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SUSPENSION DES VOLS AU MALI: AIR FRANCE SE TIRE LES BALLES DANS LES AILES

Les vols reliant Paris à la capitale du Mali ont été annulés lundi et ce, dans les deux sens : « Air France suit la situation en temps réel et informera ses clients de toute évolution de son programme de vols », précise la compagnie aérienne via son site internet. La compagnie ajoute que les vols n’ont pas pu être opérés pour des raisons opérationnelles suite aux tensions géopolitiques dans la région. En effet, le vol de lundi  n’était pas direct, avec une correspondance à Monrovia (Libéria). Concernant le maintien des vols dans les prochains jours, Air France a fait savoir que cela dépendra de l’évolution de la situation sur place mais qu’il n’y avait pas de volonté directe de suspendre la ligne.

Une décision prise dans un contexte de tensions géopolitiques régionales alors que les pays membres de la CEDEAO et l’UEMOA ont pris de nombreuses mesures économiques et diplomatiques à l’encontre du Mali, dont la fermeture de leurs frontières avec le pays en raison du retard jugé « inacceptable » dans la tenue de nouvelles élections dans ce pays depuis le coup d’Etat de 2020.

La compagnie aérienne a fait savoir que ses équipes étaient mobilisées pour assister les clients dont les vols sont annulés.

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FERMETURE DE L’ESPACE AÉRIEN: Un couteau à double tranchant.

La durée totale d’un vol direct Abidjan-Paris est d’environ 06:35 heures, en considérant une distance moyenne de 4.876,65 km. Ce trajet est privilégié par les compagnies aériennes car il permet le survol du Mali et donc un vol en quasi-ligne droite et plus court. Si les compagnies aériennes sont obligées de contourner l’espace aérien Malien, il faudrait alors un détour que j’ai matérialisé en rouge en survolant le Burkina, le Niger pour rejoindre l’espace aérien Algérien. J’évalue ce détour à +/- 650 km. Quant au trajet en noir, n’en parlons même pas.

Cette distance additionnelle de 650 km va immanquablement générer une durée de vol plus longue et donc un chamboulement de la programmation des vols et des correspondances aéroportuaires. Ce qui est déjà un gros problème du fait de l’encombrement des couloirs aériens. Il y a aussi le surcoût de la consommation de kérosène que les compagnies aériennes, à la trésorerie déjà mise à mal par les restrictions de voyage du COVID-19, ne peuvent supporter.

C’est précisément la combinaison de ces deux contraintes qui avait rendu inefficaces et inopérantes les sanctions européennes d’interdiction du survol de la Biélorussie l’été dernier car il a fallu à l’UE de verser des dédommagements importants à ces compagnies.

Je me demande si la CEDEAO a réfléchi à tous ces facteurs avant de prendre les décisions.

Kristiaan Kaz-immirh

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