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TRUMP ET BIDEN S’INSULTENT:  » CANICHE, CLOWN, MENTEUR, MARIONNETTE… »

L’équipe de campagne de Joe Biden a choisi de répondre par l’humour aux attaques du camp Trump, insinuant que le candidat démocrate aurait besoin d’une oreillette (pour lui souffler les réponses) et d’un «remontant» pour les 90 minutes du débat.

Le New York Times a choisi soigneusement son moment. En révélant dimanche, juste avant le premier débat de la campagne présidentielle, que Donald Trump n’avait payé que 750 dollars d’impôt sur le revenu en 2016, année de son élection à la présidence des Etats-Unis, et aucun pendant une dizaine d’années sur les quinze dernières écoulées, le quotidien américain offrait un parfait angle d’attaque pour Joe Biden face à son adversaire. Ces révélations ont porté  un coup à son image d’homme d’affaires avisé et de patriote économique américain, et posaient  de sérieuses questions sur les potentiels conflits d’intérêts liés à ses affaires dans des pays étrangers notamment, dont il a délégué la gestion à ses fils. A quelques heures du débat, l’équipe de Joe Biden a ouvert sur Twittter un  compte de «fact-checking», baptisé Truth (vérité) et a publié ses dernières feuilles d’impôt (lui et sa femme ont payé 300.000 dollars en 2019). De son côté, l’équipe Trump accusé le démocrate d’avoir demandé un oreillette et plusieurs pauses lors du débat. Des accusations aussitôt démenties par l’équipe Biden.

Chargé de modérer mardi soir le premier débat de la campagne présidentielle entre Donald Trump et Joe Biden, Chris Wallace est un journaliste d’expérience réputé pour ses questions sans concession au sein d’un réseau, Fox News, au ton résolument conservateur. Agé de 72 ans, il est reconnu pour la pugnacité de ses questions. Membre du parti démocrate, il s’est pourtant engagé avec Fox News en 2003 et présente la grande émission politique dominicale de la chaîne. «Je n’ai jamais eu d’hésitation sur un invité, sur une question posée, assure le journaliste. Je lâche mes coups et je ne suis pas un lèche-bottes». Chris Wallace avait déjà dirigé un des débats de la campagne présidentielle de 2016 entre Donald Trump et Hillary Clinton, une première pour un journaliste de Fox News, et s’était attiré les louanges des deux camps pour sa prestation.

Six thématiques ont été  retenues pour ce premier débat très chaud: La pandémie de Covid-19, la Cour suprême, l’économie, les «questions raciales et la violence» figurent parmi les six sujets dont débattront les candidats lors de ce premier duel télévisé. Le débat, prévu pour durer 90 minutes, abordera également «les bilans de Trump et Biden» ainsi que «l’intégrité du scrutin» du 3 novembre, a précisé le journaliste de Fox News, Chris Wallace, qui a joué  les modérateurs. Le format retenu suivait un modèle bien rôdé, à savoir qu’il était  divisé en six segments de quinze minutes, un par thématique. Les candidats s’exprimant chacun à tour de rôle durant deux minutes. Ce choix de sujets pourrait évoluer selon le «développement de l’actualité», a précisé Chris Wallace. Il a précisé qu’il révélait cette liste en avance afin «d’encourager des discussions de fonds sur les questions dominantes auxquelles le pays fait face».

Fait marquant,  le candidat démocrate Joe Biden a accusé mardi le président Donald Trump d’être «le caniche» du dirigeant russe Vladimir Poutine. «Il est le caniche de Poutine. Il refuse de dire quoique ce soit à propos des primes pour tuer des soldats américains», a lancé l’ancien vice-président de Barack Obama. Selon plusieurs médias américains, des agents russes auraient distribué de l’argent à des combattants «proches des talibans» pour qu’ils tuent des soldats américains en Afghanistan.

Alors que Joe Biden et Chris Wallace demandent à Trump de dénoncer les groupes suprémacistes blancs et les milices privées, Trump affirme : «Je dirais que presque tout ce que nous voyons vient de la gauche, pas de la droite», a affirmé Trump. «Proud Boys, tenez-vous à l’écart et tenez-vous prêts» (stand back and stand by), a-t-il seulement concédé dans une formule pleine d’ambiguïté, en référence à une milice d’extrême droite qui s’est heurtée aux manifestants à Portland et dans d’autres villes américaines, lors des émeutes raciales qui ont agité le pays suite à la mort de George Floyd. Il a ensuite déclaré que la véritable menace venait de l’antifa et prévenu que ces groupes déclencheront un coup d’État si Biden gagne.

