UN SÉNATEUR FRANÇAIS ANNONCE QUE LE MALI PAYERA CHER, LA RUSSIE RÉPLIQUE
Le Sénateur Français Christian Cambon, président de la Commission des Affaires Étrangères et de la défense, annonce que le Mali payera très cher de sa rupture des accords militaires avec la France.
Le sénateur français a tenu ces propos au cours d’une émission de la chaine de télévision public sénat, le 09 mai 2022.
« La junte issue du coup d’Etat a dénoncé la totalité des accords militaires qui unissaient le Mali à la France », rappelle Christian Cambon. « Cette rupture des accords repose sur des raisons stupides. La France aurait utilisé l’espace aérien du Mali sans prévenir… », rapporte, l’invité. « Je pense que le Mali payera très cher le fait de s’être séparé de manière aussi violente des forces françaises qui, pendant huit ans, ont assuré la souveraineté de ce pays » conclut le sénateur.
Cette sortie du sénateur français intervient juste après la mise en garde de la Russie par la voix de Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères :《 Nous avons averti le monde occidental de notre nouvelle coopération bilatérale avec le Mali dans plusieurs domaines donc nous serons impitoyables dorénavant envers tout ce qui tentera de déstabiliser le Mali.》
Selon un communiqué, le chef d’état-major général des armées, le général de division Oumar Diarra a réceptionné le lundi 18 avril 2022 au nom du ministre de la Défense et des anciens combattants, 2 hélicoptères de combat et des radars de surveillance.
Le 31 mars dernier, deux hélicoptères de fabrication russe de type MI-35P, des radars, des armes de guerre, des munitions et des matériels roulants avaient été réceptionnés par le ministre malien de la Défense et des anciens combattants, le colonel Sadio Camara.
La Russie avait demandé une réunion informelle du Conseil de sécurité de l’ONU après la décision du Mali de rompre ses accords de défense avec la France, session qui s’est tenue mardi 3 mai selon des sources diplomatiques.
Le gouvernement malien avait annoncé rompre les accords de statut des forces (Status of Force Agreements, ou Sofa) fixant le cadre juridique de la présence au Mali des forces française Barkhane et européenne Takuba, ainsi que le traité de coopération en matière de défense, conclu en 2014 entre le Mali et la France.
Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, a invoqué «l’attitude unilatérale» de la France lorsqu’elle a suspendu en juin 2021 les opérations conjointes avec les forces maliennes, l’annonce en février -«encore sans aucune consultation de la partie malienne» – du retrait des forces Barkhane et Takuba, ainsi que les «multiples violations» de l’espace aérien par les appareils français malgré l’instauration d’une vaste zone d’interdiction aérienne au-dessus du territoire.
À l’origine, le retrait de l’opération militaire française Barkhane du Mali était prévu pour s’échelonner sur quatre à six mois. Depuis fin 2021-début 2022, la junte malienne s’est adjoint les services de la société paramilitaire privée russe Wagner, à l’occasion d’un rapprochement avec la Russie.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit décider en juin de renouveler ou non sa mission de Casques bleus au Mali (Minusma), forte de quelque 14.000 militaires et policiers. À l’ONU, le dossier lié à cette opération de paix est géré par la France.
Dans une lettre adressée fin avril à l’ONU, le Mali a dénoncé des «violations répétées et délibérées de l’espace aérien national par des aéronefs étrangers, notamment par les forces françaises, à des fins d’espionnage, d’intimidation et de subversion». La missive rappelle aussi que le gouvernement du Mali réclame depuis le 18 février le départ sans délai des forces françaises du territoire malien.