RISQUES D’ÉMEUTES À ABIDJAN POUR LES FUNÉRAILLES DE DJ ARAFAT
Les portes du stade Houphouët Bobigny sont déjà ouvertes depuis heures pour le démarrage des obsèques de DJ Arafat. Les fans de la star ivoirienne du coupé-décalé décédée accidentellement le 12 août, s’apprêtent à rendre un hommage exceptionnel ce vendredi 30 août à Abidjan, à celui qui a rythmé leur vie en chansons. « Nous attendons 100 000 personnes pour les funérailles musicales qui débutent vendredi », a affirmé à l’AFP Kenzo Kouadio, le président du comité d’organisation des funérailles du « Père des Chinois », surnom donné au chanteur tant ses admirateurs étaient nombreux.
Problème, le stade Félix-Houphouët-Boigny qui abrite la cérémonie d’hommage , n’a qu’une capacité de 34 000 places. De nombreuses personnalités du monde artistique sont attendues à cette célébration. Des écrans géants sont installés dans des quartiers populaires d’Abidjan, dont Yopougon, Koumassi et Abobo, ainsi qu’à Cocody-Angré, où résidait DJ Arafat, pour suivre la cérémonie qui sera aussi retransmise en direct par la radio-télévision publique ivoirienne.
« Les préparatifs se passent bien. La sécurité sera de mise », a assuré à l’AFP Victor Yapobi, un des responsables de l’organisation. De nombreux Abidjanais redoutent cependant des dérapages qui peuvent entraîner des émeutes. Déjà, à l’annonce du décès de la star qui a 2 millions de followers, avait provoqué une hystérie . L’administration publique ivoirienne, des ambassades, des institutions et des entreprises ont alerté leurs employés sur la situation « très volatile » pendant ces deux jours et vont pour certaines fermer leurs bureaux proches du stade.
Le décès du « Daishinkan » (un autre surnom lié à un héros de BD) a suscité un émoi national : dirigeants politiques, stars de football et artistes de renom se sont succédé pour saluer sa mémoire.
DJ dans les maquis de la rue Princesse à Yopougon, le grand lieu de la fête à Abidjan, il avait percé avec le titre « Jonathan » en 2003, avant d’enchaîner les tubes pendant quinze ans : « Kpangor » (2005), « Djessimidjeka » (2012), « Maplorly » (2015), « Dosabado » (2018)…
« DJ Arafat révolutionné le coupé-décalé en mélangeant les sons, les rythmes. Il s’est par exemple inspiré de musiques traditionnelles africaines, mais aussi de l’afrobeat nigérian, du rap, du baile funk brésilien. Il était aussi un danseur exceptionnel et a associé à sa musique des concepts de danse nouveaux, explique M. Kacou. Il était l’artiste le plus influent de l’Afrique de l’Ouest, avec une communauté de 2 millions de fans sur Facebook. Il avait une véritable aura. Et il commençait à percer en Europe et en Amérique, à toucher un public au-delà de la diaspora ivoirienne. » , témoigne Franck Alcide Kacou, directeur label et publishing d’Universal Music Africa (filiale de Vivendi), la compagnie qui produisait DJ Arafat depuis 2013. Pour son dernier album, Renaissance, sorti en décembre 2018, il avait invité des artistes internationaux tels que Maître Gims, Dadju, Davido et Fally Ipupa.
6 h : ouverture des portes au grand public
10 h : début d’animation.
16h : début des prèstations artistiques.
A partir de minuit : témoignages, allocutions , prières
4h : arrivée du cercueil au stade
6h : levée de corps et depart pour le cimetière de williamsville
L’entrée au stade est gratuite , aucun tee-shirts n’est exigé, chacun est libre de porter ce qu’il veut pour venir .