la place …
C’est au cours d’une mission en France , ès- qualité ministre des affaires étrangères, qu’il apprit la nouvelle de son infortune . Du jour au lendemain , il venait d’être renvoyé sans préavis , et sans le moindre égard , comme un vulgaire valet de chambre
. Ainsi est Paul Biya . Tel un léopard , il attend toujours sa proie , perché au- dessus d’un arbre , et au moment où celle- ci s’attend le moins , lui saute dessus par derrière . Titus Edzoa , et Akame Mfoumou , avaient naguère avant lui , appris leurs propres disgrâces , alors qu’ils se trouvaient respectivement , en France et aux États – Unis .
. L’enfant terrible de Mvoméka’a , est comme son parrain et idole Mobutu . Il n’attaque jamais de face . À l’instar du serpent boa constrictor, il n’affectionne rien tant que le fait d’endormir ses proies , avant de les anéantir .
Paul Biya de ce point de vue , est un tendre et un affectif , qui n’a pas le courage de tuer froidement et de face . C’est pourquoi, généralement il préfère laisser aux autres , le soin de faire le sale boulot à sa place . Ainsi , suscite- il constamment des inimitiés entre ses collaborateurs et ministres , afin qu’ils se neutralisent mutuellement.
Il paraît que le jour des obsèques de Martin Belinga Eboutou , prétextant travailler très tard , il n’a fermé du tout pas fermé l’œil de la nuit , et n’a quasiment rien avalé les jours précédents. Idem lorsque la lettre d’ Alain Mebe Ngo , est parvenue jusque lui . Car contrairement, à l’imaginaire populaire , l’homme tient à lui- même , tout courier qui lui est adressé nommément. Chez le locataire d’Etoudi, la douleur est muette et les regrets sont des remords . Il est par exemple rapporté , pris de pitié et d’un profond malaise , à la vue des premières images de son ancien secrétaire général à la présidence, Titus Edzoa , très amaigri au terme de 17 ans d’enfermement, il aurait donné des instructions fermes et pressantes , afin qu’en plus de certaines dispositions matérielles , qu’on bitume toutes affaires cessantes , la route qui mène au domicile du concerné .
Alors , revenons – en à Kontchou Kouomegni.
Dès que Popaul a appris l’infortune , de son ancien ministre , il a aussitôt autorisé l’envoi d’une ambulance sur place , pour son transfert à l’hôpital général de Yaoundé , et des jours plus tard , une évacuation sanitaire , a été autorisée vers la France , et notamment à l’hôpital américain de Neuilly , banlieue de l’Ouest parisien .
Au terme de son séjour médical , il était question d’une réhabilitation dans une clinique genevoise, mais l’ambassadeur du Cameroun à Paris , d’habitude en charge de ce type de frais , n’a pas reçu feu vert du cabinet civil de la présidence de la République. Kontchou, même sur fauteuil roulant , parachèvera donc sa réhabilitation au Cameroun.
Marcel Niat Njifenji, président fantôme du sénat camerounais, qui interprète malgré lui et contre son gré ( mais en a-t-il seulement le choix ? ) , une partition qui dépasse de loin sa petite personne ( mais c’est le prix à payer pour gommer son lourd passif ) , est littéralement pris en otage , et attend stoïquement sa fin prochaine dans une clinique genevoise, dans laquelle il est en lieu et place de patient , admis comme prisonnier .
Dès qu’il sera annoncé mort , avant même le refroidissement de son corps , il sera remplacé à la tête du Sénat , par le sultan des Bamouns, dont la place de simple sénateur , sera dans la foulée , sera occupée par Franck Emmanuel Biya .
Ainsi se déclenchera le mécanisme , de succession de gré à gré , puisque que quelques mois plus tard , prétextant un emploi du temps chargé , du fait de ses fonctions et occupations royales , le président du Sénat rendra son tablier au chef de l’Etat , qui le confiera ipso facto à sa progéniture.
Jean-Pierre Dupont