UNE JEUNE FILLE VEND SON BÉBÉ POUR PAYER SON LOYER
Mercy Okon, une jeune femme nigériane de 23 ans a confessé qu’elle était contrainte de vendre son bébé à cause du manque de moyens financiers. En effet elle devait payer le loyer et d’autres factures.
Mère de trois enfants déjà, Mercy Okon n’a pas hésité de brader son bébé pour la modique somme de 150 000 Nairas (environ 206 487 francs cfa), c’est le montant que Mercy Okon a perçu de la vente de son bébé de 3 mois.
» Je n’ai jamais fait cela auparavant, mon bébé que j’ai vendu pour 150 000 nairas (environ 206 487 francs cfa) devait pouvoir collecter des fonds pour les loyers de la maison et me débrouiller en ce qui concerne les autres factures « , a-t-elle révélé.
Aussi la jeune femme a avoué qu’elle était abandonnée par le père de son enfant lorsqu’elle était enceinte et qu’elle n’avait pas eu d’autres choix que de vendre son bébé.
» Le père du bébé nous a quitté alors que j’étais enceinte de six mois, je n’avais pas le choix car les choses étaient vraiment dures pour moi, donc j’ai dû donner le bébé. C’est à partir de là qu’on m’a offert 150 000 N (environ 206 487 francs cfa) que j’ai récupérés avant de leur remettre mon bébé de trois mois et dans la foulée, la police est intervenue et j’ai été arrêtée « , a-t-elle déclaré.
Cependant, elle ignore l’identité et l’adresse des acheteurs de son bébé. Encore moins, ce qu’ils vont en faire. Mais, son cas n’est pas isoler.
Le marché de trafic de bébés à travers les usines où les femmes sont utilisées comme de simples pondeuses, est très florissant au Nigéria. Une usine de trafic de bébés avait d’ailleurs été démantelée le 28 février 2020.
Selon les médias locaux qui citent un porte-parole de la police, c’est une jeune femme qui est parvenue à s’enfuir avant de se rendre au commissariat et d’alerter les forces de l’ordre.
Celles-ci se étaient alors rendues sur les lieux à Imedu Olori, dans la zone d’Obafemi Owode, à 70 km au nord de Lagos. Sur place, la police trouve 12 jeunes femmes âgées de 20 à 25 ans, dont six d’entre elles étaient enceintes, et un nouveau-né. La propriétaire de l’établissement avait été interpellée et avec elle deux hommes soupçonnés d’être des employés payés pour mettre les jeunes femmes enceintes.
La pratique est courante au Nigeria. Il s’agit d’un véritable trafic d’êtres humains. Une fois venus au monde, les bébés sont enlevés à leur mère pour être vendus, notamment à des couples qui ne parviennent pas à en avoir et souhaitent adopter mais au prix fort.
Ce type de cas est loin d’être isolé.
Par ailleurs, cette pratique criminelle n’est absolument pas inédite au Nigeria. En effet, d’autres “usines à bébés” similaires ont déjà été découvertes au cours des dernières années par la police nigériane. Très récemment, le 5 mars 2020, d’autres jeunes filles ont été libérées d’une “usine à bébés” située dans l’État d’Ogun, dans le sud-ouest du Nigeria, comme l’a rapporté le Daily Post. En septembre 2019, 19 femmes enceintes avaient été sauvées de cet enfer dans plusieurs “usines à bébés de Lagos”. En 2018, 162 enfants étaient enfermés dans des soi-disant orphelinats illégaux de Lagos.
Dans ces “usines à bébés”, les femmes, souvent très jeunes, vivent un véritable enfer. Kidnappées dès leur plus jeune âge, elles y sont emprisonnées et violées par les trafiquants. Les nouveau-nés sont ensuite vendus au sein de circuits clandestins d’adoption et de trafic d’êtres humains. Mais certains peuvent également être utilisés lors de sacrifices rituels de magie noire. Les bébés sont vendus à des prix exorbitants : 300 000 nairas, soit 745 euros pour les filles et 500 000 nairas, soit 1 240 euros pour les garçons.
Différentes techniques sont pratiquées par les trafiquants afin de kidnapper les jeunes adolescentes ou enfants. Souvent originaires de régions éloignées, ils leur promettent du travail et une vie meilleure en ville. Ils peuvent également proposer aux femmes déjà enceintes de leur apporter une aide médicale. Afin de passer inaperçus, ce sont souvent des femmes qui rentrent en contact avec les adolescentes. Une fois arrivées dans le lieu en question, elles sont enfermées et violées jusqu’à ce qu’elles soient enceintes.