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UN GRAND DICTATEUR SANGUINAIRE AFRICAIN MEURT

Après 30 ans de règne, il est sorti par un trou de souris. Peine de mort requise le 5 janvier pour le pillage des caisses de l’Etat et des assassinats politiques. Finalement, l’ancien dictateur Hosni Moubarak est sorti de prison et a été transféré en hélicoptère à l’hôpital militaire de Méadi, dans le sud de la capitale égyptienne.

L’ex-président égyptien Hosni Moubarak, contraint à la démission après le soulèvement populaire de 2011, est mort ce mardi 25 février à l’âge de 91 ans à l’hôpital militaire Galaa au Caire, a indiqué à l’AFP son beau-frère le général Mounir Thabet.

Hosni Moubarak a dirigé l’Egypte sans partage pendant trente ans avant d’être renversé par le printemps arabe début 2011, puis condamné à la prison à vie pour la mort de manifestants.

Son état de santé s’était dégradé après sa condamnation le 2 juin 2012 pour la mort de près de 850 personnes pendant la révolte de janvier/février 2011, suivie de son transfert dans l’aile médicalisée de la prison de Tora, dans la banlieue sud du Caire.

Réputé pragmatique, mais coupé du peuple et orgueilleux, il s’était appuyé pendant les 29 années de son règne sur un redoutable appareil policier et un parti à sa dévotion pour étendre son emprise et régner sans partage sur le pays le plus peuplé du monde arabe.

Lors de son arrivée à la tête du pays en 1981, à la faveur de l’assassinat du président Anouar el-Sadate par des islamistes, personne n’avait prédit à l’époque beaucoup d’avenir à cet homme qui manque de charisme. Mais il est l’homme de la situation. Il apparaît comme une personne normal, celui qui rendra le pays plus égalitaire, plus juste. Son sourire figé lui vaut le surnom ironique et affectueux à la fois de « la Vache qui rit ».

Né le 4 mai 1928 dans une famille de la petite bourgeoisie rurale du delta du Nil, l’homme vient en fait du même sérail que ses deux prédécesseurs Nasser et Sadate. C’est un général qui a gravi les échelons de l’appareil militaire à pas de géant. Pilote de chasse de formation, il intègre l’Ecole de guerre en Egypte après un séjour en URSS. Le chef de l’armée de l’air qu’il devient alors, participe aux succès des attaques aériennes contre Israël lors de la guerre de Kippour en 1973. C’est aussi en général formaté par l’appareil d’Etat qu’il succède à Anouar Sadate.

Le maintien contre vents et marées des accords de paix conclus en 1979 avec Israël et sa réputation de modéré au sein du monde arabe valent à son régime autocratique les faveurs de l’Occident, en particulier des Etats-Unis dont il restera l’allié indéfectible.

Il aurait pu entrer dans l’histoire en sortant par la grande porte, mais, comme tous les dictateurs africains, il a fini par se mettre son peuple sur le dos en pourrissant au pouvoir, avant d’être jeté dans la poubelle.

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