Chris Wallace tente de ramener un peu de calme et d’ordre dans le débat, alors que les deux candidats s’interrompent en permanence. «Gentlemen! Je déteste élever la voix, mais pourquoi serais-je différent de vous deux?», les a-t-il interpellés, rappelant qu’ils avaient convenus de respecter un temps de parole de deux minutes chacun à tour de rôle.

Le président américain Donald Trump a accusé mardi son adversaire démocrate Joe Biden d’être la marionnette de la «gauche radicale». «La gauche radicale vous manipule comme une marionnette», a attaqué le milliardaire républicain, assurant que Joe Biden se montrerait faible face à la criminalité et la violence s’il était élu à la Maison Blanche.
«Vous ne voulez rien dire sur la loi et l’ordre», a-t-il ajouté face à l’ancien vice-président, pur produit de l’aile modérée du parti démocrate. «Etes-vous pour la loi et l’ordre?», a lancé Donald Trump dans un échange particulièrement tendu. «La loi et l’ordre avec la justice», a répondu son adversaire démocrate.

Le modérateur Chris Wallace souligne que les trois premières années de la Maison Blanche sous le mandat de Barack Obama (avec Joe Biden comme vice-président) ont vu plus d’emplois créés aux États-Unis que les trois premières années de l’administration Trump. «Ce fut la reprise la plus lente depuis 1929», rétorque le président républicain.

Biden souligne que l’économie américaine souffrait gravement lorsqu’il est devenu vice-président en 2009, suite à la crise des subprimes en 2008.

L’ancien vice-président démocrate Joe Biden a qualifié mardi le président Donald Trump de «clown», juste avant de se reprendre. «C’est difficile de dire un mot avec ce clown», s’est agacé Joe Biden, après un peu moins d’une heure d’échanges houleux et d’invectives entre les deux candidats. «Pardon, cette personne», s’est-il immédiatement corrigé.
«Vous êtes le pire président que les Etats-Unis aient jamais eu», avait-il auparavant assuré.
«En 47 mois, j’ai fait plus que vous n’avez fait en 47 ans», a déclaré Trump au vice-président.
La réponse de Biden est venue plus tard dans le débat: «Sous ce président, nous sommes devenus plus faibles, plus malades, plus pauvres et plus divisés», a-t-il déclaré.

«J’ai payé des millions de dollars d’impôts», affirme Donald Trump lorsque Chris Wallace lui pose la question des révélations du New York Times, affirmant qu’il n’avait payé que 750 dollars d’impôts en 2016, tout en assurant n’avoir fait qu’exploiter les failles du code fiscal. «J’ai payé 38 millions une année. J’ai payé 27 millions une année», énumère Trump. «Montre les déclarations d’impôts», lui répond Joe Biden.

– «Pouvez-vous nous dire combien vous avez payé en impôt fédéral sur le revenu en 2016 et 2017?», tente de reprenrde Chris Wallace. «Des millions de dollars», répond Trump. «Et vous pourrez le voir.»

Le président américain Donald Trump a lancé mardi soir à son rival démocrate Joe Biden qu’il n’y avait «rien d’intelligent» en lui, lors du premier débat entre les deux candidats à la Maison Blanche. «Il n’y a rien d’intelligent en vous», a lâché Trump sur l’estrade, au cours d’échanges houleux. Le milliardaire républicain, qui brigue un second mandat, a tenté d’accuser Joe Biden, issu de l’aile modérée du parti démocrate, de vouloir un système de santé «socialiste» défendu par la gauche radicale.

Les deux candidats septuagénaires se sont ensuite écharpés sur le bilan de la pandémie de Covid-19 aux Etats-Unis, pays le plus endeuillé au monde avec plus de 205.000 morts. «Vous n’auriez jamais pu faire le travail que nous avons fait, vous n’avez pas cela dans le sang», a martelé Donald Trump.
«Je sais ce qu’il faut faire» tandis que «le président n’a aucun plan», a répondu Joe Biden. Le candidat démocrate a critiqué la gestion par Trump de la réponse aux coronavirus. «Nous avons en fait 4% de la population mondiale, 20% des décès», a-t-il affirmé.

Trump affirme que le nombre de morts par coronavirus aurait été beaucoup plus élevé si Biden avait été en charge lorsque la pandémie a frappé. «Ce serait 200 millions de personnes parce que vous auriez réagi en retard», a déclaré le candidat républicain.  «Vous auriez mis bien plus de temps», pour interdire les voyageurs de Chine, a-t-il poursuivi.

