UN PROFESSEUR PANAFRICANISTE S’OPPOSE AU MANDAT D’ARRÊT CONTRE BLAISE COMPAORÉ
QU’ON FASSE DONC TOUT LE PROCÈS DE LA RÉVOLUTION BURKINABÉ!
Le 11 juin 1984, une dizaine d’ officiers burkinabé étaient passés publiquement par les armes à Ouagadougou sous la responsabilité première du président Thomas Sankara. A un diplomate français qui s’en inquiète, Sankara rétorque tranquillement alors:
« En matière de droits de l’homme, nous n’avons de leçons à recevoir de personne. Les exécutions du 11 juin sont une réponse à une tentative de déstabilisation qui aurait coûté beaucoup plus de vies humaines que celles des fusillés. En ce qui concerne les relations avec le bloc soviétique, nul n’a le droit de penser qu’elles ne sont pas conformes à un souci d’alignement. Si la France avait le souci d’être aussi présente que ces pays, il est bien évident que les orientations qui vous préoccupent ne connaîtraient pas le développement actuel. »
Celui qui devait tomber sous le coup des balles révolutionnaires le 15 octobre 1987 assumait donc clairement le sang burkinabé versé sous ses ordres, là où une grâce présidentielle eût largement contribué à lui donner le visage angélique que ses héritiers politiques veulent bien lui affubler aujourd’hui.
Dans ces conditions, lancer un mandat d’arrêt international contre le Président Compaoré est un inadmissible manque de respect pour la vérité historique, pour les normes constitutionnelles nationales et internationales de justice.
La Côte d’Ivoire, pays d’hospitalité, de fraternité et d’espérance ne laissera surtout pas prospérer une telle dérive justicière, qui escamote l’histoire de la révolution burkinabé pour faire plaisir au populisme-à-la-petite-semaine de quelques assoiffés de gloire politique dérisoire.
Si l’on veut perdre encore plus de temps au Burkina Faso, au lieu de s’atteler à la lutte contre la misère, l’ignorance et l’insécurité qui sont ses vraies urgences, qu’on fasse donc tout le procès de la révolution burkinabé! On découvrira alors que le régime Sankara ne dériva, ni plus, ni moins, qu’en un totalitarisme tropical sans âme!
Professeur Franklin Nyamsi Wa Kamerun