RÉVOLUTION EN ÉGYPTE: POUR LA PREMIÈRE FOIS DEPUIS 1946, UNE FEMME…
Créé en 1946, le Conseil d’État est un organe indépendant qui statue principalement sur les litiges administratifs et les affaires disciplinaires. Radwa Helmi entre dans l’histoire. Elle est devenue depuis samedi, la première femme juge à siéger au Conseil d’Etat égyptien. Elle fait partie des 98 femmes nommées l’année dernière au sein de cette juridiction, qui figure parmi les plus importantes du pays.
Pour les Égyptiennes, le système judiciaire dans leur pays ne doit plus être l’apanage des hommes. « Le débat social qui tourne autour de l’accession des femmes aux postes de juge n’est pas lié au travail en lui-même, mais plutôt à la conscience sociale et culturelle de l’époque et au fait que les gens n’acceptent pas les femmes sur le banc des juges ou même travaillant au sein du système judiciaire. Pourtant, si nous devions parler de compétence et de travail, alors il n’y a aucune raison pour que les femmes ne fassent pas partie du conseil. », souligne la juge Yasmine Helmi.
L’Égypte compte des centaines de femmes juristes, mais il a fallu des décennies pour que l’une d’entre elle devienne juge. Il s’agit de Tahany al-Gebaly, nommée en 2003 à la Cour suprême constitutionnelle d’Egypte. Mais elle a été limogée en 2012 par le président islamiste Mohamed Morsi.
Depuis la fondation de l’Égypte en tant qu’État moderne au XIXe siècle, les femmes ont été marginalisées. Elles ont obtenu le droit de voter et de se présenter à des fonctions publiques en 1956, mais leurs droits personnels sont restés bafoués.
Les femmes occupent actuellement environ un quart des postes ministériels et quelque 168 sièges au Parlement, qui compte 569 membres.
En mai 2021, le grand imam de la prestigieuse institution sunnite égyptienne Al-Azhar, basée au Caire, a pris part au débat.
Le cheikh Ahmed al-Tayeb a déclaré qu’aucun édit religieux n’empêchait les femmes d’occuper des postes élevés, de voyager seules ou d’avoir une part équitable des droits de succession.