Le candidat démocrate à la présidentielle américaine Joe Biden a traité mardi son rival, le président Donald Trump, de «menteur», en lui demandant même de «la fermer» pendant leur premier débat. «Tout ce qu’il dit jusqu’ici est tout simplement un mensonge. Je ne suis pas ici pour démonter ses mensonges. Tout le monde sait que c’est un menteur», a dit l’ancien vice-président de Barack Obama, avant de lui lancer: «Tu veux bien la fermer!».

D’entrée de jeu, le président sortant, qui brigue un second mandat sous les couleurs républicaines, a défendu sa décision controversée de nommer une juge conservatrice à la Cour suprême à quelques semaines du scrutin. «Nous avons gagné l’élection» de 2016 «et nous avons le droit de le faire», a-t-il dit d’un ton grave, arborant une cravate sombre rayée de rouge. «Elle est formidable», a-t-il dit à propos d’ Amy Coney Barrett. «Les démocrates auraient fait la même chose», a-t-il souligné.

«Nous devrions attendre de voir le résultat de cette élection», lui a répondu le candidat démocrate, cravate à fines rayures noires et blanches. «Le peuple américain doit choisir», a-t-il souligné.  Le candidat démocrate a dénoncé la volonté du locataire de la Maison Blanche d’installer une juge conservatrice à la Cour suprême juste avant le scrutin du 3 novembre. «Ce qui est en jeu ici, c’est que le président a dit clairement qu’il veut se débarrasser de l’Affordable Care Act», la loi d’assurance-maladie plus connue sous le nom d’Obamacare, a-t-il déploré. «Nous devrions attendre de voir le résultat de cette élection», a-t-il plaidé.

Le président américain Donald Trump et l’ancien vice-président démocrate Joe Biden ont entamé mardi à Cleveland, dans l’Ohio, leur premier débat à 35 jours d’une élection présidentielle américaine sous très haute tension. Conformément au protocole mis en place en raison du Covid-19, les deux septuagénaires ne se sont pas serré la main en arrivant sur scène et sont allés s’installer debout, chacun derrière un pupitre. Les deux candidats ont commencé à s’affronter sur la Cour suprême et l’assurance santé, pour leur premier débat.

Le refus de Donald Trump de s’engager à reconnaître le résultat de l’élection présidentielle fait craindre une grave crise politique et institutionnelle. Le président refuse de garantir une transition sans violence du pouvoir s’il était battu. «Il va falloir que nous voyions ce qui se passe», a-t-il dit, avant de suggérer de se «débarrasser» des bulletins de vote par correspondance. Lors de la présidentielle de 2016, près du quart des votes (33 millions) s’étaient effectués par courrier. Le milliardaire républicain affirme depuis des semaines que le recours plus important au vote par la poste cette année, du fait de l’épidémie de Covid-19, va être propice à une fraude électorale de grande ampleur, sans preuve. Cet afflux de courrier pourrait toutefois entraîner des problèmes logistiques, empêchant la Poste d’envoyer à temps le matériel de vote aux électeurs ou les bulletins dans les bureaux de vote pour être comptabilisés. Le vainqueur pourrait ne pas être connu le soir de l’élection, et l’inquiétude est grande que Trump rejette l’issue du scrutin.

Les questions raciales et la violence

Le supplice de George Floyd, cet Afro-Américain de 46 ans, mort suffoquant pendant de longues minutes sous le genou d’un policier blanc impassible, le 29 mai à Minneapolis (Minesotta), a suscité une vague de protestations dans le monde entier et ravivé les plaies de la division raciale en Amérique. Au plus fort des émeutes, la Maison-Blanche s’est transformée en camp retranché. Les deux candidats ont répondu aux événements de manières opposées. Trump a fait de la loi et de l’ordre («law and order») son principal thème de campagne, et mis en garde contre le risque d’anarchie en cas de victoire de Joe Biden. Ancien vice-président d’Obama, Joe Biden est populaire auprès de beaucoup d’électeurs noirs. Il s’est exprimé sur la nécessité de réparer les fractures raciales, et a préconisé des réformes de la police. Il a critiqué Trump pour avoir attisé les «flammes de la haine» et «transformé ce pays en un champ de bataille», appelant à une prise de conscience du racisme systémique de la société américaine.

