SOUS PRÉTEXTE DU CORONAVIRUS, UN DICTATEUR AFRICAIN RENVOIE L’ÉLECTION EN 2023?
» Le président ougandais Yoweri Museveni aurait décidé de reporter les élections présidentielles initialement prévues l’année prochaine, à 2023 en raison du coronavirus.
«Tous les candidats doivent désormais suspendre leurs campagnes et rester à l’intérieur. Cela protégera notre peuple. Les élections vont et viennent mais nous devons protéger des vies », a ajouté Museveni . », informe le site Sociologiedesafro.com.
Cette information qui fait sourire n’a pas été confirmée par les autorités ougandaises. On ne sait non plus où et quand le président Museveni a tenu de tels propos. Par ailleurs, l’Ouganda n’a pas encore enregistré un seul cas de coronavirus. Rien ne présage donc que Museveni qui veut rapidement se faire réélire, puisse renvoyer cette échéance électorale à une date si lointaine. Bien au contraire…
Vendredi, la police ougandaise a annoncé avoir arrêté un général à la retraite, Henry Tumukunde, ancien allié de Museveni et ancien ministre de la Sécurité. Le militaire à la retraite détenu depuis hier jeudi, serait accusé d’avoir fomenté un putsch contre le régime du président Museveni, avec le soutien « d’un pays voisin ».
En Ouganda, ce seraient au moins 24 aspirants à la présidence qui auraient déclaré vouloir se présenter aux prochaines élections présidentielles en 2021 et auraient informé la Commission électorale nationale de leur intention d’entamer des consultations.
Le dernier à entrer en lice avait été le Lt-Gen Tumukunde, qui jusqu’en 2018, était ministre de la Sécurité du gouvernement du président Museveni ; il avait annoncé sa candidature le 03 mars dernier. Le 04 Mars, lors d’une entrevue télévisée, le général aurait déclaré : « Si j’étais au Rwanda, je souhaiterais soutenir les gens qui veulent provoquer le changement en Ouganda ». Or c’était connu, les relations entre l’Ouganda et le Rwanda étaient, depuis plus d’un an, tendues ; les deux pays s’accusant mutuellement de tentative de déstabilisation et de soutien aux dissidents. Une semaine plus tard, la police nationale dans un communiqué, annonçait détenir en ses locaux M. Tumukunde pour trahison, l’accusant d’avoir « recherché le soutien d’un pays voisin pour l’aider à destituer le régime en place ».
En 2003, Tumukunde, en présence du président et de son cabinet, s’était opposé à une modification de la Constitution qui donnerait au président Museveni le droit de se présenter indéfiniment aux présidentielles de son pays. Une position qui avait déjà valu des années de prison et de disgrâce. Mais en 2015, il était rétabli et promu comme ministre de la sécurité, avant d’être encore une fois évincé à la suite d’un remaniement.