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UN LEADER POLITIQUE FRANÇAIS QUALIFIE LES UKRAINIENS DE NÉO-NAZIS

Comme Vladimir Poutine, l’instar de Vladimir Poutine pour justifier la guerre en Ukraine, Florian Philippot a parlé de « nazis d’Ukraine » sur Twitter en évoquant le peuple ukrainien. L’ancien membre du Rassemblement national a déclaré qu’il refusait « d’idolâtrer le président ukrainien et les nazis d’Ukraine » dans un message qui assénait un tacle également à Emmanuel Macron et l’OTAN.

 » Je refuse le garde-à-vous derrière Macron qui ment, maltraite son peuple et veut cyniquement profiter de la guerre ! Nécessité de dissoudre l’OTAN et de chercher vraiment, enfin, la paix, pas pour de faux ! », a-t-il dit dans ce tweet publié vendredi 4 mars.

Pour justifier l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Vladimir Poutine dit vouloir « dénazifier » le pays et désigne notamment le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui est juif, comme le chef d’un « gang de drogués et de néo-nazis ». Qu’en est-il exactement ?

En Ukraine, le régiment Azov s’affirme néo-nazi. Créé en 2014, d’abord sous la forme d’un bataillon, enrôlé la même année dans l’armée régulière, intégré à la Garde nationale de l’Ukraine, placé sous le commandement du ministère de l’Intérieur et intégré aux forces de défense par l’État-major ukrainien, le régiment Azov est une unité militaire parfaitement légale, officielle, très respectée par les pouvoirs successifs. En 2016, un parti politique en est issu qui, bien entendu, vise à prendre le pouvoir.

Le Premier ministre ukrainien Oleksiy Honcharuk, accompagné du ministre des Affaires des vétérans Oksana Koliada, avaient  défendu leur présence à un concert organisé au début du mois avec en tête d’affiche un groupe néo-nazi, en raillant la  » politisation  » de ce qui, selon eux, était simplement un événement caritatif au bénéfice des vétérans dans la guerre en cours du pays contre les séparatistes soutenus par les Russes.

Selon un article du collectif d’enquête Bellingcat, le concert  » Vétérans forts  » qui a eu lieu dans la capitale ukrainienne en date du 13 octobre 2019 a été organisé par Andriy Medvedko, un haut-membre du mouvement d’extrême-droite C14, qui est actuellement poursuivi pour meurtre. En tête d’affiche, un groupe de métal néo-nazi, Sokyra Peruna, dont le répertoire comprend des titres négationnistes de la Shoah, comme la chanson « Six millions de mots de mensonge « .

Medvedko est lié aux Chevaliers de la cité, un groupe de vigilance lié à C-14 qui a été impliqué dans un certain nombre d’incidents violents. C-14 est une émanation extrémiste du parti antisémite Svoboda dont le leader, Yevhen Karas, a identifié comme étant ses ennemis les Russes et les Juifs.

C-14 nie être une organisation néo-nazie même si ses comptes, sur les réseaux sociaux, ont largement repris les symbolismes nazi et du nationalisme blanc. Ses membres ont également été impliqués dans une série d’attaques – qualifiées, par certains, de pogroms – contre la minorité Rom d’Ukraine.

Dans un post publié sur Facebook, Honcharuk avait riposté aux articles de presse négatifs consacrés à sa participation à l’événement – pendant lequel il a été photographié, sur scène, aux côtés des musiciens. Il a écrit que « la politisation, ici, est absolument hors de propos « .

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