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UN CAMION MILITAIRE DU G5 SAHEL PILLÉ PAR LES MANIFESTANTS

Les manifestants mobilisés à Kaya depuis plusieurs jours pour barrer la route à un convoi logistique de l’armée française ont pillé samedi un véhicule de ravitaillement des Forces armées  burkinabè déployés à Dori dans le cadre du G5 Sahel.

Samedi des images ont circulé sur des réseaux sociaux d’un camion pris d’assaut par des manifestants qui tentaient de le vider de son contenu, de la nourriture destinée aux soldats . Selon certaines  sources, il s’agit d’un camion de la Minusma qui, selon des accords, appuie la force conjointe du G5 Sahel en terme de fourniture de carburant et de nourriture. “C’est cet appui qui par hasard était en direction de Dori où se trouve le bataillon burkinabè du G5 Sahel”, assure une source sécuritaire. Le camion a été pillé en partie avant que l’armée burkinabè n’intervienne pour disperser les manifestants.

« A l’intérieur, ce sont des cartons d’aliments contenant des boîtes de sardines, des biscuits, des crudités, du lait, du maïs, des boîtes de tomates, etc. Mais pour eux, les armes se trouvent au fond des conteneurs.  Après avoir vandalisé quelques cartons dont les frondeurs ont bondi dessus, les conteneurs ont été fermés par les pionniers du blocus », informe l’AIB.

Tous les véhicules français du convoi, une soixantaine, restaient bien gardés dans un site  grillagé à l’extérieur de la ville depuis vendredi, assure t-on de source française. L’enceinte est sous bonne garde des gendarmes burkinabè.

Le convoi français, composé d’une soixantaine de camions et d’une centaines de soldats, est parti d’Abidjan pour Niamey quand il a été bloqué à Kaya depuis jeudi.

Deux camions portant des conteneurs et appartenant à l’armée burkinabè, ont subi la furie des manifestants. Mais finalement, ils ont été autorisés à suivre leur chemin, quand les manifestants ont appris que ces camions devaient ravitailler des soldats burkinabè engagés au Nord contre le terrorisme.

Dans la nuit du vendredi 19 novembre à samedi 20 novembre 2021, certains cars, des dix tonnes et remorques ont contourné les barrières pour passer par le village de Malo sur l’axe Kaya-Mané. Mais certains manifestants ont vite posé des barrières au niveau du centre régional de transfusion sanguine de Kaya, rapporte l’AIB. Mais ils seront rapidement dispersés par un pick-up de la police nationale.

Et d’ajouter que c’est sous l’assistance de mécaniciens et d’apprentis chauffeurs que les conteneurs ont été cassés avec des marteaux et des planches de cale pour véhicules et gros engins.

Un chauffeur conduisant une citerne a failli se faire lyncher par les manifestants qui l’ont d’abord déshabillé, parce qu’au moment où ils tentaient d’ouvrir les conteneurs, le chauffeur a voulu partir avec son véhicule qui malheureusement aurait heurté  un manifestant. L’infortuné a été exfiltré par des éléments de la gendarmerie après des négociations.

Depuis le début des manifestations, des natifs de la localité (commerçants, opérateurs économiques, particuliers…) apportent leur soutien aux veilleurs à travers des numéraires, de la nourriture, du thé, des boissons non-alcoolisés ou alcoolisés, peut-on lire sur l’AIB.

Pour les manifestants, ce sont des armes et motos que l’armée française veut aller livrer aux terroristes. Autre constat dans la ville est que le commerce se ralentit davantage, avec à la clé la fermeture de plusieurs stations d’essence.

Samedi, aux environs de 12h 30, l’armée française a procédé à des tirs de sommation. C’était la débandade, toujours selon l’AIB. Trois blessés ont été enregistrés suite à ces tirs. Mais les manifestants sont restés mobilisés et déterminés jusqu’à l’arrivée du gouverneur de la région.

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