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QU’EST CE QUI A TUÉ LE PRÉSIDENT PIERRE NKURUNZIZA?

Le célèbre président du Burundi Pierre Nkurunziza n’est plus. Il  a succombé à un arrêt cardiaque à l’âge de 52 ans.

« Le gouvernement de la République du Burundi annonce avec une très grande tristesse aux Burundais et à la communauté internationale le décès inopiné de son excellence Pierre Nkurunziza, président de la République du Burundi, survenu à l’hôpital du Cinquantenaire de Karuzi, suite à un arrêt cardiaque », peut-on lire dans le communiqué.

Le texte précise qu’après avoir assisté à un match de volley-ball samedi 6 juin, Pierre Nkurunziza a dans la nuit du 6 au 7 ressenti un malaise et « s’est vite rendu à l’hôpital »« Le dimanche, son état de santé s’est amélioré et il s’est entretenu avec les personnes qui étaient à côté de lui. » « A la très grande surprise » de chacun, dans la matinée « du lundi 8 juin 2020, son état de santé a brusquement changé avec un arrêt cardiaque ».

Dimanche, Pierre Nkurunziza semblait aller mieux, indique encore ce communiqué. « Il s’est même entretenu avec les personnes qui étaient à côté de lui », précise même le gouvernement burundais. Mais « à la très grande surprise », lundi, son état de santé a « brusquement changé avec un arrêt cardiaque », indique Bujumbura. Malgré les tentatives de réanimation, « une prise en charge intense, continue et adaptée », précise encore ce communiqué, « l’équipe médicale n’a pas pu récupérer le patient ».

Depuis quarante-huit heures, on disait Pierre Nkurunziza malade, mais toutes les sources officielles se refusaient à le confirmer. Juste avant cette annonce encore, des proches du chef de l’État sortant dénonçaient des « rumeurs ». Son conseiller Willy Nyamitwe mettait en garde sur les réseaux sociaux contre « toute manipulation de l’information », assurant qu’il s’agissait d’« un modus operandi » appliqué au Burundi. Des sources médicales expliquent qu’il aurait été testé positif au Covid-19, alors que son épouse est hospitalisée au Kenya depuis la semaine dernière pour la même raison, malgré les dénégations des autorités.

Le guide suprême du patriotisme, selon l’un de ses titres officiels, était  d’un naturel imprévisible. Pierre Nkurunziza n’avait-il pas modifié la constitution de 2018 pour pouvoir se représenter une quatrième fois à l’élection présidentielle ? Ce fervent chrétien born again, au pouvoir depuis 2005, a finalement  renoncé l’an dernier à briguer un nouveau mandat, à la surprise générale. Pour la première fois depuis quinze ans, son nom n’était  inscrit sur aucun bulletin de vote lors du triple scrutin – présidentiel, législatif, municipal – comme s’il sentait sa fin venir.

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