Le chômage est reparti à la hausse la semaine passée aux Etats-Unis, à hauteur de 870.000 nouvelles inscriptions. La situation risque de ne pas s’améliorer car l’approche de l’élection présidentielle semble compromettre un accord politique sur de nouvelles aides. Fin mars, 6,6 millions d’Américains s’étaient inscrits au chômage en l’espace d’une semaine, du jamais-vu. Jusqu’à la mi-juillet, ils étaient chaque semaine un peu moins nombreux, mais la résurgence du virus a contraint de nombreux commerces à fermer de nouveau. Et bien que la moitié des 22 millions d’emplois détruits au printemps aient été recréés, 12,6 millions de personnes touchent toujours le chômage. 26 millions de personnes perçoivent une aide de l’Etat, mais celles-ci arrivent à expiration. Pour autant, les sondages montrent que les Américains font davantage confiance à Donald Trump qu’à Joe Biden pour faire redémarrer l’économie.

Donald Trump est arrivé  au débat auréolé, auprès de sa base, du choix annoncé samedi d’Amy Coney Barrett, une magistrate connue pour ses convictions religieuses traditionalistes, pour siéger à la Cour suprême. Il a prédit une confirmation «rapide» par le Sénat, où son camp républicain est majoritaire. Joe Biden a lui réitéré son appel à la Chambre haute à ne «pas se prononcer» avant l’élection présidentielle. Le décès brutal de la juge progressiste Ruth Bader Ginsburg, à 45 jours du scrutin, a placé la Cour suprême au cœur de la campagne présidentielle. En désignant au pas de charge une remplaçante à RBG, contre la volonté de cette dernière, qui voulait que ce choix revienne au prochain président élu, Donald Trump ancre cette institution pour plusieurs décennies dans le conservatisme. Sur neuf juges, fait exceptionnel, Trump en aura nommé trois. Les décisions de la Cour suprême, plus haute instance juridique du pays, touchent des domaines de la société aussi importants que l’avortement, le port des armes, ou la couverture santé de millions d’Américains.

Les États-Unis ont enregistré mardi 22 septembre leur 200.000e décès attribué au Covid-19. Le 24 septembre, le cap des 7 millions de cas a été atteint. Le pays n’est pas encore sorti de la première vague. Malgré la circulation très active du virus, Donald Trump n’envisage pas de nouvelles mesures de restrictions. Il parie sur l’approbation d’un vaccin d’ici la fin du mois d’octobre, contre toute évidence scientifique. Dans son livre Rage, le journaliste Bob Woodward accuse le président américain d’avoir sciemment minimisé dès le départ la gravité de la pandémie, cachant aux Américains en février qu’il savait que le virus était transmissible par voie aérienne et qu’il était plus dangereux que la grippe. De fait, la question même du port du masque est devenue largement politisée aux Etats-Unis, et oppose les deux candidats. Joe Biden le porte systématiquement dans ses apparitions (distanciées) en public, tandis que le candidat républicain n’a cessé de multiplier les meetings électoraux sans masque ni distanciation sociale.

Facteur inquiétant pour le président: la remarquable stabilité des sondages qui penchent tous en faveur de son adversaire démocrate. Selon le dernier sondage Washington Post-ABC, l’ancien vice-président de Barack Obama a une avance de dix points au niveau national (53% contre 43%), quasiment identique à celle observée en août avant les conventions des deux partis. Dans les Etats-clés qui détermineront l’issue du scrutin du 3 novembre, l’écart est moins important, mais Joe Biden reste bien positionné, en particulier dans le Wisconsin, remporté en 2016 par le républicain. S’il était battu, il deviendrait le premier président à ne pas être réélu depuis plus d’un quart de siècle (défaite de George H. W. Bush face à Bill Clinton en 1992).

Il a été l’un des plus jeunes sénateurs américains. Il sera peut-être le plus vieux président des États-Unis. «Dans une Amérique profondément divisée politiquement (…) cet ancien sénateur à la carrière plutôt banale ne semble pas le mieux taillé pour se mesurer à Trump. Joseph Robinette Biden, six fois élu dans son État du Delaware, mais candidat malheureux à plusieurs primaires présidentielles avant de devenir le vice-président d’Obama, a laissé dans les mémoires le souvenir d’un politicien sans grandes qualités ni gros défauts, plutôt que celui d’un homme providentiel. Mais c’est finalement peut-être sa banalité qui aura convaincu les électeurs démocrates de le choisir comme leur candidat», écrit notre correspondant Adrien Jaulmes dans un portrait du candidat, à lire ci-dessous. Biden n’a ni l’aisance oratoire ni le charisme de Barack Obama, mais le candidat démocrate, dont la vie a été marquée par de grands drames, est aussi profondément humain et enclin à l’empathie, ce qui le rend populaire.

