UNE INNOCENTE ABATTUE PAR 8 COUPS DE BALLES DES POLICIERS
Breonna Taylor avait 26 ans. Elle dormait avec son compagnon, Kenneth Walker, dans un appartement de Louisville, lorsque les policiers de cette ville du centre des Etats-Unis ont enfoncé sa porte sans prévenir.
Les agents, dotés d’un mandat de perquisition, agissaient dans le cadre d’un avis de recherche erroné concernant un suspect qui n’habitait plus l’immeuble et qui était déjà détenu. Ils ont atteint la jeune femme d’au moins huit balles, selon l’avocat de sa famille.
L’homicide nocturne de cette ambulancière noire dans son propre appartement, par des policiers du Kentucky, suscitait ce mercredi l’indignation de responsables politiques, associations et internautes américains, qui dénonçaient une nouvelle affaire de violence raciale.
Le compagnon de la jeune femme, qui avait un permis de détention d’arme, a réagi face à l’intrusion en faisant feu sur les policiers. Il a été arrêté pour tentative de meurtre sur un agent des forces de l’ordre.
Cette affaire, passée relativement inaperçue au moment des faits, a ressurgi cette semaine avec l’intervention de Ben Crump, un avocat connu pour défendre des victimes noires de bavures policières. Il a déposé une plainte au nom de la famille de Breonna Taylor, exigeant des « réponses » de la police de Louisville.
« Les services de police n’ont fourni aucune réponse concernant les faits et les circonstances de cette tragédie, ni assumé la responsabilité de ce meurtre insensé », a dénoncé Ben Crump.
Quant au maire de Louisville, Greg Fisher, a assuré vouloir que la « vérité sorte ». « Les policiers peuvent se retrouver dans des situations extrêmement difficiles », a-t-il relevé, en ajoutant : « Par ailleurs, les habitants ont des droits ».
Plusieurs personnalités américaines ont fait part de leur indignation concernant la mort de Breonna Taylor. « C’est tellement déshumanisant que la famille de Breonna et beaucoup d’autres soient obligées de lancer des campagnes publiques juste pour que la vie des victimes soit reconnue et obtenir la dignité d’une justice », a déploré Alexandria Ocasio-Cortez, étoile montante de la gauche démocrate.
« BreonnaTaylor faisait partie des professionnels de santé qui nous ont aidés à traverser cette pandémie. Mais alors même qu’elle aidait à sauver des vies, la violence policière a pris la sienne », a aussi accusé le mouvement « Black Lives Matter » (la vie des Noirs compte).
Il faut rappeler que de tels faits sont réguliers et sont classés sans suite au pays de l’Oncle Sam. En 2018, deux policiers américains « blancs », poursuivis pour avoir tué Alton Sterling en 2016, un citoyen américain « noir », n’ont pas condamnés par la justice.
Dans une déclaration, Jeff Landry, Procureur général de l’Etat de Louisiane, avait indiqué que les policiers Blane Salamoni et Howie Lake avaient agit « de manière raisonnable et acceptable » lors des faits qui ont entraîné la mort de Sterling.
Landry avait expliqué que les deux policiers concernés ne seront jamais condamnés pour avoir tué Alton Sterling. Landry avait ajouté que les deux policiers avaient été envoyés sur les lieux des faits, que Sterling était armé et qu’ils avaient d’abord essayé de l’interpeller.
Alton Sterling a été tué le 05 juillet 2016 par les tirs des deux policiers blancs Salamoni et Lake. Les rapports de police indiquaient que Sterling avait été touché par 6 balles.
Les autorités policières avaient avancé que Sterling avait une arme en main et qu’il menaçait les forces de police. Alors que les avocats de la victime affirment qu’il n’a pas essayer d’utiliser son arme contre les policiers.