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UN BANQUIER LANCE L’APPEL À L’AFRIQUE D’AIDER LES PAYS OCCIDENTAUX

la surprenante mais argumentée proposition de Mohamed H’midouche, marocain, ancien vice-président de la Banque Africaine de Développement (BAD).
«Je lance un appel aux africains à se mobiliser, fortement, pour apporter aux pays du nord, lourdement affectés par le COVID-19 (et dont une partie des personnes décédées ou malades est originaire d’Afrique), une aide exceptionnelle et symbolique sous forme de produits en nature disponibles dans nos pays (café, cacao, arachide, poissons etc.)», écrit M. H’midouche dans une tribune parue dans Maroc Diplomatique.
Poursuivant son raisonnement, le banquier du développement appelle à une mobilisation symbolique: «On pourrait aussi autoriser les bateaux de pêche des pays européens à pêcher, dans les eaux maritimes africaines très poissonneuses, à titre gracieux, pendant une période de trois mois. De plus, la remise, même symbolique (un pour cent par exemple), des fonds de solidarité collectés au niveau de chacun de nos pays africains, serait très fortement appréciée par nos amis des pays du Nord que nous sollicitons, à chaque fois que nous sommes exposés à des catastrophes naturelles (tremblements de terre, inondations, sécheresse etc.).».

Une prise de position aux antipodes, il est à préciser, de la démarche africaine visant à obtenir un report des échéances de remboursement de dettes à défaut d’annulations. La France a annoncé qu’elle allait réorienter une partie de son aide au développement à hauteur d’1,2 milliard d’euros pour alléger les dettes bilatérales de certains pays africains envers nous et renforcer les systèmes de soins, de recherche et de détection, notamment via les instituts Pasteur. Emmanuel Macron  a par ailleurs poussé le Club de Paris, qui réunit les créanciers de l’Afrique, à déclarer un moratoire sur 20 des 32 milliards de dollars dus cette seule année, par 76 pays pauvres dont 40 africains.

Toutefois, il s’agit donc à ce stade d’un moratoire, non d’une annulation ni même d’un allègement ou d’un rééchelonnement. Par ailleurs, le FMI et la Banque mondiale ont eux aussi activé certains de leurs mécanismes pour pouvoir prendre en charge le service de la dette durant quelques mois ou prêter (comme d’ailleurs l’UE à hauteur de 20 milliards d’euros) aux pays africains dont le budget est très lourdement au service de la dette et qui risquent une trop grande fragilisation si la crise du coronavirus venait à les toucher massivement submergeant leurs structures sanitaires notoirement insuffisantes et souvent dépendantes de l’intervention humanitaire.

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