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QUAND ALI BONGO VOULAIT CHANTER COMME JAMES BROWN

Voici donc l’affiche du président gabonais en spectacle au Palais des Congrès Hôtel Ivoire en juin 1977. il s’appellait encore Alain Bongo et  changeaient plusieurs fois les coiffures : afro, curly, rastas, etc. Des bagues sur tous les doigts comme DJ Arafat. Pour lui, son seul talent était la musique, et l’école, une punition. Après  le collège Sainte-Croix de Neuilly-sur-Seine, il a abandonné les études de droit à la Sorbonne pour se lancer dans le show.

En 1973, converti à l’islam, Alain Bongo devient Ali Bongo, mais c’est en 1977 qu’il commence  l’aventure musicale. Il fallait le voir transpirer, faire des glissades jusqu’à tomber, bricoler l’anglais tel un patois incompréhensible,  se prendre pour un vrai Américain.

Passionné de funk, de soul et de rythm’n blues – qu’ on n’appelle pas encore R’n’B –, Alain Bongo se lance sur les traces de James Brown, idole absolue en Afrique, surtout depuis sa prestation à Kinshasa au Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo) en 1974 dans la tournée qui accompagne le mythique combat de boxe opposant Mohamed Ali à George Foreman.

Le concert de James Brown marquera la musique africaine à tout jamais et Alain Bongo ira chercher les musiciens de son idole pour enregistrer son premier et unique album, A Brand New Man. Il s’est entouré de Charles Bobbit, ex-manager, et surtout il fait appel à Fred Wesley, tromboniste pilier avec Maceo Parker et Pee Wee Ellis de la terrifiante section de cuivres de JBs Horns, qui signe nombre d’arrangements de ce disque groovy et typique de cette époque pré-digitale.

Et puis, Alain Bongo a lamentablement échoué dans la musique. Il se retrouvait finalement à donner des spectacles devant les chaises vides. Même pas 100 disques vendus. Aucun échantillon disponible sur Amazon. Heureusement qu’il était le fils d’Albert Bongo, ancien postier devenu Omar Bongo. Voilà donc l’ancien faux James Brown Alain Bongo, devenu président à vie du Gabon.

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