POUTINE ENVOIE DES MILICIENS TCHÉTCHÈNES ET TALIBANS EN CENTRAFRIQUE?

C’est officiel : la Russie a annoncé l’envoi de 300 instructeurs militaires supplémentaires pour, dit-elle,  la formation de l’armée nationale, a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, le 22 décembre.

«Dans le cadre de son assistance à Bangui pour renforcer les capacités de défense de la République centrafricaine, la Russie a rapidement répondu à la demande de ses dirigeants et a envoyé 300 instructeurs supplémentaires pour former les membres de l’armée nationale. Une notification appropriée de la Russie est passée au comité du Conseil de sécurité de l’Onu 2127 sur les sanctions contre la Centrafrique», a indiqué le communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.

Pourtant , l’ambassadeur de Russie en Centrafrique, Vladimir Titorenko, s’était empressé à  démentir les informations faisant état du transfert de centaines de soldats russes en RCA après une tentative de coup d’État dans le pays. Mais, avec les images de l’atterrissage de deux avions russes à Bangui samedi et le déploiement des hommes qualifiés de mercenaires russes au front contre les rebelles, Moscou a dû retourner la langue pour annoncer l’envoi d’un contingent de 300 instructeurs.

Problème, les Forces Armées Centrafricaines ( FACA), sont actuellement engagés dans les combats contre les rebelles. À quel moment et où suivront-ils cette formation ? Sont-ils réellement de l’armée régulièrement russe? Rien n’est clair.

Plus tôt, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, avait déclaré que Moscou était prêt à examiner la demande d’assistance militaire des autorités légitimes de la République centrafricaine si elle était conforme aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. À quel moment les autorités russes ont donc été sollicitées par Bangui et ont étudié la demande ? À peine les instructeurs  arrivés, on les voit déjà porter des armes pour partir au front!

Selon certaines sources proches de l’armée , ce  contingent serait  constitués des miliciens tchétchènes et talibans baragouinant à peine la langue russe. Il s’agirait   d’éléments sous le commandement de Samir Bassaev, lui-même  prisonnier de guerre, et qui auraient  été enrôlés  afin de sauver le soldat  Touadéra. En tout cas, la Russie va sortir toutes les cartes possibles pour conserver ce territoire riche en matières premières au détriment de la France qui reste aux aguets d’une transition au cas où…

«Nous appelons toutes les forces politiques de Centrafrique au dialogue et au règlement pacifique des différends relatifs aux préparatifs des élections générales. Il faut veiller à ce que le vote soit pacifique, transparent et libre. Nous estimons qu’il est important d’engager au maximum les capacités de l’Onu et de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique, ainsi que celles de l’Union africaine et de la Communauté économique des États d’Afrique centrale, afin de fournir un soutien complet à Bangui dans cette période difficile pour les Centrafricains», conclut le communiqué du ministère.

La Russie fera tout pour que le premier tour des élections présidentielle et législatives  prévu le 27 décembre ait lieu pour que Touadera renouvelle son bail. L’opposition, craignant  des fraudes massives, commence à jeter l’éponge à l’instar de Serge Bokassa. La coalition des trois principaux groupes armés occupant la grande majorité du territoire centrafricain menace désormais la capitale.