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UN MEMBRE DU GOUVERNEMENT OUATTARA ANNONCE QUE HAMED BAKAYOKO SE PORTE BIEN

Alors que la santé du Premier Ministre, Hamed Bakayoko, évacué en France le 18 février 2021 était au au centre des préoccupations de tous les Ivoiriens, le gouvernement laissait croire que tout allait plutôt mieux. Candidate aux législatives à Abobo, la ministre Kandia Camara en campagne au quartier Kennedy, avait donné des nouvelles concernant  la santé du chef du Gouvernement.

À en croire cette dernière qui dit l’avoir eu au téléphone, Ham-Back comme l’appelle ses intimes, se portait mieux. Déjà, quand il avait été annoncé évacué, le gouvernement ivoirien a prétendu qu’Hamed Bakayoko était juste fatigué et allait faire des examens médicaux de routine. Pour mieux rassurer, le régime Ouattara a fait croire que le Premier ministre récupérait bien et allait bientôt rentrer en forme reprendre son poste.

« Je l’ai eu hier au téléphone, il va bien. Il se repose un tout petit peu pour venir reprendre les affaires là où il les a laissées», avait affirmé Kandia Camara. Plus tard, de retour en France, Alassane Ouattara affirmait avoir rendu visite à Hamed Bakayoko et ajoutait que ce dernier allait poursuivre son hospitalisation. Le 8 mars 2021, le président Ouattara signe deux décrets pour remplacer Ahmed Bakayoko aux postes de Premier ministre et ministre de la Défense. Et le 10 mars, il annonce sa mort en Allemagne. Et voilà le corps de celui qu’on disait en phase de récupération qui est arrivé à Abidjan. Hamed Bakayoko est vraiment mort.

Soupçonné d’être celui qui aurait inoculé le poison à Hamed Bakayoko, le ministre de la Défense Tene Birahima Ouattara, le petit frère d’Alassane Ouattara, était absent. Au premier plan, le président Alassane Ouattara portant un grand chapeau noir et un étonnant masque couvrant tout son visage. Quelques prières et la dépouille s’ébranle en direction de la morgue de la capitale économique, Ivoire sépulture.

Au bord de la route, des centaines de personnes en pleurs acclament le passage du cortège funéraire. Des jeunes venus de tous les quartiers de la ville brandissent des pancartes : « Hamed, pourquoi toi ? ». D’autres ont revêtu des tee-shirts , à la gloire d’« HamBak » disant « Hamed Bakayoko, l’étoile d’État » .« Pour nous, on est venu témoigner vis-à-vis de notre reconnaissance vis-à-vis de tout ce qu’il a fait à la nation ivoirienne », dit l’un deux. « Ce ministre-là était bon, il était prêt de la jeunesse. On ne peut pas tout dire ce qu’il a fait pour nous. S’il y en a plein qui ne travaillent pas, il nous a donné du travail », poursuit un autre.

Malgré des scènes d’un Alassane Ouattara essuyant les larmes, embrassant la veuve et tenant sa fille, le décès d’Hamed Bakayoko qui était présenté comme son fils, continue de bouleverser la Côte d’Ivoire. Le Premier ministre est mort de source officielle d’un cancer foudroyant, diagnostiqué il y a quelques semaines à peine, mais cela tient aussi à ses circonstances, selon la revue Jeune Afrique : Hamed Bakayogo est décédé sur un lit d’hôpital allemand, après avoir été d’abord hospitalisé à la mi-février à Paris puis transféré dans un état grave la semaine dernière vers Freibourg, dans la Forêt-Noire, pour y suivre, explique-t-on encore, un traitement expérimental. Mais nul ne sait s’il est réellement arrivé un Allemagne étant encore vivant.

Plus choquant encore pour la presse d’Afrique de l’Ouest, il y a le fait que ce décès n’est pas le premier de ce qui apparaît comme une triste loi des séries. Il y a à peine huit mois, le 8 juillet 2020, le prédécesseur d’Hamed Bakayoko, Amadou Gon Coulibaly mourait lui aussi brutalement d’un malaise en plein conseil des ministres, alors qu’une semaine plus tôt il rentrait de Paris où il était allé tenter de soigner des problèmes cardiaques.

Amadou GonCoulibaly était à l’époque le dauphin désigné d’Alassane Ouattara pour lui succéder après ce troisième mandat pour lequel il vient d’être réélu à l’automne, après avoir violé la Constitution qu’il venait de faire modifier .

Et après sa mort c’est bien Hamed Bakayoko qui semblait le mieux placé pour prendre la relève, lui l’homme de confiance et homme de main aussi du président, incarnation de la fidélité et de la loyauté. Il était toujours prêt à faire barrage de sa personnalité charismatique voire de son corps massif quand on s’en prenait à son mentor Alassane Ouattara. Mais finalement, c’est le père qui est entrain d’enterrer ses fils l’un après l’autre.

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