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SASSOU NGUESSO NOMME MINISTRE SON FILS RECHERCHÉ AUX ÉTATS-UNIS

La République de père en fils en Afrique francophone se poursuit. Après Faure Gnassingbe qui a succédé à  son père Eyadema, Ali Bongo à Omar Bongo, Joseph Kabila à Laurent Désiré Kabila, Mahamat Déby à Idriss Déby, le dictateur  Sassou Nguesso, au pouvoir au Congo depuis 1979, prépare déjà le trône à l’un de ses multiples enfants à l’instar d’Obiang Nguema qui a déjà nommé son fils vice-président en Guinée équatoriale.

Le nouveau gouvernement compte 36 membres dont quatre ministres et huit femmes, a annoncé samedi soir le communiqué officiel.

Dans la nouvelle équipe gouvernementale, le fils du président congolais , Denis Christel Sassou Nguesso, a été nommé  ministre de la Coopération internationale et des partenariats public-privé. Et pourtant, le nouveau promu traîne bien des casseroles.  En juillet dernier, l’ONG Global Witness a révélé  que les procureurs fédéraux américains enquêtaient sur l’homme de 46 ans pour détournement de fonds présumé de plusieurs millions de dollars de la société publique nationale du pétrole du Congo. Et il risque d’être arrêté par Interpol.

Dans une affaire de confiscation civile déposée à Miami, les procureurs fédéraux disent que le fils du président qui vient de faire son entrée au gouvernement après avoir été  député au parlement et à l’époque Directeur Adjoint en charge de l’aval pétrolier a la Société Nationale de pétrole du Congo (SNPC), a acheté l’appartement de 3500 pieds carrés avec de l’argent détourné dans les recettes pétrolières de la compagnie pétrolière nationale du Congo.

Les procureurs fédéraux ont engagé à cet effet une procédure judiciaire contre le blanchiment international à l’ encontre du propriétaire et des personnes qui ont mené les démarches de l’ acquisition du bien immobilier.

Le «Congo condo» – le penthouse n ° 6107 – aurait été acheté par Denis Christelle Sassou Nguesso en octobre 2012, mais le titre de propriété a été transféré à sa femme quatre ans plus tard , selon les rapports des enquêteurs des procureurs.

L’unité de trois chambres et quatre salles de bain, située au sommet d’une tour de 650 pieds au 900, boulevard Biscayne, en face d’un parc au bord de l’eau avec des musées d’art et de science, a été remise en vente sur le marché pour 3 millions de dollars depuis l’année dernière selon les listes immobilières locales, cité par le Miami Herald. Un gestionnaire immobilier qui assure la gestion de l’immeuble de Biscayne Bay, Scott Snipes, a été  cité pour répondre à une audition.

Les enquêteurs du bureau du procureur de Miami révèlent que Denis Christel Sassou Nguesso a également utilisé de l’argent qu’il avait détourné à la compagnie pétrolière nationale du Congo pour acheter une deuxième propriété résidentielle pour 2,4 millions de dollars à Coral Gables. Il avait acquis cette propriété au nom de sa première épouse, Danielle Ognanosso, selon le procès verbal. A noter qu’aucune adresse n’a été indiquée dans l’acte de vente pour cet achat de 2009 mais les registres de la propriété montrent le nom de la première épouse du fils du président Nguesso en tant qu’acheteuse d’une maison de 4 200 pieds carrés avec piscine au 2715, rue Cordova.

Les acquisitions du fils du président Sassou sont intervenues des années avant que le département du Trésor ne commence à exiger des compagnies d’assurance les noms des personnes derrière les sociétés écrans dans les transactions immobilières en espèces à Miami et dans 11 autres villes américaines, dont New York et Los Angeles, en raison de l’afflux d’argent étranger entaché provenant de la corruption et du détournement de fonds. Rosen, le procureur qui a déposé la plainte, a souligné que Denis Christel Sassou Nguesso avait acquis une richesse bien supérieure à ses revenus en tant que cadre de la compagnie pétrolière d’État du Congo, « vivant de façon extravagante » à Miami, Los Angeles et Paris.

Lors d’une visite à Miami en janvier 2016, le fils Nguesso avait déclaré aux autorités douanières américaines qu’il gagnait 460 000 $ par an en tant que directeur adjoint de la Société nationale des pétroles du Congo et qu’il ne possédait aucun bien immobilier aux États-Unis. Mais de 2007 à 2017, le fils du président Congolais a dépensé 29 millions de dollars pour acquérir des propriétés dans la région de Miami et à Paris et s’offrir un «style de vie somptueux» pour lui et sa famille. De plus, a déclaré le procureur Rosen, il a apporté environ 3,7 millions de dollars en espèces aux États-Unis entre 2011 et 2016 – «et c’est exactement ce qu’il a déclaré» aux douanes.

Connaissant l’indépendance et la diligence de la justice américaine, le fils du président congolais, risque d’être sous le coup d’un mandat d’arrêt international et pourrait bien tomber dans les filets d’Interpol lors de ses déplacements à l’étranger.

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