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RÉPLIQUE À PATRICE NGANANG, PROFESSEUR DE LA HAINE ET DU TRIBALISME

PATRICE NGANANG : ARRÊTE TES CONNERIES SUR LES BULU !

Je sais que depuis quelque temps, tu avais à cœur de revenir en première ligne, à la Une : cliver et décourager toutes les initiatives de rassemblement ; vendre le mantra stratégique de l’alliance  » amba-franco « , etc. C’est fait ! Mais, par hygiène morale, nous avons le devoir collectif de prévenir le pire, même avec le risque de toujours faire écho – de la pub’ – aux immondices du tribalisme.

Oui, parce que rien ne justifie ce concept sordide ! Celui que tu as échafaudé dans le labo’ du ressentiment, de la vengeance et d’une supposée veine séditieuse. Car, on ne peut combattre les phalanges du tribalisme et de l’incitation à la haine en utilisant les mêmes mots et maux. On ne peut se défaire des horreurs verbales d’Eone Eone et tous ces tribalistes et accepter cela ! Jamais ! Transformer le nom d’une tribu ou d’une ethnie du Cameroun en signifiant et signifié du mal, de l’horreur et de la déchéance. Non !

Parce que le président, des têtes, officiers et fantassins du coeur de l’ordre dirigeant au Cameroun sont Bulu, il faudrait que Abel Eyinga, Marthe Moumie Ekemeyong, Enoh Meyomesse, Guillaume Oyono Mbia, Djemba Medou, chef Ango Banbang de Minka et des dizaines de milliers d’autres soient essentialisés : perfides et mauvais de nature ? Non et Non !

On ne peut se plaindre, à juste titre, de la perfidie de Lamberton, de l’opprobre jeté sur les Bamileke, du propos abject d’Amadou Ali et être aussi monstrueux sur le nom d’une ethnie de notre pays, le Cameroun !

Tu troques ton intelligence si vive et reconnue pour le mauvais génie ; celui d’une obsession à être un leader communautaire. A être la tête pensante de hordes déchainées. A rassembler je ne sais trop quelle ethnie pour faire rendre gorge. Pour cela, ton dessin de l’ennemi est un croquis de film d’horreur. Sans le talent de Frankestein, tu enfantes des éborgnés de la haine. Des âmes errantes sur les réseaux sociaux qui finissent par déborder ton vase de bile.

Si ton  » chassement « , c’est l’autre nom de l’incitation à la haine, du Bulu ou d’un autre Camerounais, il n’est pas le mien !

Si ton  » chassement « , c’est de maculer les belles pages de ton œuvre par le sang bouillant de la vindicte, il n’est pas le mien !

Si ton  » chassement « , c’est de dessiner en chaque Bulu, dont ton esprit si fertile a réussi à convaincre les crédules qu’il s’agit de tous ceux qui gouvernent ou participent aux massacres au No-So, il n’est pas le mien !

Si ton  » chassement « , c’est de changer -tactiquement – d’avis sur la figure de l’ennemi, Bulu par essence, il n’est pas le mien !

Est-il si difficile de désigner par leurs noms les responsables de la situation actuelle du Cameroun ; ceux qui ont gouverné depuis 1957 ; ceux qui ont « mangé » et pillé plutôt que de faire d’une ethnie la statue et le parangon du mal ?

Le problème dit Anglophone n’est pas le fait des Bulu ! Il est la résultante de plusieurs responsabilités liées aux tristesses de notre histoire coloniale, notre incapacité à dépasser ce que l’on appelle  » l’héritage colonial « , aux errements de la gouvernance camerounaise, à la crise de justice sociale et au déficit de fraternité africaine !

Est-il impossible d’analyser et de dire aux Camerounais quelles sont les logiques qui guident la gestion et la conservation du pouvoir sans forger des concepts qui, hier au Rwanda, ont désigné l’ennemi. Avec les conséquences que l’on sait : tu es Tutsi, tu dois mourir ! Tu es Tutsi, tu as participé au pouvoir, tu dois mourir ! Tu es Tutsi, tous ceux qui en ont les traits physiques et moraux doivent mourir !

Avoir milité et participé activement, avec talent, à tant de combats justes et pertinents pour les libertés et la justice dans notre pays ne te donne pas le droit de mettre à l’index une tribu ou une ethnie au Cameroun ! Quel mauvais service tu rends à ces causes et à ceux que tu dis soutenir au gré de tes humeurs et tactiques après coup !

Il faut que tu le retiennes : Aucun combat pour l’alternance et les alternatives au Cameroun – le changement – ne pourra prospérer avec le fuel de la haine ! Aucun ! Bien au contraire, la meilleure manière de coaliser des Camerounais autour de Biya est de continuer tes travaux de labo du pire. Bien au contraire, la meilleure manière de garantir un Biya après Biya est de creuser ce sillon.

Toi qui es si féru d’histoire et qui en raconte pour convaincre de tes idées, n’oublies jamais, par exemple, que de grands, puissants et excellents écrivains ont été mis à l’index pour leur racisme, leur alphabet de la haine ou leurs funestes idées subliminales : Robert Brasillach, Louis-Ferdinand Céline, Pierre Loti…Autrement dit, le talent et l’usage politique, historique de l’alphabet n’autorise toutes les forfaitures du sens, toutes les abjections !

Il est temps que les Camerounais se disent leur vérité – toutes leurs vérités – et stoppent le moindre filet d’eau du tribalisme, sous quelque prétexte que ce soit, en leur sein !

A. Mounde Njimbam

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