Jamais un  président des États-Unis n’aura été l’objet d’autant d’ouvrages publiés du temps de son exercice. Qu’ils émanent d’anciens collaborateurs et conseillers, du cercle familial, de journalistes ou de psychiatres, aucun n’est tendre avec Donald Trump, présenté comme misogyne, raciste, puéril, paresseux, mal informé, incompétent, impulsif, narcissique, menteur pathologique, pervers, psychopathe… Bref, «inapte à la fonction». Aucune de ses critiques ne semble néanmoins ternir son image auprès de sa base électorale, au contraire. Les attaques de ses adversaires semblent toujours se retourner contre eux. Les démocrates en ont fait l’amère expérience avec un procès en impeachment aux retombées politiques incertaines, qui ne parvint pas à démontrer de manière sûre qu’il y a bien eu collusion entre le candidat Trump et la Russie pour fausser la campagne électorale de 2016. Pour le Washington Post, pas de doute : Trump est «le pire président des temps modernes».

Les deux hommes que tout oppose sur l’échiquier politique ont aussi des points communs, rappelle notre correspondant Adrien Jaulmes dans un portrait croisé à lire ci-dessous : ils sont les plus vieux candidats de toutes les campagnes présidentielles récentes ; tous deux ont un tempérament explosif et un rapport un peu problématique avec les faits. «Ce ne sont pas des orateurs au sens classique du terme. Les deux candidats ont tendance à sortir des cadres habituels du discours politique. Trump avec des remarques provocatrices qui scandalisent ses adversaires et ravissent ses partisans. Biden avec des bourdes à répétition. Par cet usage instinctif du langage, tous les deux parviennent à se présenter comme des Américains moyens, en rupture avec les technocrates et les politiciens professionnels, avec leurs éléments de langage et leurs conseillers en communication.»

Lors des trois débats télévisés qui ont opposé en 2016 la démocrate Hillary Clinton à Donald Trump, les échanges se sont souvent résumés à une série d’attaques personnelles. L’ancienne secrétaire d’État de Barack Obama a souvent semblé peiner à dérouler son programme, quand Donald Trump jouait une partition bien connue, celle d’animateur de show de télé-réalité, déclenchant les applaudissements et les rires du public par ses répliques. Hillary Clinton a régulièrement accusé son adversaire d’être une «marionnette» de Vladimir Poutine et a rappelé ses propos désobligeants sur Hilary Clinton.

A 35 jours d’une élection présidentielle américaine sous très haute tension, des dizaines de millions d’Américains avaient  les yeux rivés sur leurs écrans pour ce premier débat entre les deux candidats. Si leur impact sur le scrutin reste souvent limité, les débats télévisés sont des moments forts de la campagne électorale, depuis le premier tête-à-tête télévisé organisé il y a 60 ans, à Chicago, entre John F. Kennedy et Richard Nixon. Distancé dans les sondages depuis de longues semaines, Donald Trump espère une bonne soirée – ou un spectaculaire faux-pas de son adversaire démocrate – pour se relancer. Les petites phrases et le langage corporel des deux hommes était  scruté avec attention.

Donald Trump a réclamé dimanche un contrôle antidopage pour son adversaire démocrate à l’occasion de leur premier débat. «Je vais fermement exiger un test antidopage pour Joe Biden l’endormi avant ou après le débat mardi soir», a tweeté le président des États-Unis. «Ses performances lors des débats ont été INEGALES comme jamais, pour dire les choses gentiment. Seuls des médicaments ont-ils pu provoquer ces écarts ???», a ajouté le milliardaire républicain, tout en assurant qu’il accepterait de se soumettre au même test. Interrogé en conférence de presse, Joe Biden s’est refusé, en souriant, à tout commentaire. Le démocrate a admis samedi que la confrontation télévisée serait «difficile». «Ce sera essentiellement attaques personnelles et mensonges», «c’est tout ce qu’il sait faire», a-t-il dit au sujet du milliardaire républicain. «Il ne sait pas comment discuter des faits. Il n’est pas si intelligent que ça», a-t-il poursuivi. «Il ne sait pas grand-chose en politique étrangère ou en politique intérieure. Il ne connaît pas vraiment les détails».

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