RÉUNION DE PLAN D’ÉLIMINATION DE KAMTO ET SES LIEUTENANTS
Panique totale dans le camp du régime. Après avoir fait un hold-up électoral, Paul Biya a ostensiblement mis en scène sa prestation de serment en transformant Yaoundé en ville fantôme où seuls les zombies qui se nourrissent du pain-sardine se livrent à des danses macabres dans les rues de la citadelle complètement militarisées.
Alors que depuis le 3 novembre Paul Biya, arrivé à la fin de son mandat n’avait plus droit de signer un décret avant la prestation de son serment, il s’est précipité à prendre tout-à-l’ego une décision de déclarer mardi férié. Le but étant de bâillonner l’opposition et d’éviter les manifestations. L’esplanade du stade Ahmadou Ahidjo où Maurice Kamto devait prononcer un discours, a été bouclé par des Forces armées.
Déjà mardi dernier , s’est tenu au palais de Mvomeka’a une réunion de crise présidée par Paul Biya lui-même au milieu des hauts gradés de l’armée. Le chef d’Etat et chef des Armées s’inquiétait du fait que la température était entrain de monter et qu’il fallait vite mettre le rouleau compresseur pour tout stopper et enrayer la mécanique. Une source présente à cette réunion a confié à un proche de Maurice Kamto que cinq de ses lieutenants allaient être arrêtés et allaient être éliminés si jamais ils allaient mobiliser les militants ou sortir de chez eux. » Mieux vaut qu’on tue ces cinq là que de leur laisser prendre le pouvoir « , aurait carrément proposé un haut gradé de l’armée.
Au plus fort de l’installation acrobatique de l’État d’urgence à Yaoundé où le régime impose le silence aux mouches, Maurice Kamto est sorti de sa résidence. Au niveau du rond point Nlongkak, il est apparu irradiant comme le sauveur céleste que le peuple attendait et scandant » Kamto Président! ». Et c’est là où il a été arrêté par les forces de sécurité . Ses lieutenants Christian Penda Ekoka, Me Emmanuel Simh, Alain Fogue, Okala Ebode et d’autres militants du Mrc ont aussi été interpellés par la police.
Contrairement à ce que certains médias annoncent, Maurice Kamto n’a pas été conduit au commissariat de police. La présidence de la république a donné l’ordre d’aller l’enfermer dans son domicile. Au moment où nous mettons sous presse, le candidat du MRC qui continue à revendiquer sa victoire, est assigné à résidence surveillée avec tous ses lieutenants.
Pendant que près de 200 policiers ont quadrillé la résidence de Maurice Kamto, plusieurs militants du MRC ont été arrêtés et conduits au SED. Pour combien de temps? Voilà un autre épisode de la crise post-électorale qui commence au Cameroun.
J. RÉMY NGONO