UN PRÉSIDENT AFRICAIN ACCUSÉ D’AVOIR MODIFIÉ SON ÂGE POUR BRIGUER DES MANDATS ILLIMITÉS
On sait que les dictateurs africains sont prêts à tout pour rester au pouvoir. Le plus souvent, ils truquent les élections en bourrant les urnes. Puis, quand ils sont bloqués par la limitation des mandats, ils font sauter les verrous de la Constitution. Mais, c’est un fake qui fait du buzz dans les réseaux sociaux, accusant le président ougandais d’avoir modifié son âge pour se représenter . Il n’en est rien.
« L’auteur de cette publication annonce un miracle en Ouganda: avec l’aide du clergé ougandais, Yoweri Museveni découvre qu’il y avait une erreur sur sa date de naissance. Il n’était plus né en 1943 comme il le croyait, mais plutôt en 1947. Ce qui l’autorise désormais et constitutionnellement à se présenter aux présidentielles de 2021 vu qu’il aura moins de 74 ans« , jure-t-il. Ce post du 3 octobre est repris dans des articles et partagé des centaines de fois sur Facebook et Twitter.
Cette rumeur date en réalité de 2017, au plus fort d’une polémique sur la modification de la constitution de l’État ougandais. Contrairement à ce que laissent entendre certains articles et publications sur les réseaux sociaux, l’âge de Yoweri Museveni ne le disqualifie pas pour être candidat à la présidentielle de 2021. L’article 102 fixant les conditions d’éligibilité à la présidence, dont la limite d’âge pour être candidat (de 35 à 75 ans), a été modifié en décembre 2017. Le Parlement a adopté à 315 voix contre 62, la suppression de la limite d’âge à 75 ans, imposée aux candidats par la Constitution. », écrit l’AFP.
Yoweri Museveni n’a donc jamais modifié son âge. La constitution, si, comme d’autres dictateurs africains. La Cour suprême de l’Ouganda avait validé jeudi 18 avril 2019 la suppression de la limite d’âge de 75 ans pour la présidence, une disposition adoptée fin 2017 et permettant au président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, de se représenter en 2021. A quatre voix contre trois, une majorité des juges de la plus haute instance judiciaire du pays a rejeté un appel interjeté par l’opposition contre une décision de la Cour constitutionnelle, en juillet 2018, de valider cet amendement controversé apporté à la Constitution. « L’appel est en conséquence rejeté », avait déclaré le président de la Cour suprême, Bart Katureebe.
Cette réforme constitutionnelle, qui supprime l’âge limite fixé jusqu’alors à 75 ans pour être élu président, avait été approuvée le 20 décembre 2017 par le Parlement acquis parti au pouvoir. Malgré tout on a assisté à des scènes hallucinantes de pugilat dans l’hémicycle qui ont fait le tour du monde. Une semaine seulement après, le président Yoweri Museveni, l’avait ratifiée le 27 décembre.
Le texte adopté fin 2017 réintroduit une limite au nombre de mandats présidentiels, qui avait été supprimée en 2005. Mais cette limite, fixée à deux mandats de cinq ans, n’entrera en vigueur qu’après la prochaine élection, ce qui pourrait permettre à Museveni de se présenter à nouveau à deux reprises.
Il faut rappeler qu’ en 2005, le même Museveni s’était déjà lancé dand la modification de la Constitution pour supprimer la limitation à deux mandats présidentiels; opération reussie qui lui avait permis de briguer ses troisième, quatrième et cinquième mandats.
Ancien guérillero, avant de prendre le piuvoir en 1986, Yoweri Museveni fustigeait jadis que les dirigeants qui « restaient trop longtemps » au pouvoir incarnaient les racines des maux de l’Afrique. Et voilà justement le problème de l’Afrique avec des vieillards qui confisquent le pouvoir à vie, transforment le trône en monarchie.