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UN CARDINAL CHEF DE GANG À LA BARRE POUR LE BRAQUAGE DE LA BANQUE DU VATICAN

Le premier procès pour une vaste affaire d’escroquerie qui a conduit le plus petit État du monde à investir dans un immeuble de luxe à Londres s’ouvre au Vatican ce mardi. Des millions ont été perdus. Pas moins de dix accusés doivent comparaître, parmi lesquels le cardinal Angelo Becciù, ancien numéro trois du Vatican.

Avec près de 30 000 pages de dossier, ce méga-procès inédit pourrait durer deux ans. Un cardinal, Angelo Becciù, un financier, un avocat, un courtier mais aussi l’ancien patron de la Banque du Vatican, ou une obscure consultante sont à la barre et le dossier est lourd. Les chefs d’accusation sont nombreux : fraude, détournements de fond, corruption ou encore abus de pouvoir. Les magistrats vont tenter de comprendre comment le Saint-Siège a pu investir et perdre des centaines de millions d’euros en voulant acheter un immeuble de luxe à Londres, sur Sloane Square, qui plus est en détournant une partie des fonds du « denier de Saint-Pierre », d’ordinaires utilisés pour les œuvres caritatives du pape dans le monde.

Mais derrière l’immeuble de Londres, c’est près de dix années de placements financiers hasardeux qui seront passées au peigne fin. Une opération « mains propres » présentée par nombre d’observateurs comme un tournant dans la transparence financière du Vatican.

Âgé de 73 ans, 73 ans, le cardinal Angelo Becciu se présente ce mardi 27 juillet comme chef de gang, avec neuf autres accusés, à la barre du Tribunal du Vatican pour le début du procès sur des investissements foireux de la Secrétairerie d’État. Jusqu’à sa démission forcée, en septembre, il était considéré comme l’une des figures les plus importantes de la Curie.

C’est peu dire que son éviction a constitué un tremblement de terre, le 24 septembre, après 20 heures, une heure tout à fait inhabituelle pour annoncer des nouvelles de ce type au Vatican. Le cardinal Angelo Becciu, à la tête de la Congrégation des causes des saints, mais surtout ancien substitut, avait été convoqué par François et poussé à démissionner. Il devait aussi, précisait le communiqué, renoncer à toutes ses « prérogatives cardinalices ». Dont celles de participer au conclave.

Les charges retenues contre lui sont celles de détournement de fonds et abus de fonction. Une femme qui travaillait avec lui a aussi été accusée de détournement de fonds et l’ancien secrétaire du cardinal, un prêtre, a été accusé d’extorsion.

Dans un communiqué, Angelo Becciu a fait savoir qu’il était victime d’une « machination » et a réaffirmé son « innocence absolue ».
Deux courtiers italiens, Gianluigi Torzi et Raffaele Mincione, font face à des accusations de détournement de fonds, fraude et blanchiment d’argent. Gianluigi Torzi, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt en avril, a été accusé par ailleurs d’extorsion.

Exceptionnellement, la salle d’audience a été aménagée dans une ancienne annexe des musées du Vatican, le tribunal du plus petit d’État du monde n’ayant pas de place suffisante pour faire comparaître dix prévenus en même temps.

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