UN ÉTAT AFRICAIN FAIT APPEL À UN CHASSEUR FRANÇAIS POUR ABATTRE UN HIPPOPOTAME
L’Afrique francophone est loin d’être affranchie et continue à considérer la France comme son maître absolu. Il y a quelques jours encore, le ministre sénégalais de l’économie affirmait que le Sénégal est le premier pays français. Et même pour faire la chasse, l’Etat sénégalais fait maintenant appel à un chasseur français.
Dimanche dernier un chasseur français du nom de François Uart, a tué un hippopotame sur ordre du gouverneur de Kédougou, alors que le pays dispose de grands chasseurs et tirailleurs. Plus surprenant, les policiers sénégalais armés étaient sur les lieux. Le pire est que la loi sénégalaise interdit d’abattre les hippopotames qui sont des espèces protégées. Le Code de la protection de la faune prévoit des peines « de 1 à 5 ans contre quiconque abat volontairement des espèces intégralement protégées sans permis scientifique ».
Me Bamba Cissé a vivement dénoncé l’abattage de l’animal qui figure parmi les espèces « intégralement protégées ». L’avocat, réclame l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités du gouverneur et du chasseur français qui a visé la tête de l’animal.
L’hippopotame s’est échappé du fleuve Gambie le dimanche 31 mars 2019. D’après les témoins , l’animal a fait quelques dégâts dans la ville, mais n’a tué personne. La solution trouvée par le gouverneur était d’ordonner à un vieux chasseur français de l’abattre.
Un dénouement qui a suscité l’émotion et l’indignation, notamment sur les réseaux sociaux. Parmi les personnes qui ont dénoncé la mesure du chef de l’exécutif régional, Moustapha Diakhaté, chef de cabinet du Président Macky Sall. Il considère que l’hippopotame aurait dû être endormi et remis dans son milieu . L’ Imam Ahmadou Makhtar Kanté a également exprimé son indignation suite à l’exécution de cet hippopotame qui, paniqué lui-même , semait la panique à Kédougou. Dire que le Sénégal, un État souverain qui dispose des moyens logistiques et humains, fasse encore appel à un chasseur français contre un simple hippopotame, c’est dire que les dirigeants de l’Afrique francophone sont vraiment les derniers esclaves volontaires de la planète terre.
