PLUS DE 5 MILLIARDS VOLÉS RETROUVÉS DANS LES COMPTES DES ENFANTS D’UN CHEF D’ÉTAT AFRICAIN
Pillage des ressources naturelles et des caisses d’État sont les programmes politiques de la plupart des dirigeants africains africains qui durent en moyenne un quart de siècle au pouvoir. C’est maintenant qu’on découvre les dégâts économiques d’Eduardo Dos Santos.
Le nouveau gouvernement angolais est entrain de retrouver son trésor pillé ou perdu. Depuis le début de cette année, plus de cinq milliards de dollars reposent désormais dans les caisses de l‘État.
« Nous avons récupéré cette année plus de 5 milliards de dollars volés dans les coffres de l‘État », a expliqué lundi Francisco Queiroz, ministre de la Justice lors d’une conférence à Abou Dhabi.
Si M. Queiroz n’a pas fourni de détails sur la manière dont ces fonds ont été détournés et recouvrés, ce recouvrement s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la corruption promise et entamée par Joao Lourenço lors de son accession au pouvoir en septembre 2017.
Et depuis lors, les enfants de l’ancien président José Eduardo dos Santos sont dans le collimateur de cette campagne anti-corruption. Évincé de la direction générale du Fonds d’investissement souverain, Jose Filomeno dos Santos, le fils, est accusé de détournement des fonds publics.
Il a comparu la semaine avec le chef de la Banque centrale pour se défendre d’avoir transféré 500 millions de dollars de fonds publics sur un compte londonien.
Sa sœur Isabel n’est pas en reste. Elle a été démise en novembre 2017 du poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale, la Sonangol. Présentée comme la femme la plus riche d’Afrique, elle fait elle aussi l’objet d’une enquête pour détournement de fonds.
Des accusations que les proches de celui qui a régné pendant 40 ans sur l’Angola (1979-2017) ont toujours rejetées évoquant une entreprise de persécution menée par le gouvernement angolais.
Isabel dos Santos est accusée de détournements de fonds du pétrole en Angola. La compagnie pétrolière angolaise Sonangol avait annoncé avoir ouvert une enquête sur de « possibles détournements » de fonds imputables à son ancienne PDG, Isabel dos Santos, la fille de l’ancien président Jose Eduardo dos Santos. Elle dirigeait l’entreprise, des paiements et des mouvements de fonds jugés suspects s’élevant à plusieurs dizaines de millions d’euros.
Nommée à la tête de la Sonangol par son père en 2016, Mme Dos Santos a été remerciée le mois dernier par le nouveau président de l’Angola, Joao Lourenço.
« Nous avons mis en place une commission d’enquête interne pour enquêter sur les informations diffusées », avait déclaré un porte-parole de la Sonangol, Mateus Benza en 2017.
Selon le Novo Jornal et le Jornal Economico notamment, la nouvelle direction de la compagnie a identifié un transfert « suspect » de 57 millions d’euros vers un compte à Dubaï.
Elle s’interrogeait également sur un virement mensuel, mis en place dès l’arrivée d’Isabel dos Santos à la tête de la compagnie, de 10 millions d’euros de la Sonangol vers une entreprise portugaise dont elle est l’actionnaire principale.
Selon ces médias, le nouveau patron de Sonangol avait écrit à sa prédécesseure pour lui demander des explications.
Présentée comme la femme la plus riche d’Afrique par le magazine américain Forbes, Isabel dos Santos est devenue un symbole du népotisme reproché à son père.
Jose Eduardo dos Santos a quitté la présidence à la faveur des élections générales d’août dernier, après trente-huit ans d’un règne sans partage pendant lequel il a mis l’économie du pays en coupe réglée au profit d’une poignée de proches.
Son successeur, qui a promis de lutter contre la corruption, a congédié plusieurs dirigeants d’institutions et d’entreprises publiques proches de l’ex-chef de l’Etat.