SOUS COUVERT DE COVID-19, LA SUISSE FINANCE LE GÉNOCIDE AU CAMEROUN
Présentée comme médiatrice du conflit entre les sécessionnistes et l’armée camerounaise dans les deux regions du Nord-ouest et du Sud-ouest, la Suisse qui se présentait comme arbitre et neutre, a tôt fait de prendre faits et causes pour le régime de Yaoundé qu’elle soutient militairement.
En effet, la Suisse a mis débloqué la somme de trois milliards de francs CFA pour aider l’armée du Cameroun à poursuivre sa campagne de génocide au Cameroun méridional où, selon l’ONU, 23 civils dont 15 enfants ont été assassinés à Ngarbuh . Au moment où le gouvernement camerounais qui a d’abord renié les faits avant de les reconnaître, la Suisse entre en jeu pour financer les forces armées camerounaises.
L’ambassadeur de Suisse à Yaoundé, Pietro Lazzer, à la manoeuvre, a déclaré que le don était destiné à lutter contre le coronavirus. Selon le diplomate en chef suisse, l’argent est destiné aux efforts humanitaires. Toutefois, cet argent n’a jamais servi à la noble cause évoquée, puisque les populations de ces deux régions restent livrées à leurs misères sempiternelles.
Cameroun Intelligence Report a documenté des preuves que le régime de Yaoundé utilise l’argent pour payer les soldats de l’armée du gouvernement camerounais tuant actuellement des civils innocents du Cameroun méridional, dont les massacres ont eu lieu à Bafut.
Les Suisses ont élargi leur empire commercial au Cameroun et l’ambassade de Suisse à Yaoundé coordonne le soutien des entreprises suisses au Cameroun pour aider le régime de Biya à survivre.
L’ambassadeur Pietro Lazzer a déclaré à la radio et à la télévision camerounaises que la Suisse soutenait pleinement les appels au cessez-le-feu dans le sud du Cameroun, comme l’avait préconisé le Secrétaire général des Nations Unies le mois dernier. «La violence doit cesser dans cette zone car les combats de COVID-19 sont une priorité», a-t- il déclaré. Le diplomate a gardé silence sur les informations selon lesquelles des soldats du gouvernement camerounais auraient envahi Bafut dans le comté de Mezam et tué des dizaines de civils.
La Suisse n’est donc pas prête de lâcher un dictateur africain qui renfloue ses caisses depuis 38 ans. D’après une ONG spécialisée dans la lutte anti-corruption, le chef d’État camerounais aurait déjà passé, depuis son accession au pouvoir , plus de quatre ans et demi à l’étranger, dont une bonne partie au très chic hôtel Intercontinental de Genève où il aurait ses habitudes. La même ONG estime le coût d’une seule nuit à l’hôtel pour le président et son entourage à 40 000 dollars.
Une dépense des deniers publics jugée scandaleuse pour les opposants à Paul Biya, qui en sont venus aux mains la semaine dernière avec les gardes du corps du président camerounais. Un journaliste suisse a même été agressé. Six membres du service de sécurité de Paul Biya avaient été condamnés à des peines avec sursis.
Mais le malaise demeure. Berne a rappelé à l’ordre la représentation camerounaise. Genève, de son côté, parle d’un événement totalement inacceptable. Un député avait même lancé une pétition et obtenu le départ immédiat de Paul Biya de l’hôtel Intercontinental de Genève .