Accusé levez-vous Afrique

UNE LOI AU PARLEMENT GHANÉEN POUR CONDAMNER LES HOMOSEXUELS À 10 ANS DE PRISON

Le Parlement du Ghana étudie, mardi 26 octobre, une nouvelle loi visant à pénaliser lourdement l’homosexualité, déjà interdite dans le pays. Si le texte est voté, il permettra d’infliger jusqu’à dix ans de prison aux personnes LGBT, pénalisera les défenseurs et la publication d’informations pouvant être considérées comme un encouragement à l’homosexualité. Le projet de loi fait aussi la promotion des thérapies de « conversion » des homosexuels, déjà pratiquées dans plusieurs pays du continent africain et aux États-Unis.

À l’origine du texte figure Sam Nartey George, un député du parti d’opposition, le Congrès national démocratique. Décrivant les droits des homosexuels comme une « perversion », ce parlementaire farouchement homophobe a déposé sa proposition de loi début août, appuyé
par 7 autres élus.

Le rejet des LGBT au Ghana s’appuie sur le conservatisme de la société ghanéenne, très religieuse.

Selon un sondage datant de 2014, 90 % des Ghanéens soutiennent l’établissement d’une loi criminalisant les relations entre personnes de même sexe. Pour les militants de l’IDNOWA, « ça n’est pas parce que l’opinion publique est pour, que les parlementaires doivent voter une telle loi » qu’ils estiment « dommageable » pour la société ghanéenne.

« Nous espérons que nos élus vont percevoir le danger contenu dans cette loi et qu’il y aura au moins des amendements », souhaite l’association, qui ne comprend pas cet « acharnement » alors que l’homosexualité est déjà interdite.

Cette homophobie a été « importée », souligne l’IDNOWA, qui considère que l’animosité envers les personnes LGBT au Ghana a été alimentée par la tenue, en 2019, d’un congrès du « World Congress of Families », le Congrès mondial des familles, une organisation anti-LGBTQ basée aux États-Unis et fortement liée à la droite religieuse.

Des organisations de défense des droits de l’Homme, comme Human Right Watch, avaient déjà alerté sur les dangers de la propagande haineuse de ce groupe dans d’autres pays africains.

« Ces religieux tentent d’imposer leur point de vue qui ne reflète pas notre diversité et notre riche héritage culturel. Les parlementaires ne devraient pas se laisser guider par leurs idées religieuses, l’agenda de notre pays ne doit pas être dicté par la religion », déplore aujourd’hui l’association.

Si le Ghana vote cette loi anti-LGBT, d’autres pays d’Afrique de l’Ouest risquent de prendre le même chemin, s’inquiètent les membres de l’IDNOWA dans la région.

Du côté de la présidence ghanéenne, le sujet est abordé avec des pincettes. En pleine crise économique, le chef de l’État, Nana Akufo-Addo, qui voudrait attirer les investissements des Afro-Américains et des Ghanéens de la diaspora, souhaite véhiculer l’image d’un pays ouvert et tolérant.

Articles Similaires

Quitter la version mobile