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UN AMBASSADEUR DU VATICAN CONDAMNÉ POUR AGRESSION SEXUELLE SUR HOMMES

Reconnu coupable d’agressions sexuelles par le tribunal correctionnel de Paris, le prélat de 76 ans, Luigi Ventura a écopé de de huit mois de prison avec sursis et 13.000 euros au titre du préjudice moral à quatre victimes et 9.000 euros en frais de justice.

Selon l’AFP, le procureur avait requis dix mois de prison avec sursis, considérant que les agressions sexuelles étaient établies mais qu’il convenait de tenir compte d’une expertise concluant à une altération du discernement liée à une « maladie cognitive » de l’évêque.

Une enquête avait été ouverte après un signalement de la mairie de Paris: l’un de ses cadres avait dénoncé des “mains aux fesses” appuyées à trois reprises lors de la cérémonie des vœux aux autorités diplomatiques.
Dans son sillage, quatre autres hommes se sont manifestés auprès de la justice pour relater des gestes similaires de la part de Luigi Ventura entre janvier 2018 et février 2019, toujours lors de réunions publiques.

Le procès s’est déroulé le 10 novembre, en l’absence du prévenu, qui n’était pas présent non plus pour la décision mercredi. Le procureur avait requis 10 mois de prison avec sursis, considérant que les agressions sexuelles étaient établies mais qu’il convenait de tenir compte d’une expertise concluant à une altération du discernement liée à une “maladie cognitive” de l’évêque.
Il s’agit d’une condamnation exceptionnelle dans un tribunal civil -et non un tribunal du Vatican -pour un diplomate du Saint-Siège. Un autre ancien nonce, monseigneur Carlo Maria Vigano, qui avait terminé sa carrière à Washington mais était déjà à la retraite, a été condamné en 2018 par un tribunal italien pour une histoire de spoliation familiale.

La condamnation prononcée mercredi à l’encontre de Luigi Ventura entraîne son inscription au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).

“Je suis soulagé, c’est un combat de deux ans qui s’achève”, a déclaré à l’AFP Mathieu de La Souchère, le premier plaignant. “Beaucoup nous avaient dit de ne pas le mener, parce que c’était David contre Goliath, mais on a bien fait”, a-t-il ajouté.

“C’est la reconnaissance de la réalité et de la gravité des faits”, s’est félicité Benjamin Guy, le deuxième plaignant, qui y voit aussi “un message envoyé à toutes les victimes d’agression sexuelle (…) quelle qu’en soit la gravité” et à “tous les Luigi Ventura du monde qui peuvent se dire qu’une situation de domination liée par exemple à un statut ou une immunité ne met pas à l’abri de devoir rendre compte de ses actes devant la justice”.

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